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International

Les frappes israéliennes tuent plusieurs civils dans un abri et un hôpital de l'ONU de la bande de Gaza

L'armée israélienne a déclaré qu'elle avait encerclé la ville de Gaza, la cible de son offensive pour écraser le Hamas, mais a offert samedi une fenêtre de trois heures aux résidents piégés par les combats pour fuir vers le sud.

Des Palestiniens regardent les destructions après les frappes israéliennes dans la bande de Gaza à Khan Younis, le 4 novembre 2023.
Des Palestiniens regardent les destructions après les frappes israéliennes dans la bande de Gaza à Khan Younis, le 4 novembre 2023.
Samy Magdy et 
David Rising / Associated Press

Les frappes militaires israéliennes ont tué plusieurs civils samedi dans un abri et un hôpital de l'ONU dans la principale zone de combat de la bande de Gaza. L'assaut s'intensifiait contre les dirigeants du Hamas de l'enclave assiégée, au milieu d'un tollé international sur l'augmentation du nombre de morts et l'aggravation de la crise humanitaire.

L'armée israélienne a déclaré qu'elle avait encerclé la ville de Gaza, la cible de son offensive pour écraser le Hamas, mais a offert samedi une fenêtre de trois heures aux résidents piégés par les combats pour fuir vers le sud.

Les nouvelles attaques ont eu lieu alors que le secrétaire d'État américain Antony Blinken était dans la région à la recherche de moyens d'atténuer le sort des civils pris dans les combats. Il a rencontré les ministres arabes des Affaires étrangères samedi en Jordanie, au lendemain des pourparlers en Israël avec le premier ministre Benyamin Netanyahou, qui a insisté sur le fait qu'il ne pouvait y avoir de cessez-le-feu temporaire jusqu'à ce que tous les otages détenus par le Hamas soient libérés.

Les responsables égyptiens ont déclaré qu'eux et le Qatar proposaient des pauses humanitaires de six à douze heures par jour pour permettre l'entrée d'aide humanitaire et l'évacuation de blessés. Ils demandaient également à Israël de libérer un certain nombre de femmes et de prisonniers âgés en échange d'otages détenus par le Hamas, des suggestions qu'Israël semble peu probable d'accepter. Les personnes qui ont transmises ces informations ont parlé sous couvert d'anonymat parce qu'elles n'étaient pas autorisées à informer la presse des discussions.

L'armée israélienne a demandé à plusieurs reprises que les 1,1 million d'habitants du nord de Gaza fuient vers le sud alors qu'elle intensifie le bombardement du nord et resserre l'étau autour de la ville de Gaza. Cependant, des personnes qui fuyaient vers le sud ont été tuées dans des bombardements d'Israël, qui soutient frapper des cibles du Hamas.

Des Palestiniens regardent les destructions après les frappes israéliennes sur la bande de Gaza à Khan Younis, le 4 novembre 2023.
Des Palestiniens regardent les destructions après les frappes israéliennes sur la bande de Gaza à Khan Younis, le 4 novembre 2023.

Avec de larges bandes de quartiers résidentiels rasés par des frappes aériennes, la plupart des résidants restants du nord de Gaza, estimés à environ 300 000, ont trouvé refuge dans des écoles et des hôpitaux gérés par l'ONU, où ils espèrent être en sécurité. Toutefois, des frappes israéliennes meurtrières ont également frappé et endommagé ces abris à plusieurs reprises.

Samedi, deux frappes ont frappé une école de l'ONU transformée en abri juste au nord de la ville de Gaza, tuant plusieurs personnes dans des tentes dans la cour de l'école et des femmes qui cuisaient du pain à l'intérieur du bâtiment, selon l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens.

Les premières informations indiquent que 20 personnes ont été tuées, mais l'agence n'a pas encore pu vérifier le chiffre, a déclaré la porte-parole Juliette Touma.

Le ministère de la Santé de Gaza, dirigé par le Hamas, a rapporté que 15 personnes ont été tuées dans l'école où des milliers de personnes ont trouvé refuge et 70 autres blessées.

Samedi également, deux personnes ont été tuées dans une frappe près de l'entrée de l'hôpital Nasser dans la ville de Gaza, selon Medhat Abbas, porte-parole du ministère de la Santé.

«Nous ne savons pas où aller»

Environ 1,5 million de personnes à Gaza, soit 70% de la population, ont fui leurs maisons, selon l'ONU.

Alors que la nourriture, l'eau et le carburant nécessaires aux génératrices qui alimentent les hôpitaux et d'autres installations s'épuisent, le Secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a appelé à un cessez-le-feu immédiat pour autoriser l'entrée de l'aide.

«La situation humanitaire à Gaza est horrible, a déclaré António Guterres tard vendredi. Toute une population est traumatisée, nulle part n'est en sécurité.»

 

M. Guterres a déclaré qu'il n'avait pas oublié le massacre de civils aux mains des militants du Hamas lorsqu'ils ont lancé leur attaque contre Israël il y a près d'un mois, mais il insiste pour que les civils et les infrastructures civiles soient protégés. Il a également déclaré que les civils ne doivent pas être utilisés comme boucliers humains, et a appelé le Hamas à libérer les 240 otages qu'il retient.

La maison familiale du chef en exil du Hamas, Ismail Haniyeh, située dans le camp de réfugiés de Shati, à la périphérie nord de la ville de Gaza, a été touchée samedi matin par une frappe aérienne, selon le bureau des médias du Hamas à Gaza. Il n'y avait pas de détails immédiats sur les dommages ou les victimes et il n'y a pas eu de commentaires immédiats.

