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Santé

Les infirmières doivent-elles mettre les salaires et les primes de côté dans les négos?

Le plus grand défi dans la négociation d’une nouvelle convention collective avec les infirmières réside «probablement» dans l’organisation du travail, croit le ministre de la Santé, Christian Dubé.

Christian Dubé, ministre de la Santé, à l'Assemblée nationale en septembre 2023.
Christian Dubé, ministre de la Santé, à l'Assemblée nationale en septembre 2023.
/ Noovo Info

Christian Dubé affirme qu’encore plus que la question des salaires, le plus grand défi dans la négociation d’une nouvelle convention collective avec les infirmières réside «probablement» dans l’organisation du travail.

Selon le ministre de la Santé, la présidente du Conseil du trésor, Sonia LeBel, en est à demander aux syndicats de «mettre la question des salaires de côté pour quelques semaines encore», afin de parler de structures de travail.

«Oui, la question des salaires, c’est important», a convenu le ministre Dubé, lundi, lors de l’inauguration de nouveaux espaces rénovés et modernisés à l’Institut de cardiologie de Montréal (ICM). Mais, comme l’a déjà dit le premier ministre Legault, «il faut regarder la capacité des Québécois de payer sur une base pérenne, permanente», a dit M. Dubé.

M. Legault a déjà expliqué que son gouvernement ne peut répondre à la demande d’augmentation de salaire en santé établie à 24 % selon ses dires – à l’heure où les Québécois tentent de garder la tête hors de l’eau malgré la hausse du coût de la vie.

«Au ministère des Finances, on prévoit que l’inflation sur les cinq prochaines années va être de 11,5%. C’est ce qu’on offre aux employés», avait déclaré le premier ministre au début du mois de septembre.

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De surcroît, M. Dubé rappelle que le gouvernement Legault prolonge des primes en santé «depuis trois ans». Or, les syndicats déplorent que le gouvernement s’apprête à couper ces primes à leur échéance, prévue pour le 30 septembre prochain, et manifestaient lundi devant le bureau du Conseil du trésor pour leur maintien.

Le Front commun, qui représente plus de 400 000 travailleuses et travailleurs, dit réclamer depuis bientôt un an que ces primes soient maintenues pendant les négociations, et accuse au passage de manipuler les chiffres de l’augmentation de salaire offerte par le gouvernement Legault. Même message du côté de la Fédération interprofessionnelle de la santé (FIQ), qui ne fait pas partie du Front commun, mais qui représente 80 000 infirmières, infirmières auxiliaires et autres professionnelles en soins

«Une autre vieille stratégie de négo alors que notre monde compte là-dessus pour payer les factures», était-il écrit dans un communiqué diffusé lundi et signé par la CSN, la CSQ, la FTQ et l’APTS. «C’est plus qu’ordinaire! Surtout dans le contexte où la présidente du Conseil du trésor spin partout dans les médias qu’elle offre 11,5 % – voire même 13 % en hausses salariales.»

«C’est faux. Ce qu’il y a sur la table, c’est 9 % sur 5 ans, point. Et ça, ce n’est même pas une base de négociation», ajoute-t-on.

«Les voir utiliser nos primes comme levier de négo, c’est juste inacceptable!»
– Extrait d’un communiqué du Front commun

Bien que leurs arguments pour régler le problème diffèrent, le gouvernement Legault et le Front commun s’entendent pour dire qu’il faut améliorer la rétention du personnel pour s’attaquer à la pénurie de main-d’œuvre en santé.

M. Dubé trouve que la rénovation d’installations comme celles de l’ICM, qui profite aujourd’hui de nouveaux locaux d’urgence, de consultations externes, d’unités de soins et de formation, sont le genre de mesures qui permettront d’attirer du sang neuf.

«Je suis certain que, dans les prochaines semaines, des gens vont appeler», a dit le ministre de la Santé. «Ces annonces-là contribuent à attirer des gens.»