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Économie

L'impôt sur le salaire d'appoint comporte des subtilités, selon des experts

Quelle que soit votre activité secondaire, les experts financiers affirment qu'il est important de connaître les règles entourant votre déclaration de revenus.

Des formulaires fiscaux sont étalés à Toronto, le jeudi 5 avril 2018.
Des formulaires fiscaux sont étalés à Toronto, le jeudi 5 avril 2018.
Sammy Hudes
Sammy Hudes / La Presse canadienne

Vous pourriez vendre vos œuvres d'art sur Etsy, livrer des commandes tard le soir pour Uber Eats, ou encore garder des animaux la fin de semaine, voire donner des cours particuliers à des enfants.

Quelle que soit votre activité secondaire, les experts financiers affirment qu'il est important de connaître les règles entourant votre déclaration de revenus, surtout à l'approche des dates limites importantes de la période des impôts.

Les travailleurs autonomes — souvent ceux qui ont des activités secondaires — ont parfois des idées reçues concernant les règles de déclaration de revenus, explique Yannick Lemay, fiscaliste chez H&R Block Canada.

Selon lui, les travailleurs ne savent pas toujours combien de revenus ils doivent gagner pour être tenus de les déclarer. La réponse est simple: «Il n'existe pas de seuil».

«Tout revenu d'entreprise doit être déclaré, même s'il ne s'agit que de 1 $, précise M. Lemay. Les conséquences sont assez graves. Si vous ne déclarez pas tous vos revenus de l'année, cela peut constituer une infraction criminelle et vous serez passible de pénalités.»

Le 30 avril est la date limite cette année pour la plupart des gens afin de produire leur déclaration de revenus et de prestations et payer l'impôt dû. Les travailleurs autonomes, ou ceux dont l'époux ou le conjoint de fait est travailleur autonome, ont toutefois jusqu'au 16 juin pour produire leur déclaration.

Cependant, toute somme due doit être payée avant le 30 avril, même pour les travailleurs autonomes, afin d'éviter de payer des intérêts.

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L'Agence du revenu du Canada (ARC) prévient qu'elle impose des intérêts sur la plupart des soldes impayés et que, dans certains cas, des pénalités peuvent être imposées en cas de production tardive d'une déclaration ou de non-respect d'une date limite de paiement.

Les deux plus grandes erreurs que commettent généralement les travailleurs autonomes sont soit de déclarer un montant incorrect, soit de le faire en retard, souligne Penelope Graham, experte en finances personnelles chez RateHub.

«C'est généralement la peur de la première erreur qui mène à la seconde, ajoute-t-elle. Ils ne sont pas certains que ce chiffre soit exact, car ce type d'impôt est un peu plus complexe. C'est à vous de comptabiliser vos revenus, l'impôt que vous devrez réellement payer sur ces revenus, ainsi que tout ce que vous pouvez déduire comme dépense d'entreprise.»

Contrairement aux travailleurs ayant un employeur direct, vous ne recevez pas de feuillet T4 pour vos revenus de travail indépendant, indique-t-elle.

C'est pourquoi il est essentiel de tenir une comptabilité rigoureuse tout au long de l'année, plutôt que de se précipiter pour faire les comptes pendant la période chargée des impôts.

Une nouveauté cette année

Cette année marque également un changement important dans les règles de déclaration des impôts payés par les travailleurs à la demande qui travaillent pour des opérateurs de plateformes numériques, comme les chauffeurs-livreurs ou les vendeurs de biens ou de services en ligne.

Certaines plateformes comme DoorDash, Etsy et Airbnb sont désormais tenues de collecter et de déclarer à l'ARC des informations sur la plupart des chauffeurs, vendeurs et hôtes. Cela peut inclure des informations d'identification, comme les noms et adresses, les frais de plateforme, l'emplacement des propriétés et les détails de paiement.

Bien que les travailleurs n'aient rien à faire de différent eux-mêmes, M. Lemay avance que les nouvelles règles permettent à l'ARC de comparer les montants déclarés dans leurs déclarations de revenus aux renseignements fournis par les plateformes, soulignant ainsi l'importance de l'exactitude.

«L'ARC est désormais au courant des revenus d'entreprise que vous avez gagnés sans que vous le lui disiez», explique-t-il.

En 2023, plus de 2,6 millions de personnes au Canada étaient considérées comme des travailleurs autonomes, ce qui représentait 13,2 % de la population active, selon les chiffres publiés l'an dernier par Statistique Canada.

Avec l'essor des plateformes numériques, le travail autonome devient de plus en plus courant comme moyen de gagner un revenu, même d'appoint, précise Francisco Remolino, directeur et syndic autorisé en insolvabilité chez Remolino & Associates.

Il ajoute qu'il s'agissait également d'une réponse aux pressions économiques continues, comme le coût élevé de la vie et les problèmes d'accessibilité au logement. Mais, selon lui, le problème est qu'une fois que vous avez une activité secondaire, et donc une deuxième source de revenus, vos impôts peuvent augmenter du fait que vous vous situez dans une tranche d'imposition plus élevée.

«Les gens font preuve de créativité pour compléter leurs revenus, estime M. Remolino. Nous avons donc constaté une augmentation du nombre de personnes travaillant avec un revenu complémentaire, mais nous constatons également une hausse du nombre de personnes en défaut de paiement de leurs impôts, simplement parce qu'elles ne savent pas.»

Pour ceux qui débutent dans la déclaration de revenus de leur activité secondaire, Mme Graham recommande de mettre de l'argent de côté pour consulter un comptable ou d'utiliser un logiciel de déclaration de revenus fiable afin d'éviter les erreurs.

«Il n'y a aucune honte à se faire aider pour s'assurer de bien faire les choses, surtout lorsqu'on est encore en phase d'apprentissage des exigences fiscales, juge-t-elle. Parce que, surtout lorsqu'il s'agit de déclarer vos dépenses, qui peuvent avoir un impact considérable sur vos résultats financiers en tant que travailleur autonome, il est essentiel de comprendre ce qui est admissible.»

Sammy Hudes
Sammy Hudes / La Presse canadienne