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Malgré les procédures en cours, Aiden Pleterski a continué à se vanter d'une vie de luxe sur les médias sociaux.
Des documents récemment publiés suggèrent que le soi-disant Crypto King de l'Ontario a payé des mois de voyages dans le monde entier avec des points Scène+ d'une valeur de 13 000 $, alors qu'il était en faillite — mais comment?
Les détails ont été fournis dans un rapport publié la semaine dernière dans le cadre de la procédure de faillite en cours contre Aiden Pleterski. Ce résident d'Oshawa, âgé de 25 ans, fait également l'objet de poursuites pénales dans le cadre d'une présumée chaîne de Ponzi dans laquelle les investisseurs ont déclaré avoir perdu plus de 40 millions de dollars.
Ce texte est une traduction d'un article de CTV News.
Malgré les procédures en cours, Aiden Pleterski a continué à se vanter d'une vie de luxe sur les médias sociaux pendant les mois qui ont précédé son arrestation en mai, partageant des images de lui se promenant dans les rues de Londres et jouant au golf avec des amis à Miami.
Dans le cadre des accusations de fraude et de blanchiment d'argent portées contre lui au début du mois, Pleterski doit demeurer au domicile de ses parents à Oshawa, ce qui met fin à sa vie de luxe.
Mais la manière dont M. Pleterski, dont les comptes bancaires ont été saisis en 2022, a payé ces voyages reste une question pour beaucoup, y compris pour les investisseurs qui cherchent à récupérer plus de 40 millions de dollars.
Selon le rapport, la réponse au mode de vie somptueux de M. Pleterski réside en partie dans des «actifs non divulgués» — en l'occurrence, des points Scène+ pour l'essentiel.
Le programme Scène+, qui appartient à la Banque Scotia, à Cineplex et à Empire, est un programme de fidélisation canadien qui offre aux utilisateurs des points en échange de transactions effectuées avec une carte Scène+, a expliqué Barry Choi, un expert en voyages et en argent basé à Toronto.
Les points de M. Pleterski ont été accumulés grâce aux transactions effectuées avec sa carte de crédit Scène+ de la Banque Scotia, mais lorsque ses comptes ont été saisis, les points sont restés accessibles.
«C'est un peu comme pour Aéroplan», explique M. Choi. «L'annulation de votre carte de crédit Aéroplan ne signifie pas que vous perdez vos points.»
Les reçus de voyage inclus dans le rapport montrent que Pleterski a utilisé les points pour payer environ 8 000 dollars de frais d'hôtel à Londres, plus de 1 600 dollars pour des vols vers Los Angeles et près de 3 500 dollars pour des billets aller-retour en classe économique de L.A. à Melbourne, dans le cadre de voyages entrepris à la fin de l'année dernière.
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Dans des courriels adressés à l'administrateur, M. Pleterski a également fait valoir que ces points Scène+ étaient «non transférables et n'avaient pas de valeur monétaire». Par conséquent, il a soutenu qu'il ne savait pas qu'il devait les déclarer.
«Si vous m'aviez demandé de vous les déclarer, je l'aurais certainement fait.»
Bien que les programmes de fidélisation ne considèrent pas souvent les points comme une monnaie, M. Choi soutient qu'ils fonctionnent de la même manière. «Peu importe la façon dont on les considère, ces points valent quelque chose», a-t-il indiqué.
CTV News a demandé à la Banque Scotia et à Grant Thornton, le syndic de faillite chargé de retrouver et de liquider les biens de M. Pleterski, comment il avait conservé l'accès aux points Scène+ et pourquoi ils n'avaient pas été inclus dans la saisie initiale de ses biens.
La Banque Scotia s'est refusée à tout commentaire tant que l'affaire est en cours, tandis que le syndic a déclaré qu'il ne pouvait pas divulguer d'autres informations que le rapport en raison de l'enquête criminelle en cours.
En fin de compte, si les points ont été accumulés grâce à des activités illégales — des transactions effectuées avec de l'argent prétendument dû à des investisseurs — «cela enfreint les termes et conditions [du programme], et la Banque Scotia aurait donc le droit de saisir ces points», a dit M. Choi.
Samantha Galea, une administratrice de l'insolvabilité basée à Toronto qui n'est pas impliquée dans l'affaire de Pleterski, a déclaré que les points devraient être considérés comme des «biens» et que, par conséquent, Pleterski avait l'obligation de les déclarer.
«Il aurait dû le savoir», a précisé Mme Galea, ajoutant que de telles omissions peuvent entraîner une extension de la procédure.
C'est une approche que le syndic semble adopter : dans le rapport, il recommande que la faillite de M. Pleterski soit prolongée de deux ans, au lieu de la libération moyenne de neuf à vingt et un mois.
Cette libération — la dernière étape de la faillite — serait également conditionnée au paiement par Pleterski de 4,5 millions de dollars au syndic pour d'autres actifs non comptabilisés, notamment une montre et des cryptomonnaies.
En fin de compte, Mme Galea soutient qu'«il appartiendra au tribunal de décider s'il sera libéré ou non».