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Elle est la première femme députée à ne pas avoir à prêter serment au roi
L'arrivée d'une femme ne fera «pas de tort» au petit groupe d'élus du Parti québécois (PQ), estime la nouvelle députée péquiste de Terrebonne, Catherine Gentilcore.
Élue dans Terrebonne lundi dernier dans un gain décisif contre la Coalition avenir Québec (CAQ), Mme Gentilcore a prononcé son serment de députée lundi: elle est la première femme députée à ne pas avoir à prêter serment au roi, depuis l'adoption en 2023 de la loi qui rend ce serment facultatif.
Le caucus des députés du PQ était composé de quatre hommes jusqu'à l'élection de Mme Gentilcore.
«Bien évidemment qu'une femme, ça fait pas de tort, là, je pense qu'ils sont contents aussi que j'arrive», a commenté la nouvelle élue en mêlée de presse.
Selon elle, la greffe devrait prendre assez facilement: elle était présidente du parti avant son élection.
«La chance qu'on a, c'est que ça fait déjà plusieurs années qu'on travaille ensemble et ça se passe très bien. La chimie est déjà là. Ce n'est pas comme si j'étais quelqu'un de nouveau. Il y a vraiment une continuité là-dedans.»
La nouvelle députée hérite d'un grand nombre de responsabilités, étant donné la taille réduite du caucus péquiste.
Elle devient porte-parole en matière de condition féminine, de culture et communications, d’économie et innovation, d’enseignement supérieur, d’habitation et accès à la propriété, de l’itinérance, de la jeunesse, de la solidarité sociale et de l’action communautaire ainsi que de sport, loisir et plein air.
Avec «des gens avec des compétences (comme Mme Gentilcore), on n'ira pas graduellement» dans l'attribution des portefeuilles, a justifié le chef Paul St-Pierre Plamondon dans son discours, en faisant rire ainsi son auditoire.
«Tu es une femme d'exception qui aura de l'impact ici à l'Assemblée nationale», a renchéri le chef péquiste en disant qu'elle allait «contribuer à rehausser le débat».
Selon lui, «les gens de Terrebonne ont parlé au nom d'une majorité de Québécois qui sont à la recherche d'un renouveau politique, et pour cause!» a-t-il poursuivi.
Dans une «période très fragile, de plus en plus sombre», c'est «la victoire de ceux et celles qui cherchent de l'espoir», a-t-il conclu.
Les péquistes lorgnent déjà une autre circonscription: Arthabaska, où le député indépendant autrefois caquiste Éric Lefebvre a démissionné la semaine dernière pour faire le saut au fédéral sous la bannière conservatrice.
Le PQ aurait un léger avantage selon les sondages dans cette circonscription, mais il se dessine une lutte à trois entre ce parti, la CAQ et le Parti conservateur du Québec. Le gouvernement a six mois pour déclencher une complémentaire une fois qu'un siège se libère.
Près d'une centaine de personnes avaient été invitées à la cérémonie de prestation de serment de Mme Gentilcore qui s'est déroulée dans le restaurant du parlement, étant donné que le Salon rouge, habituellement réservé à ce genre d'activité, sert actuellement d'enceinte pour les séances de l'Assemblée nationale, pendant que le Salon bleu est en rénovation.
Mme Gentilcore a été élue lundi dernier avec presque 53 % des voix, battant de loin son plus proche adversaire Alex Gagné, de la CAQ, qui a récolté un peu moins de 29 % des suffrages. Les libéraux ont obtenu 8 % des voix et QS à peine 4,5 %.
Lors des élections générales de 2022, la CAQ avait récolté 49,44 % des voix dans Terrebonne, loin devant le PQ qui avait obtenu 18,88 % des suffrages.
Il s'agissait d'un deuxième gain en élection complémentaire pour le PQ aux dépens de la CAQ depuis les élections générales de 2022.
Avant l'élection de M. Fitzgibbon en 2018, les élus du PQ se sont succédé à Terrebonne entre 1976 et 2018, sauf pendant un bref intermède de 2007 à 2008, lorsque la circonscription a été représentée par l’Action démocratique du Québec de Mario Dumont.