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Au tour du député d'Orford, Gilles Bélanger, et de son collègue de René-Lévesque, Yves Montigny, d'être éclaboussés, alors que deux enquêtes sont en cours sur les pratiques de financement d'autres membres du caucus caquiste.
Deux autres élus de la Coalition avenir Québec (CAQ) sont dans l'embarras en raison de leurs messages de sollicitation.
Au tour du député d'Orford, Gilles Bélanger, et de son collègue de René-Lévesque, Yves Montigny, d'être éclaboussés, alors que deux enquêtes sont en cours sur les pratiques de financement d'autres membres du caucus caquiste, Sylvain Lévesque et Louis-Charles Thouin.
La Presse Canadienne a révélé lundi que près de la moitié des maires du Québec avaient financé la CAQ depuis 2021. L'opposition y voit un «système», mais la CAQ s'est défendue mardi d'avoir érigé un système de collecte de fonds qui monnaie l'accès à ses ministres.
L'opposition y voit un «système», mais la CAQ s'est défendue mardi d'avoir érigé un système de collecte de fonds qui monnaie l'accès à ses ministres.
Rappelons que les élus ont le droit comme tout citoyen de contribuer au financement d'un parti, mais qu'il est illégal de verser de l'argent à la caisse d'un parti pour obtenir une contrepartie.
Dans un message obtenu par La Presse Canadienne mardi après-midi, M. Bélanger a invité les maires de la MRC de Memphrémagog à rencontrer la ministre des Transports, Geneviève Guilbault, en échange d'une contribution de 100 $.
«M. Gilles Bélanger recevra pour son financement annuel la ministre responsable du Transport et de la Mobilité durable, Geneviève Guilbault, à sa demande je vous fais parvenir cette invitation, il serait honorer (sic) de votre présence», peut-on lire.
L'élu municipal de la région qui a transmis le message à La Presse Canadienne a exprimé son «malaise» devant ce genre de sollicitation et a indiqué qu'il n'avait pas participé à l'activité.
Par ailleurs, selon une capture d'écran obtenue par Québec solidaire (QS), le député de René-Lévesque, Yves Montigny, a invité un entrepreneur de sa région à rencontrer un ministre dans un cocktail en échange d'une contribution de 100 $ à la caisse du parti.
«Je sais que nous n'avons pas toujours fait ce que tu voulais, mais c'est une belle occasion pour parler à un ministre», peut-on lire.
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Le chef péquiste Paul St-Pierre Plamondon soupçonne la CAQ d'avoir recours à un «modus operandi» pour recueillir les dons, soit faire miroiter l'accès à un décideur en échange de 100 $.
«Est-ce que les Québécois ont raison de s'inquiéter de voir la CAQ monnayer l'accès à ses ministres?» a demandé le député Vincent Marissal, de Québec solidaire (QS), à la période de questions.
J’ai obtenu la capture d’écran d’un échange compromettant entre un entrepreneur de la Côte-Nord et le député caquiste de René-Lévesque, Yves Montigny. #polqc #AssNat pic.twitter.com/ABMyvFxBfY
— Vincent Marissal (@vmarissal) January 30, 2024
«La CAQ a mis en place un système de sollicitation basé sur l'accès à ses ministres», s'est-il indigné, provoquant l'irritation des élus du gouvernement.
«Ce n'est pas une pratique je connais», a assuré le leader du gouvernement et ministre de la Justice, Simon Jolin-Barrette, en mêlée de presse, tout en refusant de répondre à la question à savoir pourquoi près de la moitié des maires versent des fonds à la caisse caquiste.
«M. (François) Legault plaide la coïncidence, je trouve qu'il commence à y avoir beaucoup de coïncidences», a pour sa part lancé avec ironie le chef parlementaire de QS, Gabriel Nadeau-Dubois, en point de presse mardi matin.
Peu après, le Parti québécois (PQ) a fait adopter une motion à l'unanimité, les élus de la CAQ inclus, pour interdire aux ministres de solliciter des contributions politiques aux fournisseurs et bénéficiaires d'aide financière de leur ministère - une recommandation de la commission Charbonneau.
Le PQ a fait savoir qu'un éventuel gouvernement péquiste interdirait à ses ministres de participer à des activités de financement partisanes.
«Le financement politique ne devrait pas placer les élus en conflit d'intérêts», a plaidé M. St-Pierre Plamondon en mêlée de presse.
«Un député ne devrait pas envoyer de messages aux élus municipaux en disant: "quelle belle occasion de faire avancer ton dossier, quelle belle occasion de rencontrer la ministre que tu n'es jamais arrivé à rencontrer si tu nous offres 100 $ et que tu participes à notre cocktail de financement".»
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M. Jolin-Barrette a affirmé qu'autant le PQ et que le Parti libéral avaient aussi autrefois, quand ils formaient le gouvernement, organisé des activités de financement en invitant des ministres.
Il a rappelé notamment que la députée QS de Sherbrooke, Christine Labrie, avait reçu une contribution de la mairesse de Sherbrooke.
Dans un message obtenu par La Presse Canadienne la semaine dernière, Louis-Charles Thouin invitait les maires de sa circonscription à «joindre l'utile à l'agréable» dans un cocktail où, en échange d'une contribution à la caisse électorale de 100 $, ils pourraient rencontrer la ministre des Transports, Geneviève Guilbault, le 8 février à Saint-Jacques.
«Geneviève et moi serons ravis de vous accueillir et de pouvoir échanger avec vous sur divers sujets qui vous préoccupent dont les enjeux de transports routiers et collectifs», pouvait-on lire.
Cette formulation peut apparaître délicate, puisque le ministère des Transports et sa ministre sont en contact constant avec les municipalités sur des enjeux de financement des infrastructures routières, de transport en commun, d'entretien des routes, de nouveaux tronçons, de sécurité, etc.
Devant la controverse, le cocktail a finalement été reporté par la CAQ et la commissaire à l'éthique et à la déontologie de l'Assemblée nationale, Ariane Mignolet, a annoncé lundi qu'elle entreprenait une enquête sur le cas Thouin, à la demande de Québec solidaire.
M. Jolin-Barrette a fait savoir mardi que la CAQ n'allait pas exclure M. Thouin de son caucus pour la durée de l'enquête.
Également, il y a deux semaines, Radio-Canada avait mis au jour une controverse qui touchait le député de Chauveau, Sylvain Lévesque.
Une citoyenne qui souhaitait que son député fasse progresser son dossier s'est fait offrir de rencontrer le ministre des Finances, Eric Girard, en échange d'une contribution de 100 $ à la caisse du parti.
La commissaire Mignolet a annoncé la semaine dernière qu'elle entreprenait une enquête sur le cas de M. Lévesque.
La loi électorale stipule que le donateur à un parti politique doit attester que sa «contribution est faite à même ses propres biens, volontairement, sans compensation ni contrepartie, et qu’elle n’a fait ni ne fera l’objet d’un quelconque remboursement».