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«On ne recule pas, on ne dévie pas, on ne s'excuse pas, on ne change pas d'idée. On s'en va se battre.»
Le Parti québécois (PQ) doit garder le cap sur l'indépendance au cours de la prochaine campagne électorale malgré l'«adversité» à laquelle est confronté le projet, a clamé Paul St-Pierre Plamondon.
Le chef péquiste s'exprimait samedi matin devant des délégués du PQ réunis en conseil national, à Boucherville, en vue des élections d'octobre. Il les a invités à assumer pleinement leurs convictions et rester authentiques, ce qui fera gagner des votes, selon lui.
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«On ne recule pas, on ne dévie pas, on ne s'excuse pas, on ne change pas d'idée. On s'en va se battre», a-t-il déclaré dans une salle de l'hôtel Mortagne, avant d'être ovationné par la foule.
En point de presse, M. St-Pierre Plamondon a déploré qu'on lui «impose le narratif que l'indépendance n'a pas la cote», alors qu'environ le tiers des Québécois se disent souverainistes selon les derniers sondages.
Néanmoins, il existe un écart important entre le 8 % d'intentions de vote qu'obtient le PQ, selon le dernier coup de sonde de Léger, et l'appui à la souveraineté.
«Clairement, il y a un espace de croissance», a affirmé le chef péquiste, sans pouvoir offrir plus d'explications sur ce décalage.
Selon lui, l'actualité des derniers jours démontre la pertinence et l'urgence de l'indépendance. En refusant de parler de souveraineté, «le Québec n'obtiendra que des refus de la part d'Ottawa et le Québec sera malheureusement condamné au déclin linguistique et culturel», a soutenu dans son discours le 10e leader du PQ.
Les délégués ont d'ailleurs voté en faveur d'une proposition pour intégrer à la plateforme électorale la tenue d'un référendum sur l'indépendance dans un premier mandat d'un gouvernement péquiste.
M. St-Pierre Plamondon n'a pas manqué non plus d'attaquer le gouvernement caquiste en l'accusant d'«aplaventrisme» et d'avoir obtenu des «revers importants» face au fédéral. Il a ridiculisé le souhait de François Legault d'obtenir un «mandat fort» pour rapatrier les pouvoirs en immigration.
«Comme si le mandat actuel _ majoritaire avec 76 députés _ ne suffisait pas, mais surtout comme si aller chercher quelques députés de plus allait changer quoique ce soit quant à la position de Justin Trudeau. C'est vraiment de prendre des gens pour des valises», a lancé le leader péquiste.
Son message a eu l'appui du chef du Bloc québécois Yves-François Blanchet qui s'est déclaré comme péquiste, lors d'une allocution chaudement applaudie samedi après-midi devant les délégués péquistes.
«Le Québec a-t-il besoin de 126 députés de la CAQ sur 125? a-t-il questionné à la blague. Ce n'est pas un reproche. On s'en va en élection, on les veut tous, tout le monde, c'est normal.»
M. Blanchet s'est toutefois demandé si le nationalisme actuel à l'Assemblée nationale est assez fort. S'il devait être poussé dans une autre direction devant «un adversaire à Ottawa qui est souvent un ennemi».
«Est-ce que le nationalisme ne risque pas parfois de devenir un jeton de négociation en échange d'un chèque? Est-ce que ce nationalisme ne doit pas, au contraire, être soutenu jusqu'à sa finalité, le droit à l'autodétermination, l'exercice de l'autodétermination ou franchement dit l'indépendance?» a affirmé le chef bloquiste, suscitant des applaudissements.
Pendant le conseil national, les participants ont aussi entendu des conférenciers sur l'état du français et les actions à prendre en éducation et en immigration ainsi que sur les défis et les opportunités du secteur manufacturier.
La Coalition avenir du Québec (CAQ) trône toujours en tête des sondages, avec 46 % des appuis, laissant loin derrière les oppositions.
Des députés péquistes se montrent tout de même optimistes à l'approche des élections. Pascal Bérubé estime que la campagne électorale mettra davantage en lumière les partis d'opposition.
«Dans les deux dernières années, on a surtout entendu le gouvernement, qui est sur les chaînes d'information en continu, qui est constamment devant les caméras. Là, il y a aura de la place pour s'exprimer. Cette élection est loin d'être jouée», a fait valoir le député de Matane-Matapédia, en mêlée de presse.
Son confrère Joël Arseneau croit aussi que le vent tournera avec la tenue de débats de fond sur des enjeux importants comme l'environnement.
«La seule chose qui est sûre avec les sondages, c'est qu'ils vont changer. On ne pourra pas donner les clés du parlement à 125 députés de la CAQ. Ça n'arrivera pas», a-t-il dit, ayant confiance que son chef saura conquérir l'appui des Québécois.