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Politique

Québec solidaire dénonce une «police politique» au budget

«Je n'ai jamais vu ça.»

Reportage vidéo :
Patrice Bergeron
Texte :
Patrice Bergeron / La Presse canadienne

Québec solidaire (QS) accuse le gouvernement d'avoir lancé une «police politique» contre les partis d'opposition lors du dépôt du budget de mardi. 

Le député de Rosemont, Vincent Marissal, a rapporté que les agents de la Sûreté du Québec (SQ) suivaient les députés de l'opposition partout lors de leurs déplacements durant le huis clos du budget la veille.

La SQ soutient pour sa part qu’on ne lui a pas rapporté d’incident et que les règles étaient les mêmes que lors des années précédentes.

Le huis clos du budget consiste en la divulgation de tous les documents du budget aux journalistes, aux partis d'opposition et aux groupes d'intérêts, dans un lieu clos, pour qu'ils en prennent connaissance sous embargo avant son dépôt officiel au parlement ultérieurement le même jour. Aucune communication avec l'extérieur n'est permise, il faut déposer son téléphone cellulaire en consigne, fermer le réseau sans fil de son ordinateur, etc.

M. Marissal a indiqué que les députés de l'opposition ne pouvaient sortir de leur salle sans être escortés par un policier de la SQ, même pour aller à la toilette. Il n'a jamais rien vu de tel, lui qui a pourtant assisté à un grand nombre de huis clos que ce soit à titre de député ou autrefois de journaliste.

«La façon dont on a été traités par ce gouvernement hier (mardi), moi, je n'ai jamais vu ça», a-t-il dénoncé en mêlée de presse au parlement mercredi matin.

«Me faire suivre par un policier en uniforme, puis ma collègue aussi, jusqu'aux toilettes, puis jusque dans la salle où vous étiez (les journalistes) puis où toute la société civile était, je n'ai jamais vu ça. (...) Excès de zèle, arrogance, paranoïa? Je ne sais pas. Ça sent vraiment la fin de régime.»

Il a fait savoir qu'il allait écrire à la direction de la SQ pour demander des explications. Il y voit un exemple de police politique.

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«Moi, ça me dérange, la police politique, ça me dérange», a exprimé M. Marissal.

Un autre député de l'opposition qui a participé au huis clos du budget, Pascal Paradis, du Parti québécois (PQ), a indiqué qu'il n'était ni au courant ni témoin d'incident du genre de celui rapporté par M. Marissal.

«Notre entrée a été assez fluide et la circulation a été assez fluide pour nous. J'ai noté qu'il y avait une intense sécurité qui était là, mais je comprends que nous avions accès, à l'avance, à des informations confidentielles qui n'allaient être révélées au public qu'à partir de 16 h 00.»

Il a néanmoins ouvert la porte à des questionnements et un examen des façons de faire.

«Est-ce qu'il y a des améliorations? Est-ce qu'il y a une réflexion à faire? Je ne dis pas le contraire, mais je ne peux pas dire que je me suis senti extrêmement contraint.»

Au cours d’une courte entrevue en soirée, le capitaine Benoît Richard, de la SQ, a assuré qu’aucun incident n’avait été rapporté lors du budget.
Les règles de sécurité du huis clos étaient les mêmes qu’à l’habitude, a-t-il ajouté.

Il y a normalement un agent factionnaire près des toilettes, mais il n’accompagne pas les élus, a précisé le capitaine.

Cependant, les personnes qui sont assignées à une salle en particulier ne sont pas autorisées à croiser, à la toilette ou ailleurs, les personnes assignées à une autre salle, a-t-il spécifié.

Reportage vidéo :
Patrice Bergeron
Texte :
Patrice Bergeron / La Presse canadienne