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Les situations survenues près d'un campement ont suscité de la colère et de l'inquiétude auprès de parents.
Les situations survenues près d'un campement pour personnes en situation d'itinérance ont suscité de la colère et de l'inquiétude auprès de parents d’une école primaire de Longueuil. Situé à proximité, le refuge La Halte du coin sera relocalisé dans un immeuble municipal d'ici début août, a annoncé la mairesse Catherine Fournier, lundi.
Dans le secteur du Vieux-Longueuil, un campement s'agrandit près du parc Jean-de-Lalande où se trouve l’école des Petits-Explorateurs et le refuge de la Halte du coin. La situation inquiète de nombreux parents, dont certains avaient rapporté à Noovo Info plusieurs moments désobligeants qui s’y sont produits récemment, comme des personnes qui urinent en public, devant les enfants de l’établissement.
C'est «inacceptable», a tranché la mairesse Fournier lundi.
Des arrestations ont déjà eu lieu et une cellule de coordination a été mise en place avec la Table d’itinérance Rive-Sud (TIRS), a fait savoir la Ville de Longueuil lors de l'annonce de la relocalisation. Le refuge sera déplacé à environ un kilomètre de l’emplacement actuel et d'autres places d’hébergement d’urgence seront ajoutées dans les autres ressources du territoire.
Ce faisant, le Service de police de l’agglomération de Longueuil (SPAL) et l’équipe de la TIRS surveille portera «une attention particulière au déplacement probablement du campement de la rue Bourassa vers les abords du nouveau site du refuge». La Ville ne peut pas démanteler le campement près de l’école, sauf en cas de danger imminent «lorsque les ressources sont au maximum de leur capacité d’accueil».
La Halte du coin sera relocalisée au Centre Jeanne-Dufresnoy, situé au 1, boulevard Curé-Poirier Est, pouvant accueillir 35 places d’hébergement d’urgence. Le chantier de construction sera amorcé d'ici la mi-août. À long terme, la Ville de Longueuil souhaite développer l'immeuble et son terrain en projet communautaire mixte avec l’organisme l’Entraide chez nous et son projet d’épicerie solidaire.
La Ville de Longueuil souhaite ainsi rassurer les résidents et parents du secteur avec cette «action temporaire».
«Nous considérons que la Ville peut jouer un rôle important et nous prenons pleinement nos responsabilités dans ce dossier», a affirmé la mairesse Catherine Fournier, en remerciant les résidents qui ont fait preuve de «patience» et de «solidarité» dans les dernières années.
Malgré une présence policière «accrue» et «renforcée», la cohabitation est devenue particulièrement «difficile», avait affirmé Chantal Fortin, la directrice de l’école des Petits-Explorateurs à Noovo Info. Des parents ont même désinscrit leur enfant dans un camp de jour qui opère sur les terrains du parc situé à quelques mètres des tentes.
Le conseiller du district du Coteau-Rouge et associé au dossier de la lutte à l’itinérance, Carl Lévesque, admet que la présence du refuge a complexifié la cohabitation entre résidents et personnes vulnérables dans le secteur. «Nous comprenons tout à fait les préoccupations des résidentes et des résidents du secteur de l’Église Notre-Dame-de-Grâce. Elles sont plus que légitimes», a-t-il souligné.
La Ville de Longueuil prévoit aussi surveiller la situation autour du nouveau refuge. La Ville et ses partenaires continueront d’oeuvrer en concertation pour assurer la cohésion sociale dans le respect des droits de l’ensemble des citoyens, a-t-on assuré.
Selon les estimations de la municipalité, l’itinérance est en «hausse marquée» sur son territoire depuis le début de la pandémie. En Montérégie, un dénombrement daté du 11 octobre 2022 estimait le nombre de personnes vivant en situation d’itinérance à 787, soit une hausse de 274 depuis 2018.
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Plus d’une douzaine de campements sont répertoriés à Longueuil. Et la Ville ne souhaite pas démanteler ces campements, sauf pour des raisons de sécurité. La municipalité s’est cependant dotée d’un cadre de référence municipal, ainsi que du plan d’action de lutte à l’itinérance 2024-2026.
Le cadre de référence a pour objectif «d'énoncer une vision, des principes directeurs pour identifier les meilleures pratiques et orienter ses actions». La Ville y explique notamment vouloir trouver des solutions en habitation, alors que le taux d’inoccupation des logements se situe sous la barre des 3%. Au moment d’écrire ces lignes, tous les refuges sont complets sur le territoire de la municipalité.
Dans le plan d'action, on retrouve les 52 actions concrètes que Longueuil souhaite mettre en place. Pour l’année 2024, la Ville investit 825 000$ dans ce projet.
Avec les informations de Véronique Dubé, d'Emmanuel Leroux-Nega et de Guillaume Théroux pour Noovo Info