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On a fait le calcul pour les méthodes les plus communes: la pilule, l'anneau et le stérilet.
Une pétition déposée mardi à l’Assemblée nationale en faveur de l’instauration d'un programme d’accès gratuit à la contraception a été signée massivement. Mais combien une Québécoise moyenne dépensera-t-elle au cours de sa vie pour éviter les grossesses non désirées? On a fait le calcul pour les méthodes les plus communes: la pilule, l'anneau et le stérilet.
L’âge médian de la première relation sexuelle orale ou vaginale se situe entre 16 et 17 ans au Québec, précise l’Enquête québécoise sur la santé des jeunes du secondaire 2016-2017. L’âge moyen de la ménopause au Canada est de 51 ans. Une femme devrait donc se protéger durant environ 35 années de sa vie.
Le contraceptif oral combiné, communément appelé la pilule, demeure la méthode majoritairement utilisée chez les femmes âgées de 17 à 29 ans ayant déjà eu une relation sexuelle vaginale, indique l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ).
Selon la Fédération du Québec pour le planning des naissances, la pilule contraceptive coûte environ 17$ par mois. Si l’on calcule qu’une femme doit payer ce montant chaque mois durant 35 années, elle déboursera donc 7 140$ au total.
Si une femme opte plutôt pour l’anneau vaginal, qui coûte environ 22$ par mois, le montant total s’élèvera à 9 240$.
De son côté, le stérilet de cuivre coûte entre 90$ et 200$ à chaque fois. Il sera toutefois efficace pour une durée moyenne de cinq ans. Une femme devra ainsi allouer un minimum de 630$ pour cette méthode contraceptive durant sa vie.
Les méthodes hormonales comme la pilule et les stérilets hormonaux sont couverts à 80% par la Régie de l’assurance maladie (RAMQ) et la plupart des assurances privées. Des franchises sont toutefois réclamées par la RAMQ, ce qui fait en sorte que le prix ne diminue pas drastiquement pour la majorité des femmes.
Certaines personnes sont généralement couvertes gratuitement par le régime public d’assurance médicaments. Ce sera le cas si vous détenez par exemple un carnet de réclamation valide ou que vous êtes âgée de moins de 18 ans, sans accès à un régime privé.
Vous serez généralement admissible si vous avez entre 18 à 25 ans, sans accès à un régime privé, fréquentez à temps plein un établissement d’enseignement secondaire, collégial ou universitaire, sans conjoint ou conjointe et que vous habitez chez parents.
La pétition qui réclame la gratuité des produits contraceptifs, déposée par la porte-parole féminine de Québec solidaire (QS), Ruba Ghazal, a récolté près de 100 000 signatures.
C’est la pétition qui a récolté le plus de signatures pour l’actuel mandat. QS urge donc le gouvernement Legault de mettre en place «cette mesure populaire».
«Avec l'élection de Donald Trump et les reculs pour les droits des femmes aux États-Unis, beaucoup de Québécoises, mais aussi de Québécois, ont voulu se mobiliser, alors ça ne m'étonne pas que ma pétition soit devenue virale», a déclaré Mme Ghazal dans un point de presse à l’Assemblée nationale plus tôt cette semaine.
La députée solidaire était aux côtés de la Fédération québécoise pour le planning des naissances, l'organisme qui a lancé la pétition.
Selon Mme Ghazal, offrir la contraception gratuitement est «la meilleure manière de renforcer le droit des femmes à choisir pour le corps». Elle déplore que la ministre Martine Biron n’a pas intégré cette mesure à son plan d’accès à l’avortement, et ce, «en pleine crise du coût de la vie».
«C'est injuste que le coût de la contraception repose sur les épaules des femmes, alors que tout coûte de plus en plus cher. Avec l'argent qu'on économise en prévenant les grossesses non désirées, la gratuité de la contraception est une mesure de prévention à coût nul! Je demande à la CAQ de répondre positivement à cette mobilisation inédite, pour que le Québec continue d'être un modèle et un précurseur pour l'égalité entre les femmes et les hommes», a conclu Mme Ghazal.
Avec les informations d’Émeric Montminy pour Noovo Info