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Le ministre a soutenu être «très optimiste» quant à la conclusion d'une entente entre le gouvernement fédéral et les provinces sur une augmentation des transferts en matière de santé.
Le ministre de la Santé, Jean-Yves Duclos, a évoqué vendredi deux des «indicateurs de santé clés communs» qu'il veut que les provinces partagent avec le gouvernement fédéral - tous ayant trait aux dossiers médicaux des patients - afin qu'une entente soit conclue sur une hausse des transferts en matière de santé.
«Laissez-moi vous donner deux chiffres: 35 % dans les deux cas», a d'abord lancé le ministre lors d'une conférence de presse à Ottawa, un clin d'œil à peine voilé à la proportion des dépenses en santé que les provinces demandent à Ottawa d'assumer. Actuellement, le gouvernement fédéral rembourse 22 % des coûts et l'écart est évalué à 28 milliards $.
Ainsi, 35 % correspond, a dit M. Duclos en réponse à une question, au pourcentage actuel de professionnels de santé qui peuvent travailler ensemble en partageant des données sur la santé d'un patient et également à celui des personnes qui ont accès à leur dossier médical électronique.
Le cabinet du ministre a par la suite confirmé que ces deux données font référence aux «indicateurs de santé clés communs» réclamés au début novembre comme des conditions à une hausse des transferts en matière de santé.
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Vendredi, le ministre a soutenu que le Canada est «à la traîne» face au reste du monde dans la qualité et la disponibilité des données que les travailleurs de la santé peuvent utiliser, ce qui exerce «une pression énorme» sur eux. «Des vies peuvent être sauvées avec de meilleures données», a-t-il ajouté.
«J'entends des histoires d'infirmières qui (...) n'ont pas accès aux tests récents, aux médicaments que le patient peut prendre, elles ne savent pas quels sont les problèmes de santé antérieurs de ce patient, alors elles ont peur de ne pas pouvoir donner les soins appropriés à ces personnes qui viennent aux urgences, a-t-il dit. Les télécopieurs sont encore utilisés pour partager des informations sur les ordonnances entre les prescripteurs et les pharmaciens.»
Ainsi, le ministre a expliqué que le partage des données auquel il fait référence est d'abord dans les systèmes de santé eux-mêmes, mais que les indicateurs donneront ensuite «de meilleures informations sur la manière d'améliorer l'efficacité et l'équité des soins».
«À mesure que nous améliorons la qualité et la disponibilité des données dans les hôpitaux, dans les cabinets de médecins, chez les pharmaciens et dans toutes les pharmacies du Canada, ce faisant, nous donnons nécessairement aux provinces et aux territoires une meilleure idée de la façon d'améliorer la gestion des soins de santé et où ils doivent investir leurs ressources maintenant», a-t-il déclaré.
Le ministre a soutenu être «très optimiste» quant à la conclusion d'une entente entre le gouvernement fédéral et les provinces sur une augmentation des transferts en matière de santé. D'ailleurs, les discussions «progressent bien», a-t-il noté. Ce réchauffement est notamment attribuable selon lui à «un changement de ton» et à un «changement de direction» dans les dernières semaines.
«Je crois que tout le monde maintenant s'entend, y compris les premiers ministres, que l'on doit travailler pour les résultats qui sont importants pour les travailleurs et pour les patients», a-t-il dit.
De passage à Shawinigan mercredi, M. Trudeau avait dit percevoir un «momentum» dans les négociations avec les provinces sur la hausse des transferts en santé. «Il reste encore du travail à faire, mais on sent qu'il y a un momentum très positif», avait-il déclaré.
Le même jour, le premier ministre du Québec, François Legault, a dit souhaiter que les provinces règlent avec Ottawa le dossier des transferts en santé au plus vite, dans les prochaines semaines.
Il a souligné que le Québec et l'Ontario étaient prêts à partager les données sur leurs réseaux de la santé avec le gouvernement fédéral de Justin Trudeau et a indiqué qu'il n'irait pas jusqu'à briser le front commun des provinces afin que le Québec obtienne une hausse de son financement.
Dans un message transmis à La Presse Canadienne, le cabinet de M. Legault a indiqué qu'il continue d'être opposé «à toute condition» du gouvernement fédéral en ce qui a trait aux transferts fédéraux en matière de santé.
«Le partage des données, pour nous, ce n'est pas une condition, mais une question de transparence. Christian Dubé (le ministre provincial de la Santé) produit déjà des données pour l'ensemble des Québécois, on n'a aucune objection à les partager également au fédéral», a écrit l'attaché de presse du premier ministre.
Le premier ministre de l'Ontario, Doug Ford, a lui aussi affirmé, vendredi, qu'il n'y aura pas d'ententes individuelles entre une province et Ottawa sur les transferts fédéraux en santé.
M. Ford a rappelé que tous les premiers ministres avaient accepté de travailler ensemble et de rester unis dans un front commun face à Ottawa.
Il avait pourtant déclaré plus tôt ce mois-ci que l'Ontario était disposé à accepter certaines conditions liées à une augmentation du Transfert canadien en matière de santé, pourvu qu'Ottawa accorde à la province en contrepartie une certaine «flexibilité».
M. Ford n'a donné aucune indication sur la conclusion imminente d'un accord avec le gouvernement fédéral.