Début du contenu principal.
«Ce qu'on demande, nous, c'est ni plus ni moins la même chose que les autres.»
Les 2050 ingénieurs du gouvernement du Québec accroissent la pression: ils vont déclencher une grève illimitée à compter du 2 mai.
D'ici là, ils poursuivent la grève de soir, de nuit et de fin de semaine qu'ils ont déjà amorcée, a indiqué en entrevue, vendredi, Marc-André Martin, président de l'Association professionnelle des ingénieurs du gouvernement du Québec (APIGQ).
Ces ingénieurs travaillent aux ministères des Transports — 1200 d'entre eux — de l'Environnement, des Ressources naturelles, par exemple. Ils délivrent des permis et s'occupent de la planification de chantiers.
Le président de l'APIGQ maintient que Québec n'offre pas véritablement aux ingénieurs du gouvernement la même «enveloppe budgétaire» que celle qu'il a accordée à l'ensemble des employés de l'État.
La présidente du Conseil du trésor, Sonia LeBel, assure que le gouvernement a bel et bien offert aux ingénieurs des augmentations de salaire de l'ordre de 17,4 % sur cinq ans, comme ce qui a été accordé aux autres employés de l'État.
«Une proposition globale de règlement, incluant le +17,4 % tel que convenu avec 98 % des autres syndicats publics, a été déposée le 8 janvier 2025», a indiqué la ministre.
M. Martin rétorque qu'en plus des augmentations salariales de 17,4 %, les employés de l'État ont obtenu un autre montant, qui équivaut selon lui à 7 ou 8 %, pour les assurances, des congés, des primes et autres – ce qui n'a pas été offert aux ingénieurs.
«Ce qu'on demande, nous, c'est ni plus ni moins la même chose que les autres, pas plus, pas moins. On veut avoir accès à ces mêmes enveloppes-là.»
Il rapporte donc que ses membres «ont le sentiment que le gouvernement s'obstine à nous donner moins que les autres».
Après avoir pris connaissance de l'avis de grève, la ministre s'est montrée tout de même confiante. «Si nous sommes parvenus à nous entendre avec 98 % des syndicats des secteurs public et parapublic, une entente est tout à fait possible rapidement avec les ingénieurs», a-t-elle commenté.
«Toutefois, le règlement avec les ingénieurs se fera en équité avec l'ensemble des autres groupes. Le cadre établi dans cette ronde de négociations ne sera pas remis en question», a-t-elle prévenu.
«Nous, on n'est pas pressé de signer un mauvais règlement. Hier, on a eu une assemblée; les gens sont derrière nous. On leur a dit: écoutez, c'est pas vrai qu'on va laisser de l'argent sur la table; c'est pas vrai qu'on va signer en bas des autres groupes», a rapporté M. Martin.
Le mandat de grève a été appuyé à 87,9 %, avec un taux de participation de 85,5 %, souligne-t-il.
Il reste donc un mois aux parties pour s'entendre sur le renouvellement de la convention collective avant l'extension de la grève.
Vendredi matin, aucune autre séance de négociation n'était prévue. Mais M. Martin se dit prêt à négocier n'importe quand. «Nos téléphones sont ouverts.»
Dans le cas d'une grève des ingénieurs, des services essentiels sont prévus, afin d'assurer la santé et la sécurité du public. M. Martin précise que 350 ingénieurs y sont affectés.