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«Il faut se changer continuellement.»
C'est le principal défi des joueurs de tennis qui participent au tournoi des Jeux olympiques de Paris: garder ses vêtements — et surtout ses bas blancs — ainsi que les espadrilles propres tout en se donnant à fond sur une surface de jeu composée de poussière de briques rouges concassées.
Svitolina voyage avec 40 paires de bas lorsque les joueuses du circuit s'attaquent à la portion du calendrier sur la terre battue européenne, qui se déroule habituellement du mois d'avril à la conclusion des Internationaux de France, au début du mois de juin. Cette année, plusieurs joueurs risquent de maugréer encore davantage à cause de cette surface de jeu qui tache considérablement leurs vêtements: le tournoi de tennis des Jeux olympiques d'été de Paris, qui culminera dimanche à Roland-Garros.
«Avant, lorsque je jouais sur la terre battue, je me disais que c'était 'cool' — tes bas sont tous tachés», a raconté en riant Tommy Paul, un Américain qui a accédé au carré d'as des Internationaux d'Australie l'an dernier et qui a atteint le troisième tour à Paris mercredi.
«Ça fait partie du jeu. Tant que tu parviens à éviter les chutes alors que tu es en sueur en plein milieu d'un match — sinon tu es mûr pour une douche. C'est moche. Je n'ai chuté qu'une seule fois sur la terre battue jusqu'ici cette année, donc je suis assez fier de ça», a-t-il ajouté.
Pour diverses raisons, de nombreux joueurs préfèrent carrément jouer sur le gazon, comme celui de Wimbledon, ou sur le ciment, comme aux Internationaux d'Australie ou des États-Unis.
Les courts de terre battue peuvent être hasardeux. Sa lenteur et son abrasivité peuvent émousser les services les plus rapides et les coups de fond les plus puissants au monde. Ce qui entraîne de plus longs échanges, de plus longs matchs, et sollicite davantage l'endurance des athlètes. De plus, cette surface de jeu est glissante, ce qui peut causer des maux de tête à certains, notamment au niveau du jeu de pieds et du synchronisme pour effectuer des glissades.
Malgré cela, la Grecque Maria Sakkari, qui s'est retrouvée deux fois en demi-finales en Grand Chelem, voit les choses ainsi: «C'est beaucoup plus simple de jouer sur la terre battue que de laver tes bas après un match sur cette surface de jeu, ça, c'est certain».
Sakkari a pris une brève pause dans sa saison sur la terre battue pour rentrer chez elle à Monaco, où elle a tenté de laver ses vêtements.
Ç'a été un cauchemar.
«J'ai mis mes bas blancs avec tous mes vêtements blancs. J'ai ajouté beaucoup de détergent. J'ai laissé aller le cycle de lavage pendant trois heures. Je me suis assurée que l'eau était chaude, pour que ça lave plus blanc que blanc, a-t-elle expliqué. Mais c'est tout un défi.»
Quand ils se retrouvent dans un tournoi professionnel, les joueurs peuvent bénéficier d'un service de buanderie offert par le comité organisateur. Placez vos vêtements dans un sac et récupérez-les propres et pliés, un service qui est généralement gratuit.
Aux Jeux olympiques, un service semblable est offert au village des athlètes.
Mais ce service ne parvient pas toujours à effacer les taches les plus coriaces. Les athlètes développent donc leurs propres solutions.
«J'ai un truc pour laver mes bas; une sorte de poudre spéciale qui les rend plus blancs, a évoqué Svitolina. Il faut que tu les laisses tremper dans du bicarbonate de soude et du vinaigre pendant une heure — et ensuite tu les laves comme à l'habitude.»
Bref, parfois, il faut savoir se salir les mains pour trouver des solutions aux problèmes de la vie quotidienne.
Par Howard Fendrich, The Associated Press