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Selon nos calculs, acheter une propriétaire au prix médian à Sherbrooke «pourrait être un défi».
L’accès à une maison unifamiliale dans la région métropolitaine de Sherbrooke, en Estrie, est de plus en plus difficile. Selon les derniers chiffres de l’Association professionnelle des courtiers immobiliers du Québec, le prix médian d’une telle propriété se situe désormais à 396 000 dollars.
Il s’agit d’une hausse d’environ 14% sur l’année précédente, à la même période. Et pour se permettre la maison sherbrookoise moyenne sur le marché avec une mise de fonds minimale de 5%, il faut prévoir des revenus totalisant près de 105 000 dollars par année. Ceci est le résultat des calculs de la courtière hypothécaire Méline Descarreaux de chez Multi-Prêts, à Sherbrooke.
«Moi-même j’étais surprise quand j’ai fait mes calcules [...] Une personne seule à 100 000 dollars par année, ça peut être un défi», exprime Mme Descarreaux.
Voyez le reportage d'Alex Sauro sur ce sujet dans la vidéo de cet article.
Il est important de noter qu’il ne s’agit que d’une hypothèse. Chaque acheteur possède un dossier financier différent. Ce premier exemple considère que l’acheteur n’a aucune dette, mis à part un paiement de voiture de 400 dollars par mois. Plus le montant des obligations est élevé, notamment en raison de dettes étudiantes ou de cartes de crédit, plus les revenus requis pour l’approbation d’un prêt seront importants.
C’est pourquoi on voit de plus en plus de jeunes acheteurs qui se font aider par un proche.
«Ça peut être une personne seule avec un co-emprunteur, qui pourrait être un parent qui viendrait aider son garçon ou sa fille à faire l’achat d’une première propriété», ajoute la courtière hypothécaire.
Dans une deuxième hypothèse, Mme Descarreaux donne l’exemple des acheteurs-propriétaires. Ces derniers représentent une réalité courante, explique-t-elle, particulièrement à la suite de la surchauffe immobilière des deux dernières années, où les acheteurs possèdent une importante mise de fonds grâce à la valeur révisée à la hausse de leur première propriété.
Avec la hausse des taux d’intérêt et du prix des maisons, de plus en plus d’acheteurs potentiels se font refuser leur demande de prêt hypothécaire, rapporte la courtière.
«Les acheteurs, aujourd’hui, ont une diminution de leur capacité d’emprunt, ce qui est dommage», ajoute-t-elle.
Le marché de la région métropolitaine a connu une forte séquence en 2023, notamment de janvier à juillet, rapporte le courtier immobilier chez Royal LePage, Jean-François Bérubé.
«Ç’a été une période très achalandée [avec des] promesses d’achat multiples, et même une augmentation de la valeur marchande des propriétés. Ce n’était pas nécessairement souhaité parce qu’on sentait que la capacité des acheteurs commençait déjà à s’effriter», explique M. Bérubé.
Et après la surchauffe, le courtier s’attend à un retour d’un marché «saisonnier», et ce, même si l’inventaire des maisons unifamiliales demeure bas à Sherbrooke.
«On est quand même dans un marché qui tend encore aux vendeurs. Pour combien de temps? On ne le sait pas», explique M. Bérubé.
Mais quand on se compare, on se console. Récemment, le site RateHub.ca a déterminé que le revenu requis pour acheter un logement à Montréal est de 114 680 dollars pour un logement de 521 000 dollars. Et c’est loin d’être la métropole la plus dispendieuse au pays.