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«C'est un rattrapage qui était dû. Il y a un comité indépendant qui s'est penché sur le dossier pour que les salaires soient compétitifs», a-t-il affirmé.
Le premier ministre François Legault soutient que la hausse de salaire des députés de 30 000 $ est justifiée.
«C'est un rattrapage qui était dû. Il y a un comité indépendant qui s'est penché sur le dossier pour que les salaires soient compétitifs», a-t-il affirmé.
Le projet de loi pour augmenter le salaire des députés a été déposé jeudi matin à l’Assemblée nationale par le leader parlementaire du gouvernement, Simon Jolin-Barette.
S'il est adopté, le salaire de base des élus passera de 101 561 $ à 131 766 $. Les députés avec des fonctions supplémentaires verront aussi leur rémunération augmenter.
Voyez le compte-rendu de Simon Bourassa dans la vidéo qui accompagne ce texte.
Par exemple, un ministre a un salaire de 177 732 $, tout comme le chef de l'opposition officielle. Après l'adoption du projet de loi, leur salaire passerait à 230 591 $. Le salaire du premier ministre, quant à lui, passerait de 208 200 $ à 270 120 $.
C'est ce qui était recommandé par un rapport déposé il y a quelques semaines. M. Jolin-Barette s'est d'ailleurs collé aux recommandations du rapport pour son projet de loi. «On se retrouve à suivre mot pour mot le rapport du comité indépendant», a-t-il affirmé en point de presse jeudi.
Notons que les députés québécois touchent également une allocation de dépenses de près de 40 000 $.
Des députés caquistes sont à l’aise avec cette augmentation.
«Toute augmentation est raisonnable», a dit le député de Beauce-Nord, Luc Provençal.
«Il faut le considérer sérieusement», a indiqué le député de Saint-Jérôme, Youri Chassin, au sujet du rapport du comité qui recommande une hausse de salaire des députés de 30 000 $. Il trouve que cette augmentation est raisonnable.
Le ministre de l’Économie, Pierre Fitzgibbon, croit qu’un meilleur salaire permettra d’attirer des gens en politique.
«C’est légitime qu’on regarde la rémunération des députés et des ministres. […] Il faut penser à la relève. Quand on veut recruter, c’est important», a-t-il affirmé.
Le malaise était palpable chez d'autres caquistes qui ont tout simplement évité de répondre aux questions des journalistes.
Cette augmentation de salaire a aussi provoqué des malaises parmi les partis d’oppositions.
Québec solidaire (QS) a d’ailleurs lancé un défi aux députés de la Coalition avenir Québec (CAQ), les enjoignant à demander à leurs commettants ce qu’ils pensent de cette hausse de salaire.
«J'aimerais que les députés caquistes leur parlent puis leur posent une question: ''Comment vous trouvez ça, vous, des députés qui se votent à eux-mêmes une augmentation de 30 000 $?'' Je pense que ça ferait des conversations intéressantes», a proposé le chef parlementaire solidaire, Gabriel Nadeau-Dubois, en point de presse jeudi matin.
Le député libéral André Fortin se dit profondément désintéressé par la question de l'augmentation du salaire des députés, mais il se range malgré tout derrière la position de son parti, qui compte voter en faveur du projet de loi. En point de presse, M. Fortin a refusé de dire pourquoi son parti appuyait une telle initiative.
«Ce n'est pas quelque chose qui a été demandé. C'est la CAQ qui nous est arrivée avec cette idée-là», a-t-il dit.
«J'espère que le gouvernement va être aussi rapide pour régler la question des policiers, des enseignantes, des éducatrices en petite enfance, des chauffeurs d'autobus qui sont tous en négociation avec le gouvernement», a-t-il ajouté.
Les élus du Parti québécois tergiversent encore à savoir s'ils voteront avec les députés caquistes sur le projet de loi. «Ils nous disent: "est-ce qu'on peut compter sur vous parce qu'on ne veut pas être tout seul?" C'est mal parti pour notre appui», a indiqué le député péquiste Pascal Bérubé.
Sans surprise, le chef conservateur, Éric Duhaime, a dit que s'il le pouvait, il voterait contre ce projet de loi. «S'il y a un gouvernement qui ne mérite pas d'augmentation de salaire, c'est bien celui qui a menti aux Québécois et qui a été élu sous de fausses représentations, notamment ici dans la région de Québec avec son projet de troisième lien», a-t-il lancé.
La présidente du conseil d'administration du Cercle des ex-parlementaires de l'Assemblée nationale, France Dionne, n'a pas voulu s'avancer sur la question, mais a rappelé en quoi consistait le travail des élus.
«Les députés font un énorme travail et parfois sept jours par semaine. Ils ont des préoccupations, ils sont des leaders. (...) Ils font un excellent travail«, a-t-elle affirmé.
Pour la Fédération canadienne des contribuables, cette augmentation ne passe pas, particulièrement dans le contexte économique actuel.
«C'est un manque de solidarité de leur part. Dans les circonstances, augmenter de 30 000 $, ça dépasse l'entendement pour nous», a lancé le directeur Québec de la fédération, Nicolas Gagnon.
Une pétition a d'ailleurs été lancée par l'organisme pour demander le gel du salaire des élus il y a un mois. Elle a recueilli plus de 15 000 signatures.
Le rapport qui s'est penché sur la rémunération des élus indique qu'ils consacrent en moyenne 63 heures par semaine à leur travail et 10 heures par semaine pour leurs déplacements professionnels.
Même avec l'augmentation, le salaire des députés québécois resterait toutefois inférieur à celui de leurs homologues fédéraux, qui se chiffre à 194 600 $.
Le comité était composé de l'ancienne ministre libérale Lise Thériault et de l'ancien député péquiste Martin Ouellet.
Avec les informations de Simon Bourassa pour Noovo Info