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Les utilisateurs des tests de détection rapide antigéniques pour la COVID-19 commettent plusieurs erreurs lors de leur manipulation et au moment de l'interprétation des résultats, ont constaté des chercheurs montréalais.
Les utilisateurs des tests de détection rapide antigéniques pour la COVID-19 commettent plusieurs erreurs lors de leur manipulation et au moment de l'interprétation des résultats, ont constaté des chercheurs montréalais, mais il est possible de remédier à la situation en leur fournissant des instructions plus détaillées.
Certaines des erreurs les plus courantes portaient sur la quantité de liquide qui doit être utilisée et sur l'identification d'un résultat positif, surtout lorsque la ligne qui témoigne de la présence du virus est particulièrement pâle, a précisé le docteur Cédric Yansouni, de l'Institut de recherche du Centre universitaire de santé McGill.
Le docteur Yansouni rappelle que plusieurs pays se sont empressés de déployer ces autotests pendant la pandémie sans avoir tout d'abord vérifié si les utilisateurs étaient en mesure de les utiliser et de les interpréter correctement.
«Il y avait lieu de déterminer à quel point on peut se fier à la performance des personnes qui font leur propre test, et c'est ça qu'on a essayé de faire», a expliqué le docteur Yansouni.
Une équipe a visité des entreprises où au moins deux cas actifs de COVID-19 étaient recensés par la Santé publique de Montréal. L'équipe a visité chaque entreprise deux fois par semaine pendant deux semaines.
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Lors de chaque visite, le personnel de l'étude a enseigné aux participants les procédures à suivre pour effectuer les prélèvements nasaux et leur a remis soit le guide du manufacturier, soit un guide de référence rapide modifié, sans donner d'autres précisions.
Au total, ce sont 1892 tests qui ont été réalisés chez 647 participants.
Lors de la première visite d'autodiagnostic, 55,6 % des participants qui avaient reçu le guide modifié ont correctement identifié un résultat de test faiblement positif, contre 12,3 % des participants qui utilisaient le guide du fabricant. De même, pour un résultat positif, le taux d'identification correcte est passé de 51,5 % avec l'utilisation du guide du fabricant à 89,6 % avec l'utilisation du guide modifié.
Des améliorations ont aussi été constatées lors d'un résultat fortement positif et lors d'un résultat invalide.
«Dans les instructions modifiées, on a mis beaucoup d'accent sur l'interprétation, donc pas seulement en montrant un exemple de positif et un exemple de négatif, a dit le docteur Yansouni.
«On a invité les gens à se demander systématiquement, ‘’Est-ce que le test est valide? Est-ce que le test est négatif? Est-ce que le test est positif? Voici des exemples de lignes à peine visibles qui, malgré ça, sont absolument positives’’. Et puis, lorsqu'on a déployé ça parmi des personnes non formées différentes, on a vu une différence spectaculaire.»
Avec une intervention extrêmement simple, ajoute-t-il, «on a pu améliorer l'interprétation de la majorité des résultats positifs. Avec une intervention simple, les personnes non formées atteignent un niveau de fiabilité qui (s'approche de) celui d'un professionnel».
Les chercheurs n'ont pas tenté de savoir ce qui amenait les utilisateurs des autotests à en interpréter les résultats incorrectement, par exemple en présence d'une ligne pâle qui indique un résultat positif. Le docteur Yansouni rappelle toutefois que l'oeil humain n'est pas infaillible. Il pourrait aussi y avoir une composante psychologique au phénomène.
«La première étape, a-t-il dit, c'est de connaître l'ampleur du biais de lecture qui est introduit lorsqu'on fait des tests à la maison, parce que je ne crois pas que les tests rapides pour la COVID seront les derniers tests qu'on utilise. Le plus grand défi pour les autorités ce n'est pas seulement de les déployer, mais de trouver la bonne façon de communiquer avec le public la bonne interprétation du test qui va changer selon la situation épidémiologique. Et ça, ce n'est pas facile.»
Au moment de l'étude, les tests rapides n'étaient pas encore approuvés par Santé Canada pour une auto-utilisation par des individus non formés. Le vaccin commençait alors tout juste à être déployé et on recensait de multiples éclosions en milieu de travail.
Les résultats de cette étude ont été publiés par le journal médical JAMA Network Open.