Les frappes de la nuit ont également touché la périphérie ouest de la ville et près de l'hôpital Al-Quds dans la ville de Gaza. Une autre frappe a touché un bâtiment proche de l'entrée du service des urgences de l'hôpital samedi après-midi, blessant au moins 21 personnes, selon le Croissant-Rouge palestinien.

Adly Abu Taha, un habitant de la ville de Gaza qui s'est réfugié dans l'enceinte de l'hôpital au cours des trois dernières semaines, a déclaré que les frappes avaient été répétées à proximité de l'hôpital au cours des derniers jours.

«Les bombardements se rapprochent de jour en jour», a-t-il expliqué par téléphone. «Nous ne savons pas où aller.»

Malgré l'appel lancé par Israël aux civils pour qu'ils fuient le sud, les frappes se sont poursuivies dans cette région également.

Raed Mattar, qui s'est réfugié dans une école de la ville méridionale de Khan Younis après avoir fui le nord au début de la guerre, a raconté qu'il entendait régulièrement des explosions, apparemment dues à des frappes aériennes.

«Les gens ne dorment jamais», a-t-il précisé. «Le bruit des explosions ne s'arrête jamais.»

Dans le centre de Khan Younis, une frappe aérienne a détruit tôt samedi la maison d'une famille, et les premiers intervenants ont retiré des décombres trois corps et six blessés.

Parmi les personnes tuées se trouvait un enfant, selon un caméraman de l'Associated Press présent sur les lieux.

L'armée israélienne a précisé que les forces terrestres opéraient également dans le sud, avec un corps blindé et un corps d'ingénieurs qui s'efforçaient de retirer les pièges des bâtiments.

Au cours de l'opération, l'armée a déclaré que des combattants avaient été vus sortants d'un tunnel et qu'ils avaient été tués par les troupes israéliennes.

Une fumée noire s'élève après une frappe aérienne israélienne à la périphérie d'Aita al-Shaab, un village libanais frontalier avec Israël, au sud du Liban, le 4 novembre 2023.
Une fumée noire s'élève après une frappe aérienne israélienne à la périphérie d'Aita al-Shaab, un village libanais frontalier avec Israël, au sud du Liban, le 4 novembre 2023.

L'armée a également dit qu'il y avait eu de nombreuses attaques organisées à partir de tunnels contre les forces israéliennes dans le nord de la bande de Gaza.

Ailleurs, les affrontements le long de la frontière nord d'Israël se sont poursuivis samedi matin, l'armée israélienne ayant déclaré avoir frappé des cellules militantes au Liban qui tentaient de tirer sur Israël, ainsi qu'un poste d'observation du Hezbollah.

Tout au long de la guerre, Israël et le Hezbollah, allié du Hamas, ont échangé des tirs presque quotidiennement le long de la frontière libanaise, faisant craindre l'ouverture d'un nouveau front à cet endroit.

Diplomatie

Vendredi, à Tel-Aviv, lors de son troisième voyage en Israël depuis le début de la guerre, M. Blinken a insisté sur les appels du président Joe Biden en faveur d'une brève interruption des combats afin de remédier à l'aggravation de la crise humanitaire. Mais M. Netanyahu a précisé qu'il ne pouvait y avoir de pause humanitaire tant que le Hamas n'aurait pas libéré tous les otages qu'il détient.

Samedi, il a rencontré à Amman des diplomates de Jordanie, d'Égypte, d'Arabie saoudite, du Qatar, des Émirats arabes unis et de l'Autorité palestinienne, qui restent furieux et profondément méfiants à l'égard d'Israël.

Outre la distribution de l'aide, l'autorisation de sortie des étrangers et la libération des otages, M. Blinken cherche à amener la Jordanie et d'autres États arabes à commencer à réfléchir à l'avenir de Gaza si Israël parvient à en arracher le contrôle au Hamas.

Les dirigeants arabes ont jusqu'à présent résisté aux suggestions américaines les invitant à jouer un rôle plus important dans la crise, exprimant leur indignation face au nombre de civils victimes des opérations militaires israéliennes, mais estimant que Gaza est un problème largement imputable à Israël.

Le nombre de victime augmente 

Plus de 9 400 Palestiniens ont été tués à Gaza jusqu'à présent, dont plus de 3 900 enfants palestiniens, a déclaré le ministère de la Santé de Gaza, sans préciser la répartition entre civils et combattants.

Plus de 1 400 personnes sont mortes du côté israélien, principalement des civils tués lors de l'attaque initiale du Hamas. Les militants de Gaza continuent de tirer des roquettes sur Israël, perturbant la vie de millions de personnes et obligeant environ 250 000 d'entre elles à évacuer. La plupart des roquettes sont interceptées.

Un soldat israélien inspecte les véhicules calcinés lors de l'attaque transfrontalière sanglante du 7 octobre par des militants du Hamas, à l'extérieur de la ville de Netivot, dans le sud d'Israël, le 4 novembre 2023.
Un soldat israélien inspecte les véhicules calcinés lors de l'attaque transfrontalière sanglante du 7 octobre par des militants du Hamas, à l'extérieur de la ville de Netivot, dans le sud d'Israël, le 4 novembre 2023.

Vingt-quatre soldats israéliens ont été tués à Gaza depuis le début de l'opération terrestre.

Le bilan global risque de s'alourdir considérablement à mesure que se poursuit l'assaut contre la ville de Gaza, densément peuplée.

Selon Wael Abou Omar, porte-parole du Hamas pour le poste frontalier de Rafah, plus de 386 Palestiniens ayant la double nationalité et des blessés ont quitté Gaza pour rejoindre l'Égypte vendredi. Cela porte à 1 115 le nombre total de personnes ayant quitté la bande de Gaza depuis mercredi.

Samy Magdy et 
David Rising / Associated Press