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Le Canada se dit prêt à répondre par des contre-mesures si M. Trump met ses menaces à exécution.
Le président américain, Donald Trump, n'a envoyé aucun signal, le jour de son entrée en fonction, qu'il mettra immédiatement à exécution sa menace d'imposer des tarifs de 25 % sur les importations canadiennes, mais Ottawa écarte l'idée que cela soit le signe d'une période de grâce.
«Sursis, c'est un gros mot», a tranché lundi le ministre des Finances, Dominic LeBlanc, en réponse à la question d'un journaliste posée sous cet angle, en marge d'une retraite du cabinet du premier ministre sortant, Justin Trudeau.
Les ministres, arrivés lundi à Montebello, en Outaouais, semblaient pousser quelques soupirs de soulagement, tout en restant prudents. Certains joueurs du gouvernement — le ministre de l'Innovation, François-Philippe Champagne, et celle du Commerce international, Mary Ng — étaient pour leur part à Washington.
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«Pour le moment, les plans de l'administration ne sont pas tout à fait connus», a dit M. LeBlanc, qui préside le comité du cabinet sur les relations canado-américaines.
Ainsi, le «plan» d'Ottawa «est le même», a renchéri la ministre des Affaires étrangères, Mélanie Joly.
«On doit prévenir les tarifs. On a fait le travail, justement, pour prévenir les tarifs avec une série d'interlocuteurs. On va continuer à le faire», a-t-elle dit.
Depuis des semaines, les représentants du gouvernement canadien martèlent sur toutes les tribunes que des tarifs douaniers américains sur les produits canadiens auraient des impacts négatifs des deux côtés de la frontière.
M. Trump, durant son discours d'assermentation, n'a pas mentionné le Canada. Peu de temps avant, le «New York Times» et le «Wall Street Journal» rapportaient que, dans l'immédiat, le président n'imposerait pas de tarifs douaniers et signerait plutôt lundi un décret pour une enquête sur de prétendues pratiques commerciales et monétaires déloyales du Canada, du Mexique et de la Chine.
NOUVEAU
— Étienne Fortin-Gauthier (@EtienneFG) January 20, 2025
Pas de tarifs douaniers de 25% pour l’instant, selon les médias américains
Réaction de @M_Biron : rien est joué, c’est un marathon de 4 ans@noovoinfo #polqc #potus pic.twitter.com/JYVf3Jov5I
«S'ils décident d'étudier la relation économique avec le Canada, ben tant mieux. Nous pensons que nous avons une histoire positive à raconter», s'est réjoui le ministre LeBlanc.
Le Canada maintient qu'il est prêt à répondre par des contre-mesures si M. Trump met ses menaces à exécution. Ottawa injecte également 1,3 milliard $ de nouvelles ressources pour la sécurité aux frontières, dans l'espoir de convaincre M. Trump de ne pas imposer de tarifs.
Deux sources au gouvernement fédéral qui n'étaient pas autorisées à parler publiquement de ces questions ont indiqué à La Presse Canadienne que si M. Trump fixait les tarifs à 25 %, la première salve du Canada serait des contre-tarifs d'une valeur d'environ 37 milliards $. Une possible deuxième vague de tarifs douaniers d'une valeur supplémentaire de 110 milliards $ serait aussi sur la table.
La première ministre de l'Alberta, Danielle Smith, qui était également à Washington lundi, a déclaré que, malgré «la nouvelle prometteuse», la menace de tarifs est «toujours bien réelle». Celle qui a fait bande à part, la semaine dernière, au terme d'une rencontre entre les premiers ministres fédéral et provinciaux, a soutenu qu'il fallait, selon elle, miser sur la diplomatie et davantage de discussions sur des mesures de représailles.
Le scénario sur la table pour le Canada inclut des milliards de dollars ciblant des secteurs clés de l'économie américaine comme les produits de la céramique, du plastique et de l'acier.
Le premier ministre Justin Trudeau doit tenir un point de presse mardi, au deuxième et dernier jour de la retraite de son conseil des ministres. Ce dernier a déclaré à maintes reprises que tout devait être sur la table, y compris l'énergie.
Avec des informations de Sarah Ritchie et Kyle Duggan, à Montebello, ainsi que Kelly Geraldine Malone, à Washington