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Les étudiants de McGill auront à trancher sur l’avenir du seul journal francophone des étudiants de l’université, le Délit.
Les étudiants de McGill auront à trancher sur l’avenir du seul journal francophone des étudiants de l’université, le Délit.
Dans un référendum lancé le 14 novembre et qui s’achèvera le 18 novembre, les membres de l’Association étudiante de l’Université McGill ont à décider s’ils continuent de financer la Société des Publications du Daily (SPD), qui publie le journal. Présentement, les étudiants versent 6 $ par semestre à la SPD.
La semaine prochaine, le (seul) journal étudiant francophone de McGill, Le Délit, pourrait devoir fermer ses portes après 45 ans d’existence. Que vous soyez à McGill ou non, vous pouvez nous aider en votant ou en relayant la nouvelle. 👇
— Rafael Miró (@fafamiro) November 14, 2022
Plus de 80 % des revenus du Délit, qui existe depuis 45 ans, proviennent de ces cotisations. «Le journalisme étudiant n’est plus ce qu’il était il y a 20 ou 30 ans, où les revenus publicitaires nous permettaient d’exister. En ce moment, on dépend de ces frais étudiants. Si ce revenu est perdu, on va devoir cesser nos opérations», indique la rédactrice en cheffe du Délit, Gabrielle Genest.
Globalement, ces frais servent à imprimer le journal, qui est tiré à 3500 exemplaires par semaine, à assurer la location des bureaux, au matériel technologique requis, et à une compensation des éditeurs.
Si le référendum a lieu tous les cinq ans, les étudiants semblent plus apathiques que jamais cette année, ce qui pourrait mettre en péril la survie de la publication, craint Gabrielle Genest.
Pourtant, le vote, qui se déroule en ligne, ne dure que quelques instants, souligne-t-elle.
«On a peur que les étudiants ne sachent pas exactement ce qui est en péril s’ils votent “non”. Historiquement, les référendums ont un taux de participation très bas à McGill», soulève-t-elle, tout en rappelant que lors d’un récent référendum, un «frais pour la francophonie» avait été rejeté.
Essentiellement, l’indifférence des étudiants pour la francophonie inquiète justement la rédactrice en chef, malgré que l’université compte environ 20 % d’étudiants d’expression française.
«Les francophones représentent 20 % des étudiants à McGill et devraient avoir droit à de l’information juste et de qualité au sujet de ce qui se passe sur le campus. C’est aussi une autre source d’information à McGill, qui n’en compte pas tant que ça», insiste la rédactrice en chef.
Gabrielle Genest souligne également que le Délit représente une belle opportunité de s’impliquer pour les étudiants s’intéressant au journalisme, alors que McGill n’offre pas de formation journalistique.
Elle ajoute que le Délit parvient à faire rayonner la francophonie à McGill.
Un cri du cœur pour la survie du Délit relayé sur Twitter mentionnait que des exemplaires du journal avaient été pris pour cible et retrouvés souillés.
«Pendant deux semaines environ cette session, les kiosques du campus ont été ciblés par un voleur ou un groupe, on ne sait pas trop c’est qui. Les présentoirs étaient systématiquement vidés, la journée même de la distribution», raconte Gabrielle Genest.
Des centaines de copies, rendues inutilisables, ont par la suite été retrouvées dans les poubelles. Comme ces incidents n’ont duré que deux semaines et que l’équipe du Délit n’avait pas de soupçons en particulier, aucune plainte n’a été déposée.
Pour le moment, aucune alternative n’a été imaginée pour faire face à une défaite lors du référendum. Les membres du Délit font campagne en espérant convaincre les étudiants.