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La Coalition pour le contrôle du tabac dénonce une tactique émergente de l'industrie du vapotage.
Avez-vous entendu parler d'un nouveau magasin tendance en ville en matière de bonbons, boissons gazeuses et de croustilles exotiques pour vos partys? C'est ce qu'on retrouve de plus en plus derrière les portes des boutiques de vapotage dénonce la Coalition québécoise pour le contrôle du tabac.
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C'est notamment le cas de la chaîne Eurovap - Snacks Sodas et Munchies Exotiques qui compte plusieurs magasins dans le Grand Montréal. Les boutiques sont ouvertes aux moins de 18 ans pour acheter une ou l'autre des collations disponibles dans les nombreux comptoirs.
Même si on leur interdit l'achat de produits de vapotage, «l'univers juvénile et amusant» envoie une image plutôt contradictoire sur la dangerosité des produits liés à la cigarette électronique selon la porte-parole de la Coalition québécoise pour le contrôle du tabac, Flory Doucas.
«Les produits de vapotage sont hautement addictifs. L'industrie se targue de dire qu'elle cible les adultes qui veulent cesser de fumer, mais dans les faits tant les produits vendus que les pratiques des commerçants suggèrent qu'ils sont prêts à aller très loin pour attirer les jeunes vers ces produits-là», dit Mme Doucas.
Les produits liés au vapotage se trouvent à l'abri des regards dans des comptoirs fermés qui peuvent être éclairés d'une simple pression du doigt. Rien n'empêche les jeunes de voir le contenu s'ils visitent le magasin en même temps qu'un client adulte s'inquiète la Coalition.
Le modèle d'affaire 2.0 de l'industrie du vapotage qui a vu le jour pendant la pandémie est vivement contesté par la Coalition québécoise pour le contrôle du tabac. L'organisme a officiellement porté plainte au ministre de la Santé du Québec, Christian Dubé. Elle lui demande d'interdire les nombreux arômes disponibles qui sont tout aussi accrocheurs qu'un comptoir de friandises.
«On sait déjà que les saveurs ont l’effet de minimiser les risques dans les yeux des consommateurs et des consommateurs potentiels. Même si ces commerces n’étalent plus leurs produits de vapotage sur les tablettes, leurs noms et enseignes extérieurs indiquent clairement qu’il s’agit de commerces spécialisés dans la vente de cigarettes électroniques. Pourtant, empêcher l’exposition des mineurs aux commerces se spécialisant dans les produits de vapotage était précisément l’intention du législateur lorsque la loi du Québec a été renforcée en 2015», déplore Mme Doucas.
La Cour d'appel du Québec avait, à l'époque, rejeté la contestation de l'industrie du vapotage qui voulait afficher ses produits dans les vitrines à la vue des passants.
Le regroupement Québec sans tabac dénonce depuis plusieurs années les risques du vapotage chez les jeunes. Près de 43% des élèves de 4e et 5e secondaire ont déjà vapoté selon les derniers chiffres disponibles.
Contrairement à la cigarette, la vape est très facile à dissimuler et ne dégage aucune odeur persistante. Elle est donc souvent banalisée par rapport aux autres produits du tabac.
Nous avons fait des demandes d'entrevue à un commerçant Eurovap et à la Coalition pour le droit des vapoteurs. Ils n'avaient pas répondu aux demandes de Noovo Info au moment d'écrire ces lignes.