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Santé

Les pharmaciens d'établissements de santé craignent des bris de services

«On manque de pharmaciens dans le réseau de la santé.»

Les pharmaciens d'établissements de santé craignent un bris de service dans plusieurs régions du Québec.
Les pharmaciens d'établissements de santé craignent un bris de service dans plusieurs régions du Québec.
Lia Lévesque
Lia Lévesque / La Presse canadienne

Les pharmaciens d'établissements de santé craignent un bris de service dans plusieurs régions du Québec à compter de dimanche, dans le contexte de la règle touchant le recours à la main-d'oeuvre indépendante et l'entrée en scène de Santé Québec comme employeur unique du réseau.

Jusqu'ici, certains pharmaciens d'établissements de santé, donc qui travaillent dans un hôpital, allaient prêter main forte dans d'autres établissements de santé situés dans des régions moins bien pourvues, afin d'assurer le service.

«On manque de pharmaciens dans le réseau de la santé. Une bonne partie de ce déficit de main-d'oeuvre-là est compensé par d'autres pharmaciens qui sont aussi à l'emploi du réseau et qui vont prendre des journées de vacances, ou des congés sans solde, quand ils le peuvent, pour aller dépanner, donc agir à titre de main-d'oeuvre indépendante — comme le gouvernement les appelle — et aller aider leurs collègues un peu partout au Québec, dans des situations de pénurie critique de main-d'oeuvre», a expliqué en entrevue mercredi Linda Vaillant, directrice générale de l'Association des pharmaciens des établissements de santé.

Ces pharmaciens qui dépannent touchent alors une rémunération bonifiée.

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Or, le règlement sur le recours à la main-d'oeuvre indépendante, qui est en vigueur depuis le mois d'octobre, jumelé à l'entrée en scène de Santé Québec comme employeur unique du réseau de la santé «font en sorte d'empêcher les pharmaciens à l'emploi des hôpitaux d'agir comme main-d'oeuvre indépendante dans le réseau, et ce, dès le 1er décembre», explique l'association.

À compter de la mise en place de Santé Québec, ça veut dire à partir du 1er décembre, un individu ne peut pas agir comme main-d'oeuvre indépendante dans le réseau de la santé et être en même temps un employé du réseau de la santé», résume Mme Vaillant.

L'association, qui compte 2000 membres, affirme qu'elle discute de la question avec le ministère depuis plusieurs mois déjà, afin de tenter de trouver une solution, en vain. 

Mme Vaillant craint que, le cas échéant, certaines régions soient particulièrement touchées: la Côte-Nord, le Bas Saint-Laurent, le Saguenay-Lac-Saint-Jean, l'Abitibi et l'Outaouais.

Alors que la date butoir du 1er décembre approche, elle réclame un moratoire sur l'application de la nouvelle règle, estimant que les parties n'ont plus le temps de négocier une solution de rechange.

«Il y a un mois, quand j'ai contacté le ministère, je leur disais qu'on était prêts à s'asseoir pour en discuter. Personne ne nous a relancés. Là, on est rendu le 27 novembre. Alors, je pense qu'on n'a pas le temps de s'asseoir pour discuter. Ça fait que oui, on est obligé de demander un moratoire du règlement pour ce qui touche les pharmaciens d'établissement. Je pense qu'on est un très petit groupe, mais avec un impact majeur là. S'il n'y a pas de pharmacien à l'hôpital, il n'y a pas d'hôpital qui roule», s'est exclamée Mme Vaillant.

Lia Lévesque
Lia Lévesque / La Presse canadienne