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«Je qualifierais la situation d'alarmante », commente Jacques Landry.
Un récent sondage piloté par la Fédération des professionnelles et professionnels de l'éducation du Québec (FPPE-CSQ) - en collaboration avec les syndicats régionaux - révèle que 82% des professionnelles et professionnels de l'éducation de l'Estrie affirment que les élèves ne reçoivent pas les services professionnels auxquels la Loi sur l'instruction publique leur donne droit.
«C'est alarmant!», s'inquiète Martin Côté, président du Syndicat des professionnelles et professionnels de l'éducation de l'Estrie (SPPEE-CSQ).
La majorité des répondants pointe du doigt la pénurie de main-d'œuvre alors que selon le SPPEE-CSQ, «plusieurs postes de professionnels sont vacants en Estrie, notamment en orthophonie.»
«La difficulté des centres de services scolaires à attirer et à retenir des professionnelles et des professionnels s'explique principalement par les conditions de travail qui sont peu attrayantes en éducation. Ce sont 61% des gens chez nous qui se déclarent en surcharge. La pénurie risque de s'aggraver si le Conseil du trésor ne se décide pas à agir dans la négociation en cours», dénonce M. Côté.
Les professionnelles et professionnels de l'éducation déplorent par ailleurs en majorité (73%) de ne pas pouvoir suffisamment agir en prévention alors que 61% pensent qu'ils ne peuvent pas assurer un environnement matériel favorable à la réussite scolaire.
Une enquête similaire a été menée auprès des membres du Syndicat du personnel professionnel de l'Éducation pour les régions Richelieu et Yamaska (SPPERY-CSQ) et elle met en lumière également des conditions de travail difficiles.
Dans cette région, 40% des répondants au sondage songent à quitter leur emploi pour une autre raison que la retraite.
Parmi elles, 53% aimeraient obtenir une meilleure reconnaissance, 41% une charge de travail moins lourde et 39% une meilleure organisation du travail.
«C'est énorme », affirme Marcelle Télémaque, présidente du SPPERY.
L'enquête réalisée à Richelieu et Yamaska révèle également que 54% des professionnelles et professionnels de l'éducation sont en surcharge de travail en raison d'un trop grand nombre de mandats à accomplir (77 %) et d'une hausse du nombre d'élèves et d'enseignantes et enseignants à soutenir (60%), notamment depuis la pandémie.
Le président de la FPPE-CSQ, Jacques Landry, est d'avis que la situation vécut par les professionnelles et professionnels de l'éducation de l'Estrie et de la Montérégie «est semblable à celle vécue par leurs collègues partout à travers le Québec.»
Le coup de sonde menée auprès de 4 000 membres de la FPPE-CSQ au Québec indique que 41% des professionnels songent à quitter leur emploi.
Les raisons invoquées sont, par ordre d'importance, les salaires trop bas (50%), la lourdeur de la tâche (47%) et le manque de reconnaissance (45%).
«Je qualifierais la situation d'alarmante », commente Jacques Landry.
Le sondage indique aussi que 80% des sondé·es jugent que les élèves ne reçoivent pas les services professionnels prévus à la Loi sur l'instruction publique en raison du manque de personnel et 60 % d'entre eux estiment que les services professionnels des ressources matérielles et administratives sont insuffisants pour assurer un environnement favorable à la réussite scolaire.
Alors que des négociations ont toujours lieu avec le Conseil du trésor pour le renouvellement de leur convention collective, les professionnelles et professionnels de l'éducation proposent «des solutions», dont l'implantation de «seuils obligatoires de services professionnels diversifiés et complets» dans chaque école.
Le rehaussement des salaires, l'amélioration des conditions de travail, la flexibilité des horaires et la conciliation travail-famille figurent aussi parmi les solutions qui permettraient «d'attirer et de retenir davantage de personnel auprès des élèves», selon les syndicats.