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Rencontre avec un des aînés dévoués qui gardent la magie des Fêtes en vie.
À l’approche du temps des Fêtes, le père Noël retrouve sa place dans les centres commerciaux du Québec. Derrière la barbe et le costume, se cachent des personnes comme Michel Charbonneau, 77 ans, qui pratiquent le métier de père Noël pour voir briller les yeux des enfants.
Depuis sept ans, Michel Charbonneau enfile un habit de père Noël quelques semaines avant le temps des Fêtes. Le jeune retraité et proche aidant s'est retrouvé dans l’univers du père Noël un peu par hasard. Il a été recruté par le fondateur de l’Association des pères Noël du Québec, le défunt Henri Paquet.
«J’avais l’air de ça à l’époque, avec ma barbe blanche et mes lunettes, mais avec une vraie bedaine», raconte-t-il en riant.
Lors du décès de M. Paquet, l’APNQ a été rachetée par Audace et CO et est devenue l’Agence des pères Noël professionnels du Québec (APNPQ). En 2023, l’Agence représente 39 pères Noël, qui oeuvrent dans 27 centres commerciaux à travers la province.
Pour être un bon père Noël, il faut évidemment aimer faire plaisir aux enfants, lance d’emblée Michel Charbonneau. Mais il y a aussi des règles et des standards à apprivoiser, explique la présidente de l’APNPQ, Kathie Tremblay. Parce que devenir père Noël, ça ne se fait pas du jour au lendemain.
C’est en juin que commencent les préparatifs pour le temps des Fêtes chez Audace. Les candidats passent par un processus d’embauche rigoureux, qui inclut une vérification de leurs antécédents judiciaires. Ils passent ensuite chez le tailleur, pour l’ajustement des costumes, et au salon de coiffure. S’ensuit une formation complète.
«On apprend toute l’histoire du père Noël, de Saint-Nicolas en Europe, à son arrivée au États-Unis, le nom des rennes», raconte M. Charbonneau. «On apprend aussi comment interpréter le père Noël.» Les candidats profitent aussi de ces moments pour partager des trucs et astuces entre eux.
Avec les années, les notions enseignées ont évolué, selon Kathie Tremblay, entre autres à cause du public. «On leur montre ce qu’ils doivent dire, ne pas dire, la posture à adopter, où mettre leurs mains», énumère la présidente. Elle ajoute qu’il est fréquent que les enfants se confient à propos de leur vie personnelle. «On leur répète qu’on peut avoir de l’empathie, mais qu’on peut seulement être rassurant», explique-t-elle.
Depuis la pandémie de Covid-19, le monde du père Noël s’est adapté à une nouvelle réalité. Une plateforme de rendez-vous a été instaurée et des mesures ont été prises pour garder en santé les pères Noël qui sont plus âgés et vulnérables. «Je ne prends plus les enfants sur moi, entre autres à cause des virus», explique M. Charbonneau. Les enfants prennent maintenant place autour du trône.
Le père Noël profite aussi du système de prise de rendez-vous pour accueillir les enfants en les appelant par leur prénom. «Leur regard quand on fait ça, c’est merveilleux!»
Selon la présidente de l’APNPQ, c’est plus de 100 000 enfants par année qui rencontrent les pères Noël de l’agence.
À 77 ans, M. Charbonneau n’est pas prêt à accrocher sa tuque et sa fausse bedaine tout de suite. «C’est certain que c’est un cinq semaines intense à être assis sur son trône et à rencontrer des enfants 6h par jour. Mais tant que je le pourrai, je vais continuer à être père Noël.»
Ces dernières années, le père Noël a eu l’occasion de rencontrer de plus en plus d’enfants néo-Québécois. «Voir le regard des enfants lorsque je leur souhaite un joyeux Noël dans leur langue maternelle, c’est indescriptible», raconte l’homme, ses propres yeux remplis d’étoiles.