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«’’Vous avez 48h, vous devez payer rapidement, on va saisir votre véhicule…‘’ Chaque fois qu’il y a de l’urgence dans le message, c’est un drapeau rouge qui devrait vous dire de ne surtout pas aller plus loin», prévient le policier Ghyslain Vallières du SPAL.
Voyez le reportage de Marie-Pier Boucher dans la vidéo liée à l’article.
Pour tenter de flouer leurs victimes, les fraudeurs leur envoient un soi-disant constat d’infraction à payer pour excès de vitesse, qui a toutes les apparences d’un véritable message.
Même le ministère de la Justice a senti le besoin de dénoncer cette arnaque, précisant sur les réseaux sociaux que ses services ne recouraient pas aux messages textes pour transmettre des amendes. Par le fait même, il invite les citoyens ayant reçu ces textos à ne pas cliquer sur les hyperliens qu’ils contiennent et à les supprimer, tout simplement.
M. Vallière précise toutefois qu’il faut redoubler de prudence concernant ces messages factices, alors qu’ils ressemblent souvent en tous points à des communications officielles.
«Ils reprennent même les en-têtes de la Société d’assurance automobile du Québec (SAAQ) ou d’autres institutions. C’est effectivement à s’y méprendre, parce qu’avec l’intelligence artificielle, ils sont capables de reproduire presque à 100% les vrais éléments.»
Si ces textos frauduleux ciblent expressément la population québécoise, certains sont émis par des groupes organisés évoluant à des milliers de kilomètres de la province.
«On soupçonne à l’heure actuelle, particulièrement pour la fraude touchant l’autoroute 25, que ça serait peut-être un groupe organisé criminel russe. Ils ont des antennes ici, des gens ici, qui auraient pu les aiguiller dans cette direction», explique l’ancien officier du Service canadien du renseignement de sécurité Michel Juneau-Katsuya.
M. Juneau-Katsuya est particulièrement inquiet à propos de la qualité grandissante de ces fraudes. Selon lui, ces entités criminelles vont se tourner de plus en plus vers l’intelligence artificielle pour parvenir à leurs fins.
Si diverses autorités gouvernementales et institutions bancaires ont rappelé qu’ils ne demanderont jamais d’informations sensibles par messages textes, M. Juneau-Katsuya reproche toutefois au gouvernement de ne pas s’impliquer suffisamment dans la lutte à ce genre de fraude.
«Ce ne sont pas juste quelques personnes qui vont ici et là se faire attraper. On parle de milliards de dollars que ces organisations criminelles sont capables de se faire par année», déplore-t-il.
Ces avertissements prennent tout leur sens à l’approche de la saison des impôts, alors que les fraudeurs risquent de se montrer particulièrement actifs.
Pour le reportage intégral, voyez la vidéo.