Passer au contenu principal
À voir:

Début du contenu principal.

International

Conflit dans Gaza: la position américaine dénoncée par les dirigeants arabes

Les ministres arabes ont appelé à plusieurs reprises à l'arrêt immédiat des combats et ont condamné les tactiques de guerre d'Israël.

Source

La Presse canadienne
La Presse canadienne

Les dirigeants arabes, dénonçant la mort de milliers de civils palestiniens dans la guerre entre Israël et le Hamas, ont réclamé samedi à un cessez-le-feu immédiat, alors même que le secrétaire d'État américain Antony Blinken a averti qu'une telle décision serait contre-productive et pourrait encourager davantage de violence de la part du groupe militant.

Après un après-midi de discussions avec des diplomates égyptiens, jordaniens, saoudiens, qatariens et émiratis ainsi qu'un haut responsable palestinien, M. Blinken s'est tenu côte à côte sur une rangée de podiums avec ses homologues jordaniens et égyptiens pour discuter de ce qu'il a dit être leur désir commun de protéger les civils à Gaza et améliorer les flux d'aide vers le territoire assiégé.

La dissonance dans les messages était évidente. Néanmoins, la conférence de presse conjointe entre les ministres du monde arabe et le plus haut diplomate du plus proche allié d'Israël et les nombreuses séances de photos contrastent avec le séjour de M. Blinken à Tel Aviv vendredi. Celui-ci a rencontré seul les journalistes après des entretiens à huis clos avec le premier ministre Benjamin Netanyahou.

Les ministres arabes ont appelé à plusieurs reprises à l'arrêt immédiat des combats et ont condamné les tactiques de guerre d'Israël.

«Nous ne pouvons pas accepter la justification considérée comme le droit à l'autodéfense et à la punition collective» des Palestiniens à Gaza, a déclaré l'Égyptien Sameh Shoukry. «Cela ne peut pas du tout être une légitime défense.»

M. Blinken a maintenu fermement la position américaine selon laquelle un cessez-le-feu nuirait au droit et à l'obligation d'Israël de défendre ses citoyens après l'attaque surprise du Hamas le 7 octobre dans le sud d'Israël. Il a déclaré que l'engagement de l'administration Biden en faveur du droit d'Israël à l'autodéfense reste inébranlable.

Il a déclaré que les États-Unis soutenaient les « pauses humanitaires « dans les opérations israéliennes pour permettre une amélioration des flux d'aide, un appel que M. Netanyahou avait ostensiblement rejeté la veille, et une augmentation du transit des ressortissants étrangers hors de Gaza vers l'Égypte. Les collègues de M. Blinken en Jordanie et en Égypte ont estimé que cela n'allait pas assez loin.

Établir des priorités

Dans un autre contraste direct, les responsables arabes ont déclaré qu'il était beaucoup trop tôt pour discuter de l'un des principaux points de l'ordre du jour de M. Blinken, l'avenir de Gaza après la guerre. Mettre fin aux massacres et rétablir une aide humanitaire stable sont des mesures immédiates et doivent être prises en premier, ont-ils déclaré.

«Que se passe-t-il ensuite? Comment pouvons-nous même imaginer ce qui va se passer ensuite ?» a déclaré Ayman al-Safadi, de Jordanie. «Nous n'avons même pas toutes les variables pour commencer à y penser, a-t-il ajouté. Nous devons clarifier nos priorités.»

Mais lorsqu'ils se sont présentés devant les caméras et les journalistes, les trois hommes ont donné au moins une apparence de solidarité. M. Blinken a reconnu les inquiétudes arabes concernant les pertes civiles à Gaza et a souligné le risque que la guerre fait peser sur la position d'Israël dans les pays voisins avec lesquels il entretient des relations diplomatiques depuis des décennies.

M. Shoukry et al-Safadi ont déclaré qu'ils étaient convenus de continuer à travailler avec M. Blinken et d'autres pour atteindre l'objectif ultime de mettre fin à la guerre, de restaurer un certain sentiment de normalité à Gaza et de donner au peuple palestinien des raisons d'espérer un éventuel État indépendant.

Depuis Beyrouth, un haut responsable du Hamas, Osama Hamdan, a déclaré aux journalistes que M. Blinken «devrait arrêter l'agression et ne devrait pas proposer d'idées qui ne peuvent être mises en ?uvre». M. Hamdan a déclaré que l'avenir de Gaza sera décidé par les Palestiniens et que les ministres arabes des Affaires étrangères devraient dire au diplomate américain qu'«il ne peut pas construire une coalition arabe contre le peuple palestinien».

Succession de rencontres

La première rencontre de M. Blinken en Jordanie a eu lieu avec le premier ministre par intérim du Liban, Najib Mikati, dont le pays économiquement et politiquement ravagé abrite le Hezbollah, une force soutenue par l'Iran et hostile à Israël. Les États-Unis craignent vivement que le Hezbollah, qui a intensifié ses attaques à la roquette et ses attaques transfrontalières contre le nord d'Israël, ne joue un rôle plus actif dans la guerre entre Israël et le Hamas.

M. Blinken a ensuite rencontré le ministre des Affaires étrangères du Qatar, dont le pays est devenu l'interlocuteur le plus influent du Hamas. Le Qatar a joué un rôle clé dans les négociations sur la libération limitée des otages détenus par le Hamas et dans la persuasion du Hamas d'autoriser les citoyens étrangers à quitter Gaza et à entrer en Égypte.

M. Blinken s'est également entretenu avec le chef de l'agence des Nations Unies chargée d'aider les réfugiés palestiniens, remerciant Phillipe Lazzarini pour le «travail extraordinaire de son groupe chaque jour comme bouée de sauvetage pour les Palestiniens à Gaza et pour un coût très élevé». L'agence a vu environ 70 membres de son personnel tués pendant la guerre jusqu'à présent et manque cruellement de fournitures nécessaires telles que de la nourriture, des médicaments et du carburant.

À Amman, M. Blinken rencontrera le roi Abdallah II de Jordanie, dont le pays a rappelé son ambassadeur en Israël et a dit à l'envoyé israélien de ne pas retourner en Jordanie tant que la crise de Gaza n'est pas terminée. Dimanche, M. Blinken se rendra en Turquie pour rencontrer lundi le président Recep Tayyep Erdogan et d'autres hauts responsables, a indiqué le département d'État. La Turquie a suivi samedi l'exemple de la Jordanie et a annoncé qu'elle avait rappelé son ambassadeur en Israël.

Source

La Presse canadienne
La Presse canadienne