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«Le syndicat est là pour nous aider et nous défendre, mais comment un membre de l'exécutif peut-il nous défendre s'il est raciste ou islamophobe?», demande le délégué syndical Gino Clyford Lubérisse en conférence de presse vendredi.
Les cols bleus de Montréal-Nord réclament une enquête contre les dirigeants du Syndicat canadien des cols bleus regroupés de Montréal (SCFP), section locale 301.
Cela survient après que Gaétan Archambault, qui a été récemment élu vice-président du SCFP a publié des propos racistes et islamophobes dans le passé. Le 5 mai dernier, ces propos discriminatoires ont suscité une vague de réactions sur les réseaux sociaux et dans les médias. Et le 9 mai dernier, ce dernier a quitté son poste.
M. Archambault resterait toutefois dans l’équipe du SCFP, parmi des membres qui soutiennent ses propos. D’ailleurs, le Centre de recherche-action sur les relations raciales (CRARR) affirme par voie de communiqué que, «quelques élus auraient, lorsqu’ils ont occupé d’autres fonctions au sein de la section locale 301, empêché des actions syndicales pour combattre le racisme dans l’emploi à l’arrondissement de Montréal».
Ce sont «des propos non seulement racistes, mais aussi contre l’immigration qui ont été "aimer" sur les réseaux sociaux par des collègues, certains sont dans l’exécutif, certains sont parmi les délégués», a ajouté le délégué syndical Gino Clyford Lubérisse en conférence de presse vendredi.
«Le syndicat est là pour nous aider et nous défendre, mais comment un membre de l'exécutif peut-il nous défendre s'il est raciste ou islamophobe?», a-t-il renchéri.
Les cols bleus de diverses origines craignent donc d’être victime de racisme et que ces personnes nuisent au traitement équitable des griefs.
Rappelons qu’en 2019, l’employeur des cols bleus de Montréal a été dénoncé plusieurs pour ces actions racistes, mais aucun des griefs des employés n’a été transmis. «On a donc dû créer un collectif d’employés discriminés pour finalement pouvoir dénoncer le racisme de l’employeur», a évoqué Patrick Roy, membre du syndicat depuis 15 ans et militant syndical de longue date. Patrick Roy était d’ailleurs l’une des personnes suspendues sans solde en 2019 pour avoir dénoncé ce racisme.
«Nous voulons juste être sûrs que nous sommes sur la bonne voie. On demande une enquête pour garantir à tous les membres du syndicat que les élus seront en accord avec l'objectif du syndicat», indique M. Lubérisse.
Les cols bleus ne sont pas les seuls à vivre du racisme dans le cadre de leur travail. Au mois de mars dernier, d’autres employés de la Ville de Montréal victimes de racisme ont réclamé une enquête publique indépendante pour mettre en lumière les conditions des employés racisés de la métropole.
D'ailleurs, la journaliste de Noovo Info, Véronique Dubé, a rencontré un homme qui a enduré des commentaires et des agissements pendant des mois avant d’être remercié par le Service de sécurité incendie de Montréal (SIM).
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Il aurait été témoin de plusieurs évènements où des collègues se moquaient de l’accent de personnes issues de la minorité, et d’autres se disaient carrément contre l’immigration au Québec. Avant de finalement été remercié par la Ville. Il a ensuite déposé une plainte à la division du respect de la personne, en vain.
Rappelons que l’opposition à l’hôtel de ville, Ensemble Montréal, a également fait la requête d’une enquête indépendante sur le racisme allégué à la municipalité, mais la mairesse, Valérie Plante, refuse toujours d’en débattre.