Début du contenu principal.
Le projet, d’une ampleur de 750 millions $, devrait permettre la création de 260 emplois, selon le gouvernement du Québec.
Le premier ministre François Legault a annoncé mardi que l'entreprise Solutions énergétiques Volta Canada va s'implanter à Granby afin d'y produire des feuilles de cuivre.
Ce faisant, le gouvernement québécois accorde par l’entremise d’Investissement Québec un prêt de 150 millions $, en partie pardonnable à l’entreprise. Ce montant vise à soutenir l’implantation et le démarrage, à Granby, d’une usine de fabrication de feuilles de cuivre destinées au marché nord-américain des batteries de véhicules électriques.
Voyez les explications de Guillaume Cotnoir-Lacroix dans la vidéo liée à l'article.
Le projet, d’une ampleur de 750 millions $, devrait permettre la création de 260 emplois, selon le gouvernement. L’usine, qui est déjà construite, devrait commencer sa production d’ici à 2026 et fournir 25 000 tonnes de feuilles de cuivre par année. Celles-ci seront destinées à fabriquer des anodes et à être intégrées aux cellules de batterie destinées aux véhicules électriques.
La production annuelle passera cependant à 63 000 tonnes dès 2027 lorsque la deuxième phase du projet, dont la construction débutera l'an prochain, sera en opération.
Outre le premier ministre Legault, plusieurs acteurs politiques étaient présents lors de l’annonce, dont le ministre fédéral de l'Innovation, des sciences et de l'industrie François-Philippe Champagne.
Messieurs Legault et Champagne étaient accompagnés du ministre de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie Pierre Fitzgibbon et du ministre responsable de la région de l'Estrie, François Bonnardel.
«On peut penser que cette usine, c'est juste le début de quelque chose de très grand», a lancé le premier ministre lors de la cérémonie d'inauguration à laquelle participaient de nombreux ministres, des représentants de la maison-mère sud-coréenne et même l'ambassadeur de la Corée du Sud. «On est en train de bâtir, au Québec, un leader mondial de l'économie verte», a-t-il fait valoir.
Du côté fédéral, c'est le ministre de l'Innovation, des Sciences et de l'Industrie, François-Philippe Champage, qui participait à l'annonce. Contrairement à la pratique habituelle dans ce secteur, Ottawa n'a pas dégagé d'enveloppe spéciale équivalente à celle de Québec pour ce projet, mais y ajoutera tout de même environ 70 millions $ par le biais de crédits d'impôt sur l'investissement vert et de programmes existants, a expliqué le ministre Champagne.
«Granby entre par la grande porte dans le secteur automobile nord-américain», a déclaré M. Champagne, avec l'enthousiasme qu'on lui connaît. «On joue dans la cour des grands maintenant. On consolide le Québec dans l'industrie automobile.
«Dans 20 ans, 30 ans, les gens vont regarder en arrière et vont dire: regardez ce qu'on a fait. On a saisi une opportunité générationnelle que si on avait laissé passer, le Québec n'aurait pas sa place dans l'automobile.»
Rappelons qu'en juillet dernier, Solutions énergétiques Volta Canada demandait de l'aide de Québec et d'Ottawa afin de pouvoir s'installer à Granby pour y réaliser des projets en lien avec la fabrication de feuilles de cuivre.
Selon le Registre des lobbyistes du Québec, la compagnie a eu recours à au moins cinq lobbyistes pour «[l'] assister dans ses recherches de financement pour la construction et le développement de son usine de feuilles de cuivre destinées à la fabrication de batterie située à Granby.»
Selon le Registre des entreprises du Québec, le principal actionnaire de la société est Volta Energy Solutions S.A.R.L., basé au Luxembourg, en Europe. Toujours selon le Registre, elle compte aussi des actifs en Corée du Sud. Solutions énergétiques Volta Canada fait partie du groupe sud-coréen Solus Advanced Materials.
Voyez le récapitulatif de Simon Bourassa au bulletin Noovo Info 17:
Le projet de Granby vient s'ajouter à l'arrivée de la filière batterie québécoise à Bécancour, annoncée au début du mois d'août. Québec financera, via Investissement Québec, 322 millions $ pour la construction de l'usine de Ford située dans la «Vallée de la transition énergétique», dans le Centre-du-Québec. Il s’agit d’un prêt pardonnable, ce qui signifie que Ford devra respecter certains objectifs pour se dispenser d’un remboursement.
Ottawa, par l’intermédiaire du Fonds stratégique pour l’innovation, doit aussi verser aussi 322 millions $ pour le projet. Il s’agit d’un investissement total de 1,2 milliard de dollars.
Au moins 345 emplois «très bien payés» seront créés et l’usine devrait être opérationnelle quelque part en 2026. L'usine est par ailleurs considérée comme «critique» par Ford, car elle fournira les cathodes des batteries de ses camionnettes F-150 Lightning et Mustang Mach-E.
Avec des informations d’Antoine Desrosiers et de Julien Denis pour Noovo Info et de Pierre Saint-Arnaud pour La Presse canadienne.