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En 2022, pour la première fois, le Québec affichait plus d'emplois qu'avant la pandémie de la COVID.
En 2022, pour la première fois, le Québec affichait plus d'emplois qu'avant la pandémie de la COVID.
Le rattrapage est complété et même dépassé, statistiquement parlant. En 2022 en effet, le Québec comptait 4 403 100 emplois comparativement à 4 330 700 emplois en 2019, indique mercredi l'Institut de la statistique du Québec (ISQ) dans son Bilan du marché du travail pour 2022.
«C'est nouveau. C'est la première année où on peut dire vraiment qu'on est sorti de la prépandémie ou de la pandémie», a souligné en entrevue Luc Cloutier-Villeneuve, analyste en statistiques du travail à l'ISQ.
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Sept emplois sur 10 qui se sont ajoutés en 2022 sont des emplois à temps plein. Et la création d'emplois n'est évidemment pas uniforme.
«C'est sûr que la création d'emplois s'est faite dans différentes industries, différents secteurs. Les deux industries qui ont bénéficié en 2022 d'une plus grande croissance, c'est les services d'hébergement et de restauration, de même que les arts, spectacles et loisirs, qui avaient été affectés par la pandémie fortement», souligne M. Cloutier-Villeneuve.
L'envers du décor, c'est qu'il y a aussi davantage de postes vacants.
En 2022, le nombre de ces postes vacants a crû de 25 %, soit 48 700 de plus, pour atteindre 241 700 (une moyenne pour les neuf premiers mois), indique l'Institut de la statistique du Québec.
Pourquoi le nombre de postes vacants croît-il encore? Luc Cloutier-Villeneuve avance deux facteurs: la croissance économique et les départs à la retraite.
«On a une économie très forte, puisqu'on a créé 130 000 emplois en 2022 et on reste encore avec 242 000 postes vacants. Alors l'économie, il faut vraiment qu'elle soit productive», note-t-il.
Les industries de l'hébergement et de la restauration, de même que celle des soins de santé et assistance sociale sont particulièrement affectées par ce phénomène des postes vacants.
Dans le domaine de l'hébergement et de la restauration, «c'est là qu'il y a le plus de postes vacants», souligne M. Cloutier-Villeneuve. «Donc, on en a créé (des emplois), mais ce n'est pas suffisant pour la demande.»
Pour ce qui est des soins de santé, «c'est un secteur qui est sous pression, en termes de demande, et qui présente des conditions de travail qui ne sont pas toujours faciles», explique-t-il.
Le Bilan du marché du travail comporte une autre surprise: la rémunération horaire moyenne approche les 31 $. Elle vient d'atteindre 30,96 $. La hausse est importante, puisqu'elle était de 29,27 $ l'heure l'année précédente.
«C'est une autre année exceptionnelle en termes de croissance des salaires», souligne M. Cloutier-Villeneuve.
En fait, la rémunération horaire moyenne a augmenté de 5,8%, alors que l'Indice des prix à la consommation a crû de 6,7%.
M. Cloutier-Villeneuve invite toutefois à la prudence avant de conclure tous azimuts que l'augmentation des salaires n'a pas suivi l'inflation, comme on entend souvent dire.
Il souligne d'abord que la situation varie passablement d'une industrie à l'autre. Dans les administrations publiques, par exemple, la hausse est de 2,6%, alors que dans les services professionnels, scientifiques et techniques, elle est de 9,8 %.
Ensuite, il rappelle que lorsqu'un salaire est bas, une hausse d'un pourcentage élevé peut impressionner, mais cela ne veut pas dire que ce travailleur à faible revenu peut plus facilement affronter le prix élevé des aliments et des biens.
«Le pouvoir d'achat est lié au niveau de rémunération. Si un groupe a de bas salaires et une croissance importante de son revenu, ce n'est pas la même chose qu'un groupe qui a de hauts salaires et une faible croissance (de son revenu)», rappelle-t-il.