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En cavale en Espagne, l'homme de 36 ans a été arrêté puis rapatrié à Montréal.
Le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) a réussi à mettre la main au collet d'un homme de 36 ans, présumée tête dirigeante d'un vaste réseau de fraudes immobilières, alors qu'il était en cavale en Espagne.
L'arrestation du suspect, El Fehdi Adnane, a eu lieu dans la ville de Malaga avec la collaboration d'Interpol et des autorités espagnoles.
Une fois arrêté, le suspect a été rapatrié à Montréal par des enquêteurs de la Section des crimes économiques du SPVM.
Il a comparu samedi dernier au palais de justice de Montréal pour des accusations de fraude, complet et infraction relative aux produits de la criminalité. À ce jour, il doit répondre à 10 chefs d'accusation.
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L'enquête du SPVM tend à démontrer que le suspect de 36 ans serait l'une des têtes dirigeantes d'une vaste fraude immobilière s'élevant à plus de 5 millions de dollars. Les autorités policières indiquent d'ailleurs que son arrestation est la 18e réalisée dans le cadre de cette enquête majeure entamée en 2021.
En novembre 2023, la police avait annoncé l'arrestation de 17 suspects - sept femmes et dix hommes âgés de 22 ans à 60 ans. Les suspects ont alors été accusés de différents chefs d'accusation, selon leur degré d'implication dans le stratagème de fraude comme fraude, recel, complot et recyclage des produits de la criminalité.
Certains des fraudeurs présumés s’exposent à des peines d’emprisonnement qui pourraient aller jusqu’à 14 ans.
Selon l'enquête criminelle menée pour mettre un terme à cette vaste fraude, le réseau aurait ciblé cinq propriétés libres d’hypothèques, soit deux résidences de Westmount et de Beaconsfield, qui étaient en location, et trois terrains vacants de L’Île-des-Sœurs.
«À l’aide de fausses pièces d’identité, les fraudeurs seraient parvenus à se faire passer pour les propriétaires des maisons et terrains. Ils se présentaient virtuellement devant un premier notaire afin de signer une procuration donnant les pleins pouvoirs d’administration de la propriété à un mandataire faisant partie du réseau criminel», explique le SPVM.
En parallèle, les fraudeurs ouvraient un compte au nom des véritables propriétaires dans une institution financière. Par la suite, le mandataire obtenait du financement auprès d’un prêteur privé, puis signait un acte hypothécaire auprès d’un notaire différent.
«Une fois que l’argent prêté était déposé dans le compte ouvert frauduleusement, les suspects s’empressaient de le retirer. Les conséquences de ces fraudes immobilières ont été majeures, tant pour les propriétaires lésés que pour les prêteurs privés», poursuit le corps de police.
Par ailleurs, les deux maisons ciblées ont été louées par certains des suspects grâce à de fausses pièces d’identité. L’accès aux propriétés aurait facilité la mise en place du stratagème. «La prudence est donc de mise pour les propriétaires de résidences en location», prévient le SPVM.
Le Service de police de la Ville de Montréal tient à donner quelques conseils de prévention puisque selon lui, «les notaires, les courtiers immobiliers, les courtiers hypothécaires, les prêteurs privés ainsi que les employés des institutions financières peuvent jouer un rôle clé afin de prévenir la fraude à l’identité» :