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Les récents épisodes violents dans les écoles du Québec ont «boulversé» le ministre de l’Éducation Bernard Drainville, qui a présenté vendredi son plan d’action afin de prévenir la violence et l’intimidation.
Les récents épisodes violents dans les écoles du Québec ont ««bouleversé» le ministre de l’Éducation Bernard Drainville, qui a présenté vendredi son plan d’action afin de prévenir la violence et l’intimidation.
Lors d'un point de presse, le ministre Drainville a présenté un plan de 30 millions qui se décline en quatre axes, soit «documenter, former, sensibiliser et soutenir autant les élèves que les enseignants et le personnel scolaire.»
Dans un premier temps, le ministère de l’Éducation – en collaboration avec les établissements scolaires - documentera tous les événements de violence et d’intimidation, et ce, «dans le but d’avoir un portrait plus précis de la situation dans les écoles du Québec».
Voyez le reportage de Simon Bourassa sur ce sujet dans la vidéo de cet article.
«Ces informations permettront de mieux suivre l'évolution du phénomène et serviront aux milieux scolaires pour ajuster leurs actions et bonifier leur plan de lutte», précise-t-on dans un communiqué acheminé aux médias.
Les écoles primaires et secondaires devront par ailleurs mettre en place dans les prochains mois un enseignement bonifié - sous forme de contenu obligatoire - visant à «développer les compétences personnelles, sociales et émotionnelles des jeunes.» Les thèmes «Violence» et «Santé mentale» seront vus par les élèves.
Bernard Drainville a aussi mentionné en présentant son Plan de prévention de la violence et de l'intimidation en milieu scolaire que l’ensemble du personnel scolaire sera formé sur les actions préventives et les interventions les plus efficaces lorsque des situations de violence et d'intimidation surviennent. Cette formation inclura notamment les violences à caractère sexuel.
Le gouvernement du Québec bonifie également le Programme de prévention de la délinquance par le sport, les arts et la culture, un programme axé précisément sur l'offre d'activités sportives et culturelles aux jeunes présentant des facteurs de vulnérabilité augmentant la délinquance ainsi qu'aux gangs de rue.
À voir également : Les syndicats préoccupés par la violence à l’école
En collaboration avec le ministère de la Sécurité publique, Québec déploiera par ailleurs la ligne RENFORT à la grandeur du Québec. Mise sur pied en juin 2023 par la Ville de Montréal, la ligne d'écoute et de soutien, confidentielle et gratuite, permet à des proches et à des intervenants scolaires de discuter avec des personnes qualifiées de leurs préoccupations liées à la violence armée ou de leurs inquiétudes concernant un membre de leur famille, en plus d'être dirigés vers des ressources compétentes ou de la documentation pertinente.
«Tant les élèves que le personnel doivent se sentir en sécurité dans nos écoles, qui sont d'abord des lieux pour apprendre et s'épanouir. Notre priorité est de travailler en prévention de la violence et de la délinquance en offrant à nos jeunes des occasions de s'occuper de manière positive et constructive, tant à l'école qu'en dehors de celle-ci. On veut qu'ils puissent choisir leur avenir et leur réussite et qu'ils contribuent positivement au Québec de demain», a affirmé via un communiqué François Bonnardel, ministre de la Sécurité publique.
Le ministère de l’Éducation transmettra aussi sous peu aux écoles un modèle pour les épauler dans l’élaboration de leur plan de lutte contre la violence et l’intimidation.
Le plan Drainville pour contrer la violence dans les écoles du Québec prévoit aussi l’embauche d’une ressource professionnelle par centre de services scolaire ou par commission scolaire ainsi que dans le réseau privé. «Cette ressource sera responsable de la coordination des actions découlant du plan et travaillera à la fois en prévention de la violence et en promotion de la santé mentale et du bien-être», précise-t-on.
Des sommes seront également réservées pour la formation d'équipes d'intervention spécialisées dans les établissements scolaires ciblés en fonction du risque de violence, des ressources disponibles ainsi que des besoins du milieu.
Le ministère de l’Éducation obligera aussi la création d’un protocole d'urgence en cas d'événements majeurs de nature violente dans chaque établissement scolaire. «Il sera complémentaire aux autres plans et procédures déjà en place dans les milieux scolaires pour assurer la sécurité et prévenir la reproduction de ces événements violents.»
Parmi les autres initiatives du gouvernement du Québec pour contrer la violence dans les écoles, notant la création d’une semaine sur la prévention de la violence, l’organisation d’une journée spéciale pour réunir des chercheurs, le personnel du réseau scolaire et différents partenaires et discuter «des bonnes pratiques» ainsi que la création d’une campagne publicitaire visant la prévention de la violence et de l'intimidation. Cette campagne sera déployée lors de la prochaine rentrée scolaire.
La Centrale des syndicats du Québec (CSQ) salue le fait que le gouvernement agisse en ce qui concerne les problèmes grandissants de la violence dans le milieu scolaire, mais insiste sur «l’importance de s’assurer que le personnel du réseau scolaire reçoive l’appui, le soutien et les ressources nécessaires dans leurs différentes interventions.»
Elle rappelle aussi que la mise en place de mesures est une chose, mais encore faut-il qu’elles soient mises en application correctement dans les milieux.
«Depuis de nombreux mois déjà, nous insistons, sur toutes les tribunes, sur l’urgence d’agir. Différents outils sont déjà en place, comme les plans de lutte et les codes de vie notamment, mais malheureusement leur application sur le terrain fait trop souvent défaut. Et ça, c’est un réel problème! Parce que si, chaque fois qu’une mesure ou une intervention s’impose, on continue de banaliser la situation pour ne pas avoir à gérer la situation, rien ne changera », de réagir le président de la CSQ, Éric Gingras.
M. Gingras souligne par ailleurs que la violence est un enjeu de société plus large que les murs des écoles. «La question du rôle des parents doit aussi être soulevée, et c’est évident que ça prend du soutien concret pour les jeunes et les familles. On fait face à un problème social important. Il faut agir sur plusieurs fronts. La violence implique et a des conséquences sur tout le monde, et c’est en ce sens aussi qu’on doit l’aborder. »
Voici d'autres réactions émanant du milieu syndical scolaire :
La députée Rubal Ghazal, responsable solidaire en matière d’éducation, a aussi réagit au sujet du plan concernant la violence dans les écoles annoncé par le ministre Drainville.
«C’est un plan nécessaire qu’on attendait depuis plusieurs mois. L’important pour la suite des choses sera de s’assurer que l’application de ce plan ne fasse pas défaut», a-t-elle affirmé dans un communiqué acheminé aux médias soulignant qu'«il s’agit d’une charge de plus pour les profs et le personnel scolaire, donc les ressources et le temps doivent être au rendez-vous.»
«Il est également temps que le ministre Drainville s'attaque plus spécifiquement aux violences sexuelles dans nos écoles. Je lui demande de ne pas tarder et d'appeler le projet de loi cadre que j’ai déposé au printemps dernier », a déclaré Ruba Ghazal.