Passer au contenu principal
À voir:

Début du contenu principal.

Société

Le taux d'accueil en français dans les commerces de Montréal chute de 13 % en 13 ans

L'étude de l'OQLF présente aussi un état de situation pour d'autres zones urbaines.

Une femme traverse une rue du centre-ville de Montréal, le dimanche 5 avril 2020.
Une femme traverse une rue du centre-ville de Montréal, le dimanche 5 avril 2020.
/ Noovo Info

Le taux d'accueil en français dans les commerces de l'île de Montréal a chuté de 13 % entre 2010 et 2023, passant de 84 % à 71 % selon la plus récente étude de l'Office québécois de la langue française (OQLF), Langue d'accueil et langue de service dans les commerces du Québec en 2023: observatrices et observateurs.

      Dans son étude, l'OQLF note qu'au cours de la même période, soit entre 2010 et 2023, le taux d'accueil uniquement en anglais a augmenté de 12 % à 17 %. Le taux d'accueil en français et en anglais a lui aussi augmenté de 4 % à 12 %.

      Plus de français pour la langue de service

      L'Office québécois de la langue française note par ailleurs dans son étude que le taux de service en français est demeuré relativement stable entre 2010 et 2023, passant de 96 % à 97 %. «Tant en 2010 qu'en 2023, le fait de demander un service en français a permis d'augmenter de 7 points de pourcentage le taux de service en français», précise-t-on.

      À voir aussi : Comment le français se porte-t-il à Montréal? «Les chiffres parlent»

      Selon les données recueillies par l'OQLF, «en 2023, il n'a pas été possible de recevoir un service en français lors de 3 % des visites.»

      «C'est dans les commerces de la zone ouest que le taux d'indisponibilité du service en français était le plus élevé, puisqu'il a été impossible de s'y faire servir en français lors de 6 % des visites. Dans les commerces de la zone est, ce taux était presque nul», précise l'Office québécois de la langue française.

      L'étude de l'OQLF est basée sur plus de 10 000 visites dans des commerces où des observateurs «dûment formés» avaient le mandat d'entrer incognito dans les commerces et de noter, d'une part, la langue d'accueil utilisée par les membres du personnel et, d'autre part, la langue de service, c'est-à-dire à la fois la langue de service spontanée et la langue de service provoquée (langue utilisée après la formulation d'une demande de service en français). 

       

      Comment se porte le français en dehors de Montréal?

      L'étude de l'Office québécois de la langue française présente aussi un état de situation pour d'autres zones urbaines du Québec, soit la Rive-Sud (Longueuil, Boucherville et Brossard), Québec (y compris L'Ancienne-Lorette), Gatineau, Laval et Sherbrooke (y compris Magog).

      Langue d’accueil dans les commerces visités au Québec en 2023.
      Langue d’accueil dans les commerces visités au Québec en 2023.

      Selon les chiffres, en 2023, le taux d'accueil en français dans les commerces visités était de 78 % dans l'ensemble des zones urbaines à l'étude. L'accueil a été fait uniquement en anglais lors de 12 % des visites et il a été fait en français et en anglais lors de 10 % des visites.

      «Dans l'ensemble des zones urbaines, le taux d'accueil en français était plus élevé dans les commerces des centres commerciaux (81 %) que dans ceux ayant pignon sur rue (78 %)», précise l'OQLF notant également que le taux d'accueil en français «était plus bas dans les commerces de produits de consommation courante (76 %) que dans l'ensemble des commerces (78 %)».

      À voir aussi : «Les jeunes trouvent ça cool de sortir des mots en anglais», dit Legault

      Toujours selon les données de l'OQLF, en 2023, le taux de disponibilité du service en français dans les commerces des six zones urbaines visités était de 98 %. L'Office québécois de la langue française note tout de même que «demander un service en français a fait augmenter le taux de service en français de 5 points de pourcentage, le faisant passer de 93 % à 98 %.»

      Il n'a donc pas été possible de se faire servir en français lors de 2 % des visites.

      «Le service en français était moins disponible dans les commerces du secteur de l'alimentation. Ainsi, lors de 7 % des visites, il a été impossible de recevoir un service en français dans ce type de commerces», souligne l'OQLF.

      Il n'est toutefois pas possible de suivre la tendance des dernières années à l'extérieur de Montréal, puisque les études précédentes portaient uniquement sur la métropole.

      À VOIR AUSSI | Situation du français au Québec: la réaction du ministre Roberge

      Service en français: encore plusieurs plaintes

      Selon l'OQLF, ces résultats démontrent que la disponibilité du service en français reste élevée, mais il se surprend de constater que le nombre de plaintes concernant la langue de service a plus que triplé de 2018-2019 à 2022-2023. Il s'agit d'ailleurs du premier motif de plaintes déposées à l'Office, représentant 24 % de celles-ci en 2022-2023.

      «Cette augmentation de plaintes soulève des questionnements. Le droit d'être informé et servi en français est-il suffisamment connu de la clientèle? Les commerçants prennent-ils tous les moyens nécessaires pour assurer la disponibilité du service en français, par au moins une personne, en tout temps?» soulève l'OQLF dans son étude.

      Pour cette recherche, l'OQLF a mené 10 378 visites dans 7314 commerces entre le 15 août 2022 et le 8 avril 2023.

      Avec des informations de La Presse canadienne.