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Les plus récentes données de la société d'État montrent qu'en 2021, 716 kg de matières résiduelles ont été éliminés par habitant, soit une augmentation de 3 % par rapport à 2018.
La quantité de déchets générés par habitant continue d’augmenter au Québec plutôt que de diminuer. Une hausse importante des résidus de construction, de rénovation et de démolition explique en partie cette augmentation. Bonne nouvelle cependant, les matières organiques sont de plus en plus valorisées par les citoyens.
Le dernier bilan sur la gestion des matières résiduelles de Recyc-Québec montre qu’en 2021, 716 kg de matières résiduelles ont été éliminés par habitant, soit une augmentation de 5 % par rapport à 2018.
Donc les Québécois s’éloignent de l’objectif fixé par le gouvernement en 2019 qui est de diminuer à 525 kilogrammes ou moins les matières éliminées par habitant avant 2023.
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Toutefois, le rapport de Recyc-Québec souligne que les ménages québécois ont réussi à diminuer de 5 % la quantité de résidus déposée dans leurs bacs à déchets.
Ce qui fait dire à Amélie Côté, analyste en réduction à la source chez Équiterre, qu’il faut davantage responsabiliser les entreprises.
«C’est plus de 50 % des matières éliminées qui proviennent des secteurs de la construction, de la rénovation et de la démolition et des industries, commerces et institutions. Donc ce ne sont pas nécessairement les individus à la maison, mais bien les entreprises qui doivent être responsabilisées par rapport à la quantité de matière qu’elles éliminent chaque année».
Les résidus de construction, de rénovation et de démolition ont augmenté d’environ 20 % entre 2018 et 2021, pour atteindre 1 018 000 tonnes de déchets.
Un rapport publié il y a un an par le Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) soulignait qu’à moins d’une diminution importante de la production de déchets, neuf des 38 sites d’enfouissement de la province auront atteint leur capacité maximale en 2030 et 13 autres l’atteindraient entre 2030 et 2041.
La quantité de matière que les Québécois déposent dans le bac à recyclage augmente également et moins de 50 % de la collecte sélective est valorisé.
Les centres de tri ont reçu 1 058 000 tonnes de matières en 2021, ce qui représente une hausse de 7 % comparativement à 2018.
Une partie de cette hausse s’explique «par l’impact du télétravail, en lien avec la pandémie de COVID-19, ainsi que l’augmentation des achats en ligne avec livraison à domicile».
Mais seulement «47 % des matières recyclables générées sont acheminées à des conditionneurs recycleurs», selon Recyc-Québec.
«Ce taux reflète en bonne partie les contraintes actuelles vécues par l’industrie de la collecte sélective, qui après près de 25 ans d’évolution, voit depuis quelques années une stagnation de sa performance», souligne le bilan sur la gestion des matières résiduelles.
Par ailleurs, les expéditions de matière recyclable en dehors du Québec ont diminué d’environ 20 % en 10 ans.
En 2021, 61 % «des matières sortantes aux fins de recyclage et de valorisation ont été acheminées à des conditionneurs et recycleurs du Québec».
Le taux global de recyclage des matières organiques pour l’ensemble des secteurs d’activités est estimé à 56 % (plus de 2,6 M de tonnes), ce qui constitue une amélioration de 12 points de pourcentage par rapport à 2018.
«De plus en plus de municipalités ont implanté une collecte des matières organiques, donc ça, c’est une bonne nouvelle», a souligné Amélie Côté d’Équiterre.
Selon Recyc-Québec, actuellement, 66 % des municipalités offrent à leurs citoyens une façon de récupérer les résidus alimentaires.
Dans la conclusion du document présenté jeudi, la société d’État rappelle que «le déchet le moins polluant est celui qu’on ne produit pas» et souligne «qu’on devra réviser nos modes de production et de consommation, dans une perspective de préservation de nos ressources».
C’est également ce que le Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) avait indiqué dans son rapport sur la gestion des déchets déposé en janvier 2022.
La commission avait écrit que Recyc-Québec gagnerait considérablement à revoir sa vision en plaçant «la réduction, le réemploi et l’économie circulaire au cœur de ses objectifs et en développant des pôles d’excellence qui revêtent une importance stratégique».