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Le PMO inclut pour la première fois un volet sur l’efficacité et la sobriété énergétiques.
Le gouvernement du Québec aurait identifié et financé 67 % des mesures pour atteindre l’objectif de 37,5 % de réduction de gaz à effet de serre d’ici à 2030, selon la quatrième mise à jour du Plan pour une économie verte 2030 (PEV 2030), qui inclut pour la première fois un volet sur l’efficacité et la sobriété énergétiques.
Lors d’un breffage technique mardi, des fonctionnaires du gouvernement ont présenté le Plan de mise en œuvre (PMO) 2024-2029 du PEV, avec un cadre financier record de plus de 10 milliards $ pour cinq ans.
Avec cette nouvelle mise à jour, le plan inclut:
«Le plan de mise en œuvre qu'on vous présente aujourd'hui, c'est essentiellement deux fronts, très importants les deux, c'est-à-dire la lutte aux émissions de gaz à effet de serre et l'adaptation aux changements climatiques. Et au final, si on considère les budgets eux-mêmes, on parle de 40 % d'augmentation par rapport à la première mouture qui a été présentée en 2020», a expliqué le ministre de l'Environnement, Benoit Charette, lors d'une conférence de presse.
Le Plan de mise en œuvre «prévoit des mesures entièrement définies et financées dès cette année, qui nous permettront d’atteindre 67 % de notre cible de réduction des émissions de GES, marquant une augmentation de sept points de pourcentage par rapport à l’édition précédente», a indiqué le ministre de l’Environnement, Benoit Charette.
Toutefois, il reste beaucoup de chemin à parcourir avant d'atteindre la cible.
Québec a réduit ses GES de 9 % depuis l'année de référence de 1990, alors que l’objectif, pour 2030, est une réduction de 37,5 %.
En 1990, le Québec avait émis 85,1 mégatonnes équivalent CO2 (Mt éq. CO2), alors que les émissions de GES s’établiront à 79,1 mégatonnes pour l’année 2022, selon le document présenté mardi, soit 3,1 mégatonnes de moins que le niveau prépandémique de 2019.
C’est toutefois 1,8 % de plus que les 77,6 millions rejetés dans l’atmosphère en 2021.
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Le PMO inclut pour la première fois un volet sur l’efficacité et la sobriété énergétiques, lequel est doté d’un budget de près de 900 millions $ pour les cinq prochaines années.
Comme l'a fait remarquer une journaliste au ministre de l'Environnement lors de la conférence de presse, la mise à jour du plan, qui est présentée dans un document de 66 pages, contient 19 fois le terme «sobriété».
Selon la définition du gouvernement, la sobriété énergétique doit permettre de réduire la demande énergétique par «une diminution des besoins à la source» et elle «consiste à revoir nos habitudes de consommation afin de prioriser les besoins essentiels en s’éloignant de ceux qui seraient superflus».
Le Plan de mise en œuvre donne en exemple le remplacement de «l’usage de la voiture par le vélo» ou encore la diminution «d’un degré la température du chauffage en hiver».
En conférence de presse, le ministre Charette a expliqué que la sobriété, «ce n'est pas forcément des sacrifices qui sont imposés» et «qu'il y a des changements de comportement qui seront nécessaires», parfois «de façon volontaire, mais souvent accompagnés par des mesures incitatives, financières».
Le PMO souligne que les programmes et les mesures gouvernementales existants représentent à eux seuls plus de 786 millions $ des investissements de 900 millions $ en sobriété et en efficacité énergétique, et cite en exemple les programmes ÉcoPerformance, Éconologis et Rénoclimat.
Afin de «doubler les économies annuelles d’électricité d’ici 2030», le gouvernement compte informer les propriétaires de bâtiments résidentiels de la performance énergétique de leur résidence.
Également, Hydro-Québec installera des technologies à haute performance énergétique, comme des thermopompes, dans des habitations à loyer modique.
Plus de 15 millions $ seront investis pour améliorer la productivité énergétique des grandes industries et le gouvernement «donnera l’exemple et diminuera, dès la prochaine année, le chauffage et la climatisation dans ses bâtiments avec la collaboration de la Société québécoise des infrastructures».
La mise à jour du Plan pour une économie verte 2030 inclut une nouvelle mesure spécifique pour le secteur agricole de 20 millions $.
Ce financement devrait permettre d'évaluer «les risques pour chaque filière (grandes cultures, production laitière, aquaculture, etc.) et à fournir aux producteurs agricoles les outils et l’accompagnement nécessaires à leur adaptation aux changements climatiques».
Le financement de 20 millions $ s'ajoute au montant de 62 millions $ qui était prévu pour les cinq prochaines années afin de soutenir les secteurs agricole, bioalimentaire et des pêches.
Le PMO souligne qu'en agriculture, «le potentiel de réduction de 1,6 Mt en 2030 découlerait principalement de la destruction ou de la valorisation du méthane provenant du fumier ainsi que de l’adoption de pratiques agricoles permettant de réduire l’utilisation d’engrais azoté et les émissions de la fermentation entérique».
Nature Québec a salué «les améliorations présentées dans le Plan de mise en œuvre 2024-2029» comme les investissements annoncés afin de mieux comprendre le rôle des écosystèmes dans l’atténuation des changements climatiques.
L'organisation a également félicité le gouvernement pour avoir intégré plusieurs recommandations du Groupe d’experts en adaptation aux changements climatiques dans la mise à jour du PEV.
Toutefois, Nature Québec est d'avis que le gouvernement «n’arrivera pas à atteindre ses cibles climatiques sans protéger, restaurer et améliorer la gestion des écosystèmes».
L'organisation a suggéré notamment que Québec finance l’adaptation aux inondations grâce au Fonds de protection de l'environnement et du domaine hydrique de l'État, «en utilisant les fonds disponibles pour restaurer les milieux humides et hydriques afin de faire face aux épisodes de météo extrême qui se multiplient».