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Les habitants du sud-ouest de Terre-Neuve craignent qu’une épave ancrée récemment dans l'imaginaire collectif de la province ne soit emportée par la mer avant que les experts puissent en découvrir l’histoire.
Les habitants du sud-ouest de Terre-Neuve craignent qu’une épave ancrée récemment dans l'imaginaire collectif de la province ne soit emportée par la mer avant que les experts puissent en découvrir l’histoire.
Bert Osmond visite régulièrement la coque renversée et en lambeaux qui a émergé il y a plus d'une semaine au large de la plage de Cape Ray, à Terre-Neuve, une communauté d'environ 250 habitants située sur la pointe sud-ouest de la province. Lundi après-midi, il a remarqué que l'épave aux allures de bateau fantôme avait reculé d'environ 30 mètres par rapport à la veille, probablement emportée par les puissantes marées.
M. Osmond a déclaré que lui et quelques autres personnes, y compris des plongeurs de la région, élaboraient un plan pour l'attacher sans causer de dommages supplémentaires.
«Nous sommes plusieurs à ne pas vouloir que l'épave retourne en mer. Ça nous inquiète, a-t-il indiqué dans une entrevue lundi soir. Si elle repart en mer, on ne saura rien.»
L'épave a été remarquée pour la première fois par un chasseur de la région, qui a repéré une longue ombre sombre dans l'eau juste à côté de la plage de sable. Les experts et les habitants ont émis l’hypothèse qu’elle aurait pu être libérée des sols marins par la tempête post-tropicale Fiona de 2022, qui a détruit environ 100 maisons et creusé de vastes étendues de rivage dans la région.
Les vagues déferlantes de la tempête ont peut-être délogé le navire de sa tombe sablonneuse, et les tempêtes ultérieures l'ont peut-être suffisamment déterré pour qu'il soit vu.
Un expert local en épaves a émis l'hypothèse qu'il pouvait dater du 19e siècle, compte tenu de la taille de ses planches, et des clous en bois et en cuivre qui les maintiennent ensemble.
Jamie Brake, archéologue provincial de Terre-Neuve-et-Labrador, a déclaré qu'il préférait ne pas se plonger dans les hypothèses avant d'examiner l'épave. Jusqu’à présent, l'horaire des marées a rendu cela difficile. Lui et son équipe ne peuvent avoir un accès complet au navire qu'à marée basse, et pour le moment, les marées sont les plus basses avant l'aube et après le coucher du soleil.
Toutefois, d'ici la fin de la semaine, la marée basse sera plus tard dans la matinée, et M. Brake a confié qu'ils avaient l'intention de parcourir vendredi les 900 kilomètres qui séparent la ville de St. John de l'épave afin de pouvoir entamer les recherches samedi.
«Nous sommes dans une situation difficile, entre la pression d'agir et la connaissance que nous ne pouvons pas faire grand-chose à moins que les conditions ne soient réunies», a avoué M. Brake.
«Je sais que la population locale est très impatiente que nous arrivions immédiatement», a-t-il ajouté.
Il espère emmener deux autres experts et un tas de caméras, dont un drone, pour documenter l'épave. Ils prélèveront également des échantillons de ses planches de bois, dans l'espoir d'utiliser la datation des cernes d'arbre ou d'autres techniques pour estimer l'âge du navire. Le type de bois peut également fournir des indices sur l'histoire du navire, a ajouté l'archéologue.
Il espère qu'ils pourront regarder sous la coque renversée pour voir ce qu'il peut y avoir à l'intérieur, même s'il a admis que cela pourrait être un défi : l'épave mesure environ 25 mètres de long et elle est probablement très lourde.
La réponse de la communauté – son souci pour l'épave et son désir de la voir identifiée et préservée – souligne à quel point ce type de travail peut être important, non seulement pour l'histoire de la province, mais aussi pour le sentiment de lien des gens avec le passé, a fait remarquer le chercheur. Cependant, il prévient qu'il pourrait être difficile de donner un nom au navire et de raconter complètement son histoire.
Bert Osmond dit que les habitants de la région comprennent le danger créé par la mer et ressentent un lien avec l'épave. Ils la voient également comme faisant partie de leur histoire.
«J'ai été émerveillé par elle, et je le suis toujours, a déclaré M. Osmond. Elle est là et nous aimerions la garder là.»