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Politique

Le Parti québécois veut plus de femmes dans des circonscriptions prenables

Le chef péquiste Paul St-Pierre Plamondon est loin d’être impressionné par la lettre que le premier ministre François Legault a envoyée à son homologue, Justin Trudeau, au sujet des demandeurs d’asile.

Le chef du Parti québécois, Paul St-Pierre Plamondon, s'adresse à ses partisans dans une brasserie locale dans le cadre d'une réunion du caucus avant la session, le mercredi 17 janvier 2024 à Alma (Québec).
Le chef du Parti québécois, Paul St-Pierre Plamondon, s'adresse à ses partisans dans une brasserie locale dans le cadre d'une réunion du caucus avant la session, le mercredi 17 janvier 2024 à Alma (Québec).
Thomas Laberge
Thomas Laberge / La Presse canadienne

Paul St-Pierre Plamondon ne veut pas seulement avoir plus de femmes candidates en 2026, il veut qu’elles aient plus de chances de remporter leur siège. Mais bien que le chef péquiste assure qu’il sera «intraitable» sur la question de la parité, pas question d’exclure les candidatures d’hommes, comme le propose Québec solidaire (QS).

«Non seulement on a un critère de parité au niveau des candidatures, mais on a un critère de parité dans les comtés les plus prenables», a détaillé le chef péquiste à Alma, jeudi, lors de la deuxième journée du caucus présessionnel de son parti. L’objectif est d’être le plus prêt possible de la zone paritaire. 

Lors de son congrès en novembre dernier, QS a adopté une proposition pour exclure les hommes du processus d’investiture advenant une élection partielle. La mesure est en place jusqu’à l’automne 2024.

Le chef péquiste a martelé à plusieurs reprises que ce qu’il proposait n’avait rien en commun avec la mesure solidaire.

«Dans notre manière de fonctionner, il n’y a pas une seule candidature qui est interdite. Seulement on va jongler avec l’objectif de parité. Ce qui veut dire que si on choisit un homme à un endroit, bien il va falloir penser à choisir une femme à un autre endroit», a expliqué Paul St-Pierre Plamondon.

Le chef péquiste n’a pas exclu de choisir des candidates pour atteindre la parité, plutôt que de laisser le choix aux militants dans des investitures ouvertes.

«Historiquement, on n’a pas eu besoin de faire ça. On l’a fait en collaboration, puis on pense qu’on va avoir exactement la même situation en 2026. En dernier recours j’ai des leviers, en effet, mais jamais on l’a fait et ça serait très surprenant qu’on soit dans cette situation-là», a-t-il indiqué.

Actuellement, le caucus péquiste est composé de quatre hommes. C’est Pascal Paradis qui a été choisi comme candidat péquiste pour la partielle dans Jean-Talon et c’est lui qui a gagné. M. St-Pierre Plamondon a indiqué qu’avant que ce soit M. Paradis qui soit sélectionné, le parti a cherché à recruter une femme.

En parlant de l’élection de 2026, Paul St-Pierre Plamondon a assuré qu’il «y aura plein de femmes qui seront élues, à commencer par Méganne ici». Il faisait référence à Méganne Perry Mélançon qui est actuellement porte-parole du parti. Défaite dans la circonscription de Gaspé lors du scrutin de 2022, elle ne cache pas sa volonté de se présenter de nouveau.

Avant l’élection de 2022, le caucus du PQ était dans la zone paritaire avec trois femmes et quatre hommes élus. Durant ce scrutin, le parti a présenté 54 femmes sur 125 candidats, ce qui représente 43 % de candidatures féminines.

PSPP met au défi Legault sur l’immigration

Le chef péquiste est loin d’être impressionné par la lettre que le premier ministre François Legault a envoyée à son homologue Justin Trudeau, au sujet des demandeurs d’asile. Selon lui, il s’agit d’un geste «symbolique» et il met au défi M. Legault de demander les pleins pouvoirs en immigration à Ottawa.

