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International

Blinken réclame une pause des combats à Gaza

Les troupes israéliennes ont resserré leur encerclement de la ville de Gaza, au cœur de la campagne israélienne visant à écraser le Hamas, le groupe au pouvoir dans l'enclave.

Le secrétaire d’État américain Antony Blinken salue alors qu’il débarque d’un avion à son arrivée à Tel Aviv, en Israël, le vendredi 3 novembre 2023.
Le secrétaire d’État américain Antony Blinken salue alors qu’il débarque d’un avion à son arrivée à Tel Aviv, en Israël, le vendredi 3 novembre 2023.
Bassem Mroue et 
David Rising / Associated Press

Le secrétaire d'État américain Antony Blinken a rencontré le premier ministre israélien vendredi pour insister sur les appels américains en faveur d'une pause humanitaire dans les combats à Gaza, alors même que les craintes d'une extension du conflit s'accroissent, Israël ayant prévenu qu'il était en état d'alerte maximale en cas d'attaques à sa frontière avec le Liban.

Les troupes israéliennes ont resserré leur encerclement de la ville de Gaza, au centre de leur campagne visant à écraser les militants du Hamas, au pouvoir dans l'enclave, qui ont lancé une attaque brutale contre des communautés israéliennes, déclenchant ainsi la guerre.

Développement de dernière heure  : 

Le chef du Hezbollah libanais affirme que sa milice n’est pas dissuadée par les avertissements américains de rester à l’écart de la guerre entre Israël et le Hamas.

Dans un discours télévisé vendredi, Hassan Nasrallah a évoqué les déploiements militaires américains dans la région, affirmant que «vos flottes en Méditerranée… ne nous feront pas peur». Il a mentionné que le Hezbollah était prêt à toutes les options.

Mais depuis l'assaut du 7 octobre, on craint que le conflit ne déclenche des affrontements sur d'autres fronts, et Israël et le groupe militant libanais Hezbollah ont échangé des coups de feu à plusieurs reprises le long de la frontière. Les tensions se sont encore aggravées à l'approche d'un discours du chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, prévu pour la fin de la journée de vendredi. Il s'agirait de ses premiers commentaires publics depuis l'attaque du Hamas.

Le Hezbollah, allié du Hamas soutenu par l'Iran, a attaqué jeudi des positions militaires israéliennes dans le nord d'Israël à l'aide de drones, de tirs de mortier et de drones suicides. L'armée israélienne a révélé avoir riposté avec des avions de guerre et des hélicoptères de combat, et le porte-parole, le contre-amiral Daniel Hagari, a indiqué que des civils avaient été blessés dans les attaques du Hezbollah.

«Nous sommes dans un état de préparation élevé dans le nord, dans un état d'alerte très élevé, pour répondre à tout événement aujourd'hui et dans les jours à venir», a-t-il dit.

Depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas, le Hezbollah a pris des mesures calculées pour maintenir l'armée israélienne occupée à la frontière du pays avec le Liban, mais n'a jusqu'à présent rien fait pour déclencher une guerre totale. Les craintes que la guerre ne dégénère en conflit régional sont toutefois de plus en plus vives.

Plus de 9000 Palestiniens ont été tués à Gaza jusqu'à présent, principalement des femmes et des mineurs, et plus de 32 000 personnes ont été blessées, a déclaré le ministère de la Santé de Gaza, sans préciser la répartition entre civils et combattants.

Plus de 1400 personnes sont mortes du côté israélien, principalement des civils tués lors de l'attaque initiale du Hamas, au cours de laquelle quelque 240 personnes ont également été prises en otage. Quelque 5400 personnes ont également été blessées. Vingt-quatre soldats israéliens ont été tués à Gaza depuis le début de l'opération terrestre.

LE DERNIER VOYAGE DE BLINKEN

Il s'agit du troisième voyage de M. Blinken en Israël depuis le début de la guerre et il prévoit également de se rendre à Amman, en Jordanie. Ce voyage fait suite à la proposition du président Joe Biden d'instaurer une «pause» humanitaire dans les combats. L'objectif serait de laisser entrer l'aide aux Palestiniens et de laisser sortir davantage de Palestiniens détenteurs de passeports étrangers et de blessés.

Environ 800 personnes ont quitté Gaza au cours des deux derniers jours. C'est la première fois que des personnes quittent le territoire assiégé, à l'exception de quatre otages libérés par le Hamas et d'un autre secouru par les forces israéliennes.

M. Blinken s'est d'abord entretenu à huis clos avec le premier ministre israélien, Benjamin Nétanyahou, avant d'entamer des discussions plus larges avec le dirigeant et son cabinet de guerre.

Israël n'a pas répondu ouvertement à la suggestion de M. Biden. Mais M. Nétanyahou, qui a précédemment exclu tout cessez-le-feu, a déclaré jeudi : «Nous avançons. Rien ne nous arrêtera». Il a promis de détruire le pouvoir du Hamas dans la bande de Gaza.

Les États-Unis ont promis un soutien indéfectible à Israël. Avant le départ de M. Blinken, le département d'État américain a réitéré son «soutien au droit d'Israël à se défendre».

