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Près de neuf entreprises de construction sur dix affirment être aux prises avec une pénurie de main-d'œuvre ou de corps de métier.
Près de neuf entreprises de construction sur dix affirment être aux prises avec une pénurie de main-d'œuvre ou de corps de métier, ce qui affecte leur capacité à soumissionner à des projets et à respecter les délais impartis dans un contexte de demande sans précédent.
L'industrie considère largement la technologie numérique comme une solution pour remédier à ces pénuries, selon un sondage réalisé auprès de 275 entreprises de construction, publié mardi par KPMG Canada.
«Nous entendons dire dans l'ensemble de l'industrie qu'il y a des pénuries de main-d'œuvre», a affirmé Tom Rothfischer, associé et leader national pour le bâtiment, l'immobilier et la construction chez KPMG Canada.
«La technologie n'est pas une chose pour laquelle ils avaient historiquement beaucoup de temps, d'après mon expérience, et voir ce recalibrage a été une véritable révélation pour nous, et cette révélation est bienvenue.»
Les répondants au sondage ont déclaré que l'industrie canadienne de la construction avait mis du temps à adopter les nouvelles technologies numériques, près des trois quarts estimant que le secteur est en retard par rapport à d’autres pays en ce qui a trait à l’adoption de la technologie numérique, mais la pandémie a intensifié le besoin d'adaptation du secteur.
Selon M. Rothfischer, l'utilisation accrue d'outils numériques tels que les robots et les drones peut aider les entreprises à gagner du temps et de l'argent, à réduire les déchets et à améliorer la sécurité des travailleurs.
Environ 46 % des entreprises ont indiqué qu'elles prévoyaient de consacrer plus de 11 % de leur budget d’exploitation de l’entreprise à la transformation technologique et numérique, tandis que le tiers anticipent qu’ils dépenseront entre 6 % à 10 %.
La présidente de l'Association canadienne de la construction (ACC), Mary Van Buren, a noté que le coût de la mise en œuvre des nouvelles technologies avait été un obstacle pour certaines entreprises au cours des dernières années.
«Les marges de profit sont minces en construction, particulièrement pour les entrepreneurs de petite et moyenne taille, ce qui rend de plus en plus difficile l’adoption d’innovations au sein de leurs activités», a affirmé Mme Van Buren dans un communiqué.
«C’est pourquoi l’ACC poursuit son travail auprès des ministères fédéraux pour qu’ils modernisent leurs processus d’approvisionnement de façon à favoriser l’innovation en appuyant le partage du risque.»
Le directeur principal du conseil en infrastructure chez KPMG au Canada, Jordan Thomson, a évoqué les technologies utilisées dans le secteur manufacturier comme l'impression 3D, qui a été adaptée pour l'industrie de la construction pour couler le béton et bâtir des profilés en acier complexes, ainsi que l'arpentage par drone, qui peut aider les entrepreneurs à planifier les travaux, à mesurer les quantités et à surveiller l’avancement des travaux avec rapidité et précision.
D'autres exemples incluent des robots qui peuvent poser des briques et fixer des barres d’armature en acier. Selon M. Thomson, les entrepreneurs utilisaient de plus en plus le chien robotisé mobile de Boston Dynamics, connu sous le nom de Spot, qui est capable de naviguer sur un terrain afin d'automatiser les inspections de routine et de récolter des données.
«Ils l'utilisent pour libérer un ingénieur de terrain pour faire plus d'activités à valeur ajoutée, a expliqué M. Thomson. C'est une chose très simple. Ce n'est pas cher et réduit la fatigue.»
Mais cela ne signifie pas que les robots sont prêts à prendre en masse les emplois humains, a-t-il ajouté.
«Je ne pense pas qu'il s'agisse de remplacer les gens. Je pense que c'est une question de responsabiliser les gens que nous avons et de faire plus avec moins», a estimé M. Thomson.
«Il y a tellement de travail que certains projets ne peuvent pas être réalisés parce qu'il n'y a tout simplement pas assez de gens pour le faire.»