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International

Conflit au Proche-Orient: Trudeau évoque une réflexion sur «le coût de la justice»

Justin Trudeau, s'il dit comprendre qu'Israël souhaite la libération de ses ressortissants pris en otage par le Hamas, affirme aussi qu'«on doit se demander si le coût de la justice doit être que tous les civils palestiniens souffrent».

Le premier ministre Justin Trudeau
Le premier ministre Justin Trudeau
Émilie Bergeron
Émilie Bergeron / La Presse canadienne

Le premier ministre Justin Trudeau, s'il dit comprendre qu'Israël souhaite la libération de ses ressortissants pris en otage par le Hamas, affirme aussi qu'«on doit se demander si le coût de la justice doit être que tous les civils palestiniens souffrent».

Il a fait cette déclaration vendredi en répondant aux questions des journalistes, en marge d'une visite à Washington.

Le premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, a soutenu qu'aucune «pause humanitaire» au Proche-Orient - où l'escalade du conflit israélo-palestinien perdure depuis près d'un mois - n'est possible tant que le Hamas n'aura pas libéré les otages capturés lors des attaques-surprises contre des civils israéliens le 7 octobre.

Le Canada demande depuis plus d'une semaine la tenue de «pauses humanitaires», une position qui s'aligne avec des appels similaires faits par les États-Unis.

«On a besoin d'assurer (l'arrivée) de l'aide humanitaire, (…) de l'eau, des médicaments, de la nourriture, de l'électricité pour pouvoir fonctionner et c'est pour ça qu'on appelle à des pauses humanitaires le plus rapidement possible pour protéger la vie des civils», a dit vendredi M. Trudeau.

Le premier ministre canadien n'a pas dérogé de sa position lorsqu'il a été invité par des représentants de la presse à indiquer s'il considère désormais de demander un cessez-le-feu.

«Nous comprenons tous à quel point Israël veut et a besoin que ses otages soient libérés. (...) Ces otages doivent être retrouvés (et) libérés. En même temps, on doit se demander si le coût de la justice doit être que tous les civils palestiniens souffrent», a déclaré M. Trudeau.

Quant aux Canadiens coincés en territoire palestinien, le premier ministre a dit avoir «beaucoup d'espoir qu'on va les voir dans les journées à venir».

Le ministre de la Défense, Bill Blair, avait le même message, quelques heures plus tôt à Ottawa. Il estime que ceux-ci seraient autorisés à quitter la bande de Gaza dans «les prochains jours».

Plusieurs personnes, y compris des ressortissants étrangers d'autres pays, ont été autorisées depuis deux jours à quitter le territoire palestinien par le poste de Rafah, à la frontière avec l'Égypte. Mais les Canadiens ont jusqu'à présent été exclus de ces listes de personnes autorisées à sortir du territoire.

Affaires mondiales Canada a seulement indiqué, jusqu'à présent, être «au courant d'informations selon lesquelles un citoyen canadien aurait traversé la frontière de Rafah avec un tiers le 1er novembre».

Plus de 450 citoyens canadiens, résidents permanents et membres de leurs familles souhaitent quitter Gaza, territoire assiégé et bombardé régulièrement par Israël depuis plus de trois semaines.

Le ministre Blair a déclaré qu'il n'y avait `aucun obstacle spécifique' à l'évacuation de ces personnes, et que le gouvernement canadien travaillait en étroite collaboration avec Israël, l'Égypte, les États-Unis et le Royaume-Uni.

Le ministre de la Défense a aussi assuréque les responsables consulaires canadiens seront prêts à aider les personnes évacuées de Gaza dès leur arrivée en Égypte voisine.

La ministre canadienne des Affaires étrangères, Mélanie Joly, a écrit jeudi soir sur la plateforme X qu'elle avait discuté de la question avec son homologue israélien. Eli Cohen lui aurait confirmé que «les Canadiens et leurs familles vont pouvoir quitter Gaza au cours des prochains jours», selon Mme Joly.

La ministre écrit aussi qu'elle a reçu une confirmation de la coopération de l'Égypte dans ce dossier. Affaires mondiales Canada «communiquera les plus récentes infos auprès des Canadiens», ajoute Mme Joly.

Plus de 1400 personnes ont été tuées en Israël, pour la plupart lors des attaques initiales du Hamas, le 7 octobre. En outre, environ 240 otages ont été emmenés d'Israël à Gaza par l'organisation militante.

La riposte militaire israélienne a fait jusqu'ici plus de 9000 morts chez les Palestiniens, selon le ministère de la Santé de Gaza, dirigé par le Hamas. En Cisjordanie, plus de 140 Palestiniens ont été tués par des frappes israéliennes.

Avec des informations de Dylan Robertson, La Presse Canadienne, et de l'Associated Press

Émilie Bergeron
Émilie Bergeron / La Presse canadienne