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Société

L’argent des accidentés ne sert pas à payer pour le fiasco SAAQclic, assure Geneviève Guilbault

Le PLQ réclame la mise sous tutelle de la société d'État, qui s'empêtre dans les controverses.

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/ Noovo Info

Geneviève Guilbault a voulu être «claire» mercredi: non, l’argent de personnes accidentées ne sert pas à payer pour les lourdes pertes financières directement liées au fiasco SAAQclic, a assuré la ministre des Transports.

«Je ne veux pas que les gens croient qu’on va enlever de l’argent pour les accidentés de la route pour payer SAAQclic», a martelé Mme Guilbault en mêlée de presse à l’Assemblée nationale. «Ce n’est pas ça du tout.»

La ministre dit qu’on «ne peut pas faire ce qu’on veut» avec le Fonds d'assurance automobile du Québec, car l’usage en est «prescrit par la législation».

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Seuls les excédents du fonds qui sert à des personnes victimes d’accidents peuvent être redistribués, a indiqué Mme Guilbault. «On peut d’abord redonner à ceux qui ont contribué au fonds, c’est-à-dire ceux qui ont un permis de conduire», dit-elle; et le prix du permis de conduire a effectivement été réduit à moins de 30 dollars dans les dernières années.

Le reste peut aller à des activités de prévention et de sécurité routière, ou encore maintenir le prix des examens de conduite au plus bas possible, rappelle Mme Guilbault. Ainsi, les campagnes publicitaires mettant en vedette l’humoriste Katerine Levac ont été payées via ce Fonds.

Qu'adviendra-t-il de cette réaffectation d'excédents une fois la poussière retombée? On apprenait mardi que le déficit de la Société de l’assurance automobile (SAAQ) s’élevait en 492 millions $ en 2024. La Presse a rapporté que le gouffre est tel qu’on a envisagé de piger dans le Fonds d'assurance automobile du Québec pour améliorer les finances de la société d’État.

Ce scénario ne se produirait pas, selon Mme Guilbault et la SAAQ elle-même, mais la société d’État a prévenu dans un communiqué mercredi qu’elle avait procédé à «une révision de l'affectation de certaines activités de prévention en sécurité routière, lesquelles sont déjà reconnues par la loi comme admissibles au financement par le Fonds».

L'opposition grogne

Le rapport du Vérificateur général du Québec (VGQ), publié en février dernier et qui a fait état de dépassements de coûts pour le déploiement des nouveaux systèmes informatiques de la SAAQ, dont la plateforme transactionnelle SAAQclic. 

D’ici 2027, le virage numérique de l'organisation pourrait coûter au minimum 1,1 milliard $, soit une hausse de près de 500 millions $ par rapport au budget initial, selon le VGQ.  La transition avait provoqué en 2023 de longues files d'attente devant les succursales.

Mais la société d'État n'est pas qu'attribuable à la transition numérique, soit le projet CASA, mais aussi à l'amélioration du service à la clientèle, ainsi qu'aux tarifications administratives qui n'avaient pas changé depuis 1991.

Pour résorber ce déficit, la SAAQ entend notamment effectuer une «optimisation de la prestation de services dans le contexte de la migration de la clientèle vers le numérique». 

Le Parti libéral du Québec (PLQ) n’a toutefois plus confiance en l’administration de la SAAQ et préfère que le gouvernement du premier ministre François Legault mette la société d’État sous tutelle.

«Pendant que la commission d’enquête regarde le passé, aujourd’hui encore le feu continue de brûler et le problème ne cesse de s’aggraver», a écrit le chef du PLQ par intérim, Marc Tanguay, dans une publication sur X.

«À partir de combien de milliards de dollars François Legault commencera-t-il à y voir?»
- Extrait d’une publication de Marc Tanguay sur X.

«La SAAQ doit être mise sous tutelle au plus vite et directement sous la responsabilité du premier ministre», a conclu M. Tanguay.

M. Legault a aussitôt balayé la demande de M. Tanguay, disant vouloir attendre la fin des travaux de la commission Gallant avant de possiblement poser des gestes.

Mais son gouvernement a plus tard appuyé une motion du Parti libéral rappelant que le fonds d'indemnisation des victimes ne servait pas à «éponger des déficits découlant de la mauvaise gestion des projets informatiques».

Avec des informations de la Presse canadienne

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/ Noovo Info