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Le chef caquiste François Legault a acheté son vote de confiance en accordant des milliers de dollars en hausse de rémunération à ses députés.
Le chef caquiste François Legault a acheté son vote de confiance en accordant des milliers de dollars en hausse de rémunération à ses députés.
C’est ce qu’a laissé entendre le chef conservateur Éric Duhaime, mercredi, à la suite du résultat de 98,61 % obtenu par M. Legault à son vote de confiance au congrès de la Coalition avenir Québec (CAQ) dimanche à Sherbrooke.
Selon M. Duhaime, ce n’est pas un hasard si le gouvernement a déposé un projet de loi haussant de 30 %, soit d’environ 30 000 $, la rémunération des députés à 48 heures du vote de confiance auquel le chef caquiste devait se soumettre.
Car non seulement les délégués au congrès avaient droit de vote, mais aussi les 90 députés et le personnel politique des cabinets.
En conférence de presse à la tribune de la presse parlementaire, M. Duhaime a suggéré que cela a permis à M. Legault d’atteindre ce score stratosphérique, sur les quelque 1000 délégués caquistes habilités à voter.
«Il venait de donner 30 000 $ à 10 % de son vote, ce n’est pas si pire, a ironisé le chef conservateur. Je pense qu’il y a beaucoup de gens qui auraient voté pour leur patron si on leur avait donné 30 000 $ d’augmentation de salaire.»
Le chef conservateur a rappelé que les partis politiques n’accordent pas habituellement le droit de vote aux employés politiques dans leurs instances et a suggéré que cela distorsionne le résultat.
«Est-ce que chaque député avait amené avec lui (dans sa délégation au congrès) deux ou trois employés? Combien d’employés accompagnaient leur ministre? Combien de personnes étaient issues du cabinet du premier ministre? Additionnez ça, peut-être que ses 98 % ne sont plus à 98 %.»
Il a reconnu que cette hausse faramineuse qui touche aussi toutes les autres fonctions parlementaires - président de commission, etc. - nuit à son maraudage, lui qui essaie de débaucher un député caquiste pour que son parti ait au moins un siège à l’Assemblée nationale. Un élu qui décide de quitter le caucus du gouvernement perd en effet tous les suppléments et primes des fonctions offertes par le parti majoritaire.
M. Duhaime s’est également scandalisé de la hausse de salaire de 71 000 $ offerte au chef de cabinet du premier ministre et a dit comprendre l’indignation des salariés du secteur public actuellement en négociation.
Aux yeux de M. Duhaime, la CAQ est devenue arrogante.
«Ces gens-là n’ont plus de fierté, de décence. Comment voulez-vous convaincre un enseignant, un fonctionnaire que tout ce que les contribuables ont à leur offrir, c’est une augmentation de moins de 2 %?»
Si le projet de loi déposé la semaine dernière est adopté, la rémunération de base des élus passera de 101 561 $ à 131 766 $. Le caucus des élus caquistes serait unanime à appuyer cette hausse considérable.
Rappelons qu’à peine une dizaine de députés sur 125 reçoivent un salaire de base, puisque tous les autres reçoivent diverses primes, pour des fonctions supplémentaires.
Ces élus avec des fonctions supplémentaires verront aussi leur rémunération augmenter.
Par exemple, un ministre a un salaire de 177 732 $, tout comme le chef de l’opposition officielle. Après l’adoption du projet de loi, leur salaire passerait à 230 591 $. Le salaire du premier ministre, quant à lui, passerait de 208 200 $ à 270 120 $.
Cacher au conseil des ministres son lien avec un ami qu'on va nommer juge est «sans précédent». Éric Duhaime a ainsi dénoncé le ministre de la Justice, Simon Jolin-Barrette, qui a nommé un de ses amis juge à la Cour du Québec.
M. Duhaime a refusé d'aller jusqu'à demander la démission du ministre, mais estime que c'est un problème éthique grave.
Selon lui, on est en train de contourner l'esprit de la réforme de la nomination des juges mise en place à la suite de la commission Bastarache il y a plus de 10 ans.
Le chef conservateur a dit avoir l'impression que ce qu'a fait M. Jolin-Barrette est pire que ce qui a pu se passer sous le gouvernement libéral de Jean Charest.