Dans le même temps, M. Blinken devait souligner l'importance de la protection des civils et insister sur la nécessité d'accroître l'aide dans un contexte d'inquiétude croissante face à la crise humanitaire à Gaza, même si l'administration n'a encore formulé aucune critique à l'égard d'Israël pour les frappes qui ont tué des milliers de civils dans cette région.

M. Blinken devrait également faire pression sur Israël pour qu'il mette fin aux violences commises par les colons juifs à l'encontre des Palestiniens en Cisjordanie occupée.

Plus de 3700 enfants palestiniens ont été tués en 25 jours de combats, selon le ministère de la Santé de la bande de Gaza, gouvernée par le Hamas. Les bombardements ont contraint plus de la moitié des 2,3 millions d'habitants du territoire à quitter leur domicile. La nourriture, l'eau et le carburant commencent à manquer sous le siège israélien, et les hôpitaux, débordés, annoncent qu'ils sont au bord de l'effondrement.

Israël a autorisé l'entrée à Gaza de plus de 260 camions transportant de la nourriture et des médicaments, mais les travailleurs humanitaires estiment que c'est loin d'être suffisant. Les autorités israéliennes ont refusé d'autoriser l'entrée de carburant, affirmant que le Hamas en accumule pour son usage militaire et qu'il volerait les nouveaux approvisionnements.

Le porte-parole de la Maison-Blanche chargé de la sécurité nationale, John Kirby, a déclaré que les États-Unis ne préconisaient pas un cessez-le-feu général, mais une pause «temporaire et localisée».

Israël et les États-Unis ne semblent pas avoir de plan clair pour la suite des événements si le Hamas est renversé à Gaza - une question clé à l'ordre du jour de la visite de M. Blinken, selon le département d'État.

LA VILLE DE GAZA ENCERCLÉE

Pendant ce temps, les responsables militaires ont affirmé que les forces israéliennes ont maintenant complètement encerclé la ville de Gaza, un ensemble de quartiers densément peuplés qui, selon Israël, est le centre de l'infrastructure militaire du Hamas et comprend un vaste réseau de tunnels souterrains, de bunkers et de centres de commandement.

Les forces israéliennes «se battent dans une zone construite, dense et complexe», a souligné le chef d'état-major de l'armée, Herzi Halevy.

Des Palestiniens regardent l’appartement de Khaled Kharousha qui a été détruit par l’armée israélienne à Naplouse, en Cisjordanie, le vendredi 3 novembre 2023.
Des Palestiniens regardent l’appartement de Khaled Kharousha qui a été détruit par l’armée israélienne à Naplouse, en Cisjordanie, le vendredi 3 novembre 2023.

Le porte-parole de l'armée, M. Hagari, a déclaré que les forces israéliennes se battaient «face à face» avec les militants, faisant appel à des frappes aériennes et à des tirs d'artillerie lorsque cela s'avérait nécessaire. Il a ajouté qu'elles infligeaient de lourdes pertes aux combattants du Hamas et détruisaient leurs infrastructures à l'aide de matériel d'ingénierie.

L'aile militaire du Hamas a déclaré tôt vendredi que ses combattants avaient affronté les troupes israéliennes dans plusieurs zones de Gaza et a affirmé avoir tué quatre soldats à la périphérie nord de la ville de Beit Lahiya. Le Hamas a également affirmé avoir détruit plusieurs chars à l'aide de roquettes antichars fabriquées localement.

Ni les rapports d'Israël ni ceux du Hamas n'ont pu être vérifiés de manière indépendante.

On s'attend à ce que le nombre de victimes des deux côtés augmente à mesure que les troupes israéliennes avancent vers les quartiers résidentiels denses de la ville de Gaza. Israël a demandé aux habitants d'évacuer immédiatement le camp de réfugiés de Shati, qui borde le centre de la ville de Gaza.

À voir également : La ligne du temps du conflit israélo-palestinien, de 1917 à 2023

Mais des centaines de milliers de Palestiniens restent sur le chemin des combats dans le nord de la bande de Gaza, malgré les appels répétés d'Israël pour qu'ils fuient. Nombre d'entre eux se sont entassés dans les installations de l'ONU, espérant y trouver la sécurité.

Des Palestiniens recherchent des survivants dans les décombres d’un bâtiment détruit suite à une frappe aérienne israélienne dans le camp de réfugiés de Buregi, dans la bande de Gaza, le jeudi 2 novembre 2023.
Des Palestiniens recherchent des survivants dans les décombres d’un bâtiment détruit suite à une frappe aérienne israélienne dans le camp de réfugiés de Buregi, dans la bande de Gaza, le jeudi 2 novembre 2023.

Néanmoins, quatre écoles de l'ONU transformées en abris dans le nord de Gaza et à Bureij ont été touchées ces derniers jours, tuant 24 personnes, selon Philippe Lazzarini, secrétaire général de l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens, connue sous le nom d'UNRWA.

En Cisjordanie occupée, les forces israéliennes ont tué dans la nuit sept Palestiniens dans différents endroits et en ont arrêté plusieurs autres, selon l'armée israélienne et les autorités sanitaires palestiniennes.

Bassem Mroue et 
David Rising / Associated Press