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La réunion du caucus national, qui doit se dérouler en personne et en ligne, devait initialement durer six heures.
Deux jours après l'annonce de la démission de Justin Trudeau, la course libérale commence à prendre forme; certains, dont le très influent Dominic LeBlanc, se désistent, alors que d'autres préfèrent laisser la porte ouverte pour l'instant. Maintenant que M. Trudeau a confirmé qu'il quittera son poste, l'accent sera plutôt mis sur les prochaines étapes pour le parti, alors qu'il entame la recherche d'un chef qui pourra tenir tête au populaire chef conservateur Pierre Poilievre.
Une réunion du caucus national, qui doit se dérouler en personne et en ligne, devait initialement durer six heures mercredi pour donner aux députés le temps de discuter du refus de M. Trudeau de démissionner. M. Trudeau a d'ailleurs quitté la réunion une trentaine de minutes plus tard. «J’ai du travail à faire comme premier ministre», a-t-il dit aux médias.
Mercredi, le ministre Dominic LeBlanc a annoncé qu'il ne fera pas partie de la course à la chefferie du PLC. «J'ai réfléchi et j'ai conclu que pour le moment, le travail important que j'ai comme ministre des Finances face à la menace des tarifs douaniers des États-Unis était quand même une job à temps plein», a-t-il déclaré aux journalistes à son arrivée au caucus.
M. LeBlanc, qui cumule également les responsabilités de ministre des Affaires intergouvernementales, avait mis la table en annonçant la nouvelle sur les réseaux sociaux avant son arrivée.
Dans une courte déclaration, il s'est dit touché d'avoir été encouragé par des collègues à se présenter dans la course à la succession de Justin Trudeau, et il a précisé qu'il comptait malgré tout se représenter aux prochaines élections fédérales sous la direction d'un ou d'une nouvelle cheffe.
«J'ai un travail à temps plein, c'est un moment important pour l'économie du pays et je vais me concentrer là-dessus», a-t-il dit en mêlée de presse, sans avancer les noms d'autres possibles candidats qui pourraient recevoir son appui.
M. LeBlanc est élu sans interruption depuis 2000 dans la circonscription de Beauséjour, au Nouveau-Brunswick. Il s'agit de l'un des hommes de confiance de M. Trudeau; il l'avait même accompagné en Floride pour rencontrer Donald Trump récemment.
La nouvelle a suscité la déception de certains députés libéraux.
«C'est très triste. Dominic est mon premier sur la liste, s'est désolée la députée ontarienne Judy Sgro. Je crois qu'il aurait été un excellent premier ministre.»
Son collègue québécois, le ministre de l'Environnement Steven Guilbeault, a souligné lui aussi que M. LeBlanc aurait été une candidature de qualité pour les libéraux.
«C'est un homme qui a beaucoup d'expérience, c'est un homme intelligent, c'est quelqu'un avec qui j'ai d'excellents rapports, qui est un allié pour moi comme ministre de l'Environnement dans de nombreuses discussions autour de la table du cabinet», a-t-il indiqué.
Marco Mendicino, l'ancien ministre de la Sécurité publique, a dit qu'il «adorait» M. LeBlanc, duquel il est proche, mais il a du même souffle affirmé qu'il respectait son choix de passer son tour.
«C'est un moment très, très sensible pour les candidats à cause de toutes les menaces qui incluent les tarifs de M. Trump, donc je respecte sa décision», a-t-il expliqué devant les journalistes.
Le député néo-écossais Kody Blois a d'ailleurs souligné que Dominic LeBlanc était un «énorme atout» pour le pays dans ses fonctions actuelles.
«Il aurait été un excellent candidat à la direction du parti, mais en même temps, il est un atout formidable pour le pays, et je suis heureux qu'il se concentre sur ce que je considère comme la chose la plus importante en ce moment», a-t-il soutenu.
Certains ministres ont avoué qu'ils étaient en réflexion, comme la ministre des Affaires étrangères, Mélanie Joly.
«Au cours des derniers jours, j'ai reçu beaucoup d'appuis à travers le pay», a déclaré la ministre Joly aux médias. «En même temps, j'ai eu plusieurs rencontres avec mon équipe, mon équipe de proches conseillers et je continue ma réflexion.»
Mme Joly a toutefois assuré qu'elle se consacrait pleinement à ses responsabilités de ministre dans un contexte de tensions avec les États-Unis. «Je suis très au courant que la relation avec les Américains présentement, elle est très difficile. Dans les circonstances, j'ai à cœur mon travail comme ministre des Affaires étrangères», a-t-elle ajouté.
Un autre ministre québécois est en réflexion: Steven MacKinnon, ministre de l’Emploi, du Développement de la main-d’œuvre et du Travail.
«C'est essentiel qu'on ait un chef bilingue et bilingue pour moi, c'est savoir apprécier le fait francophone au Canada, savoir apprécier le Québec dans son ensemble et l'ensemble des communautés francophones au pays», a-t-il expliqué.
«J'essaie de déterminer si moi je peux remplir toutes ces conditions-là.»
Le ministre de l'Énergie et des Ressources naturelles, Jonathan Wilkinson, a également confirmé qu'il envisageait cette possibilité.
«En fin de compte, je veux m’assurer que ce soit une course qui est robuste, où l’on discute d’enjeux importants. Je n’ai toujours pas pris de décision, mais je suis certainement en train de l’envisager activement.»
Plusieurs autres gros noms circulent comme possibles candidats, dont les ministres Anita Anand et François-Philippe Champagne, ainsi que l'ancienne vice-première ministre Chrystia Freeland.
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Mme Freeland a d'ailleurs reçu un appui parmi les députés: l'Ontarien James Maloney.
«Je travaille avec Chrystia depuis dix ans maintenant. C'est une amie, une collègue. Elle relève tous les défis auxquels elle est confrontée. Elle les relève avec beaucoup de compétence et elle n'a pas peur de relever ces défis», a-t-il indiqué mercredi matin.
Les hauts dirigeants libéraux se réuniront à huis clos toute la semaine pour organiser et établir les règles de la course à venir. L’élaboration de ces règles pourrait prendre plusieurs jours une fois que le comité sera constitué.
Avec de l'information de Noovo Info