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Noovo Info a eu accès aux communications radio entre l’équipage du vol NRL 662 et la tour de contrôle de Nav Canada à Mirabel. Et ces communications révèlent que la tour de Mirabel ne savait absolument pas qu’un avion en difficulté était en approche vers la piste 24.
Le Boeing, avec 87 passagers à bord, avait décollé de Québec mercredi matin en direction de Bagotville. Mais un ennui technique a empêché l’atterrissage au Saguenay. L’équipage a alors déclaré à Nav Canada une urgence en vol – connu sous l’expression Pan! Pan! – avant de se dérouter vers l’aéroport de Mirabel.
Mais environ une heure plus tard, pour une raison inconnue, la tour de contrôle de Mirabel n’avait toujours pas été mise au courant de cette urgence. Le contrôleur, visiblement surpris, demande même aux pilotes de reconfirmer le fameux «Pan! Pan!».
«Affirmatif. On avait ça depuis le début sur l’approche à Bagotville, répond alors l’un des pilotes. (…) Je suis vraiment curieux que le transfert de Montréal n’a pas été fait dans le message sur Pan! Pan!» ajoute-t-il.
«Ben… oui…. euh… on est aussi surpris que vous», rétorque alors le contrôleur.
Habituellement, lorsque des pilotes lancent le message «Pan! Pan!», cela signifie qu’ils font face à une urgence grave et qu’ils ont besoin d’aide, mais pas immédiatement. Les contrôleurs lancent alors un appel aux pompiers et aux ambulanciers pour les prévenir. Souvent, les véhicules d’urgence ont le temps de se positionner tout près de la piste et attendre l’appareil en difficulté.
Dans ce cas-ci, rien de tout cela n’avait été fait.
Le contrôleur a tout de même demandé aux pilotes de Nolinor s’ils souhaitaient la présence des camions de pompiers. Mais les pilotes, qui croyaient avoir affaire à un simple problème de volets, ont refusé l’offre.
Quelques secondes plus tard, l’appareil a touché le sol et la situation a pris une tournure inattendue. Le train d’atterrissage arrière gauche s’est effondré, provoquant le débalancement de l’avion qui filait encore à haute vitesse sur la piste.
Des images, tournées à l’intérieur de la cabine par les passagers, montrent des étincelles et de la fumée engendrées par le frottement du moteur sur la piste. Le choc a été violent au point où les masques à oxygène se sont déployés.
«Mayday! Mayday! Mayday! Nolinor 662!» lance alors l’un des pilotes.
«Nolinor 662! On roule les véhicules (d’urgence)», réplique le contrôleur.
Les pilotes, d’un ton relativement calme dans les circonstances, demandent alors à la tour de contrôle si de la fumée est visible. Le contrôleur les rassure en mentionnant qu’«il n’y a pas de flamme» et «que la fumée se dissipe».
L’appareil, selon les données fournies, avait toujours à son bord 2000 kilos de kérosène dans ses réservoirs.
Les toboggans d’urgence ont été déployés pour assurer l’évacuation des 87 passagers. Heureusement, les autorités n’ont déploré aucun blessé. Mais selon le BST, «l’aéronef a subi des dommages importants».
Jeudi, les enquêteurs du Bureau de la sécurité des transports étaient toujours sur le terrain à Mirabel. L’appareil avait été déplacé à des fins d’inspection.
À voir dans la vidéo.