 

«Que François Legault réécrive une lettre en disant: "On veut tous les pouvoirs en immigration. On l’exige". Et s’il échoue, qu’il ait l’honnêteté de dire aux Québécois que la seule solution, c’est l’indépendance du Québec», a lancé M. St-Pierre Plamondon.

Le premier ministre du Québec a envoyé une lettre à Justin Trudeau pour l’exhorter à freiner l’afflux de demandeurs d’asile, sinon le Québec atteindra son «point de rupture».

Selon le chef péquiste, le gouvernement fédéral est dans une «dérive idéologique» sur la question de l’immigration.

Avant le dernier scrutin de 2022, François Legault avait demandé un mandat fort aux Québécois afin de rapatrier les pouvoirs en immigration d’Ottawa. Il a finalement fait élire 90 députés caquistes sur 125.

Voyez le reportage de Simon Bourassa sur ce sujet dans la vidéo:

Le Bloc québécois n’a pas non plus tardé à réagir, affirmant que le Québec était dans «une situation intenable» au sujet des demandeurs d’asile.

«Le Bloc québécois exige que le fédéral paye la facture de 470 millions $ déboursée par Québec pour accueillir dignement les demandeurs d’asile, en plus d’assurer une meilleure répartition de l’accueil des demandeurs au sein du Canada. Nous voulons une immigration réussie, mais constatons malheureusement que le fédéral fait tout pour mettre des bâtons dans les roues du Québec», a indiqué le député bloquiste de Lac-Saint-Jean, Alexis Brunelle-Duceppe.

Selon Québec solidaire, la lettre du premier ministre est un «aveu d’échec». «Ça fait plus de 5 ans qu’il est incapable de faire respecter le Québec à Ottawa, il est autant responsable du problème que Justin Trudeau», a indiqué par écrit le solidaire Guillaume Cliche-Rivard.

Un plan de sauvetage pour les médias

Le PQ a profité d’une conférence de presse jeudi pour présenter son plan visant à préserver les entreprises médiatiques du Québec. «L’idée aujourd’hui, c’est de rattraper plusieurs années d’inaction dans le dossier fondamental de l’information et du journalisme», a fait savoir M. Plamondon.

Divisé en sept actions distinctes proposées au gouvernement, le plan doit répondre aux «besoins immédiats des entreprises» pour finalement intégrer des mesures «structurantes» pour «l’écosystème médiatique québécois.»

«La crise que ces entreprises vivent, en fait, tous les Québécois la vivent, puisque notre démocratie se fonde notamment sur des médias et du journalisme en santé et capables de couvrir ce qui se passe chez nous. On a le devoir d’agir maintenant avant qu’il soit trop tard pour sauver l’information locale.»
-Paul St-Pierre Plamondon, le chef du Parti Québécois

Parmi les propositions, le PQ prône la mise en place d’une politique qui mettrait un terme aux dépenses publicitaires «du gouvernement, de ses organismes et des sociétés d’État auprès de toute entreprise qui refusent de convenir ou de reconduire une entente de redistribution avec les médias.»

«Il faut impérativement offrir à court terme aux médias une chance de s’adapter, puis faire des changements de fond dans le modèle à moyen terme», a ajouté le chef du parti.

La formation indépendantiste estime que Québec doit «débloquer des fonds pour soutenir la transition de la distribution des hebdos touchés par la fin du Publisac.»

«Le gouvernement n’a aucun plan pour accompagner les journaux qui dépendent de la distribution du Publisac, alors que cet hiver ils devront s’être munis d’entrepôts et avoir trouvé des livreurs pour des centaines de milliers de copies par semaine. Le gouvernement n’a pas l’air de comprendre l’urgence de la situation, ni le coût que ça représente», a dénoncé M. Plamondon.

Le PQ croit aussi que l'on devrait élargir le crédit d’impôt qui soutient «la presse d’information écrite aux dépenses de journalisme des entreprises médiatiques.» 

Avec des informations de Julien Denis, Noovo Info

Thomas Laberge
Thomas Laberge / La Presse canadienne