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La vaste réforme linguistique et mise à jour de la loi 101 peut aller de l'avant.
Le gouvernement Legault a adopté mardi son projet de loi 96, vaste réforme linguistique et mise à jour de la loi 101, malgré le rejet affiché par la majorité des élus des rangs de l’opposition, convaincus que la législation va trop loin ou pas assez loin.
L’opposition officielle libérale avait déjà fait savoir mardi qu’elle voterait contre, parce que le projet de loi va trop loin, brimant selon elle les droits des anglophones.
Lors de la période des questions de l'Assemblée nationale, le premier ministre a nié que le projet de loi brimerait les droits des anglophones de la province, notamment celui de se faire soigner en anglais.
«On va toujours trouver une solution pour faire en sorte que tous les citoyens québécois aient droit aux services publics qui leur reviennent», a de son côté affirmé le ministre parrain de la législation, Simon Jolin-Barette.
Le Parti québécois (PQ) s'est aussi opposé parce que le projet de loi ne va pas assez loin, n’ayant pas le mordant nécessaire pour inverser la tendance et éviter le déclin du français.
Contrairement à ce que prétend le gouvernement, selon le chef du PQ, Paul St-Pierre Plamondon, la loi 96 annonce le déclin du français au Québec, faute du coup de barre qui aurait été nécessaire pour assurer sa pérennité.
«Nous n'avons pas à donner une caution morale à quelque chose qui est trompeur», a commenté le chef péquiste, mardi, en point de presse, en confirmant que sa formation politique voterait contre la réforme, malgré ses quelques avancées réelles. C'est une question de "devoir moral" à ses yeux.
Selon le PQ, le gouvernement caquiste cherche plus à «avoir l'air nationaliste» qu'à l'être vraiment en proposant des réformes identitaires dignes de ce nom.
Le principal sujet épineux, pour le PQ, aura été le refus du gouvernement d'étendre la loi 101 au cégep. Mais d'autres enjeux lui ont fait dire que le projet de loi 96 manquait de mordant, dont la question du statut bilingue des municipalités et l'absence d'indicateurs devant mesurer les progrès accomplis grâce à cette loi.
La seule députée du Parti conservateur du Québec (PCQ), Claire Samson, autrefois caquiste, a dit elle aussi mardi qu’elle voterait contre la législation controversée. Son chef, Éric Duhaime, a fait valoir en point de presse que le projet de loi minait les droits et libertés, ce que ne peut accepter son parti.
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De son côté, Québec solidaire (QS), qui a une dizaine d’élus, sera la seule formation politique à voter pour 96, mais du bout des lèvres, en affichant d’importantes réserves, particulièrement sur la question des services publics offerts uniquement en français six mois après l’arrivée des allophones, un délai jugé trop court.
Malgré leurs réserves, les élus solidaires ont jugé «responsable et raisonnable» de voter en faveur de 96, en prenant cependant l'engagement d'amender la loi, si QS prend le pouvoir le 3 octobre.
Avec des informations d'Émile Bérubé-Lupien, Noovo Info.