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Le jeune de 13 ans a été arrêté par la police.
Un élève s'en est physiquement pris à son enseignante et lui a causé des blessures mineures, jeudi à l'école secondaire L'Odyssée-des-Jeunes à Laval.
Le Service de police de la Ville de Laval (SPL) a confirmé avoir arrêté l’élève âgé de 13 ans.
La victime, âgée de 65 ans, a été transportée à l’hôpital pour un choc nerveux et des blessures au haut du corps. Selon Yves-Michel Volcy, directeur général du Centre de services scolaire (CSS) de Laval, la dame était de retour à la maison vendredi et prenait un moment de repos.
Le suspect a aussi été envoyé dans un centre hospitalier afin de subir une évaluation psychologique. Il pourrait être accusé d’agression armée. Le dossier est désormais entre les mains des procureurs.
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L’incident s’est déroulé vers 13h30 jeudi. L’enseignante aurait demandé à l’élève de changer de comportement avant qu’il ne l’attaque sous le regard des autres élèves.
«Les membres de l'équipe-école sont intervenus. L'élève a été mis en retrait et un membre de la direction a accompagné l'enseignante à l'hôpital», a déclaré M. Volcy dans un entretien avec Noovo Info.
Certaines personnes ont rapporté que l'agression aurait été perpétrée avec des ciseaux, mais cette information n'a pas été confirmée par la police. Selon le syndicat de l'enseignement de la région de Laval, l'élève aurait frappé l'enseignante, lui aurait lancé une chaise et lui aurait tiré les cheveux.
M. Volcy a pour part confié à Noovo Info que selon les informations reçues, «aucune arme n'a été utilisée».
Des intervenants ont été rendus disponibles pour les étudiants qui ressentent le besoin de parler de la situation.
Une lettre a été acheminée aux parents pour faire le point sur cet événement.
«On va prendre le temps d’analyser la situation et de comprendre ce qui a mené à cette escalade. L’élève est en retrait pour une période indéterminée et on va voir quel type d’intervention on peut faire pour l’accompagner pour la suite des choses», a affirmé Yves-Michel Volcy.
Le directeur général du CSSS Laval a ajouté que tout sera mis en oeuvre afin que l'enseignante visée par l'agression «se sente en sécurité» à son retour au travail, «tout comme les élèves et l'ensemble de l'équipe-école.»
«Toutes nos pensées vont à l’endroit de cette enseignante. Jamais on ne souhaite qu’un être humain, qu’une professionnelle de notre organisation soit victime d’une agression comme ça», a souligné M. Volcy.
M. Volcy, comme d’autres acteurs du milieu scolaire, remarque une croissance des événements violents au sein de ses écoles.
«On parle de violence verbale, de cyberintimidation et de violence physique», a-t-il expliqué.
Le directeur général du CSSS Laval affirme que divers partenaires travaillent main dans la main pour développer des stratégies pour contrer l’intimidation et la violence dans les écoles.
Parmi les partenaires, on retrouve la Ville de Laval, le CISSS, le service de police, des organismes communautaires et les services de psychoéducation.
«Je ne veux pas que mes élèves et mon personnel soient exposés à ce type de situation», a-t-il confié.
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Trouver une explication à cette hausse de violence est d’ailleurs complexe selon M. Volcy.
«Je pense que la pandémie a eu une incidence. Je sais aussi que les réseaux sociaux sont des amplificateurs et des vecteurs de situations qui amènent à des conflits. Mais, c’est dur à expliquer, c’est complexe», croit-il.
De son côté, le président du syndicat de l'enseignement de la région de Laval, André Arsenault, déplore le manque d'écoute et de collaboration du CSSS Laval. Il affirme notamment avoir appris les événements dans les médias et non de la bouche de M. Volcy.
Il a tout de même immédiatement dépêché une équipe formée de conseillers syndicaux et de membres du conseil d'administration afin de s'assurer que les enseignants se portaient bien et pour obtenir de l'information.
«C’est vraiment une agression très violente que l'enseignante a subie et ce n’est pas un événement isolé, comme on pourrait le penser. La violence est de plus en plus présente dans nos écoles», insiste M. Arsenault.
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Celui-ci affirme en effet recevoir des appels concernant des événements de violence chaque semaine, alors que ceux-ci ne survenaient que quelques fois par année auparavant.
Pourtant, M. Arsenault soutient avoir prévenu le CSSS Laval à plusieurs reprises le problème de violence dans les écoles et même avoir soumis un plan pour contrer celle-ci.
Il attribue aussi une part de l’augmentation de la violence à la diminution de services pour les élèves. «Plus les services autour des élèves disparaissent, plus la montée de violence est présente. Il y avait des classes d’adaptation scolaire pour les troubles de comportement. Ces classes ont pratiquement disparu», déplore M. Arsenault.
Avec des informations de Jean-Francois Poudrier et d'Émile Bérubé-Lupien, Noovo Info.