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«C'est un miracle», confient des survivants de l'accident d'avion à Toronto

Les 80 personnes à bord de l'avion, dont quatre membres d'équipage, ont été sauvées.

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Joanna Lavoie
Joanna Lavoie / CTV News

Lundi vers 14h15, un avion de banlieue s'est écrasé à l'aéroport Pearson de Toronto, a ensuite dérapé sur le côté et s'est retrouvé sur le toit.

 

Ce texte est une traduction d'un article de CTV News

L'incident s'est produit sur la piste 23 de l'aérogare 3 et a blessé 21 passagers, dont 19 sont sortis de l'hôpital depuis mardi.

Les 80 personnes à bord de l'avion, dont quatre membres d'équipage, ont été sauvées.

Les causes de l'accident font toujours l'objet d'une enquête.

 

Voici quelques-uns de leurs témoignages :

«Nous avons encore une mission à terminer dans la vie.»
- Le père Joal Bernales, survivant du vol Delta 4819

Le père Joal Bernales est un survivant du vol Delta 4819, qui s'est écrasé à l'aéroport Pearson de Toronto le 17 février.
Le père Joal Bernales est un survivant du vol Delta 4819, qui s'est écrasé à l'aéroport Pearson de Toronto le 17 février.

Un prêtre catholique philippin qui se rendait à Toronto pour rendre visite à des parents fait partie des 80 personnes qui ont survécu à l'accident d'avion survenu lundi à l'aéroport Pearson.

Le père Joal Bernales avait décollé de Phoenix (Arizona) pour un vol de nuit à destination de Toronto, mais a dû s'arrêter à St Paul (Minnesota) pour prendre une correspondance.

Le père Bernales, qui n'a pas été blessé, a parlé de son expérience à CP24.com mardi après-midi.

«Je suis parfaitement bien ici, à la maison, avec mon cousin. Bien sûr, je me repose. Vous savez, je pense à ce qui s’est passé hier, à l’accident d’avion», a dit M. Bernales, qui est curé du sanctuaire archidiocésain et de la paroisse Saint-Joseph dans la municipalité de San Jose, dans la région de Bicol.

«Pour moi, c’est vraiment un miracle. Je verrais tout dans la perspective, bien sûr, de la foi, dans les yeux de Dieu.»

M. Bernales a souligné que le vol entre Minneapolis et Toronto s'était déroulé sans incident. Il s'était reposé et avait prié, et il était impatient d'atterrir à l'aéroport Pearson et de se rendre chez son cousin à Markham pour passer un peu de temps avec les membres de sa famille, y compris sa nièce, qui est venue au Canada à la fin de l'année dernière avec un visa d'étudiant.

Malheureusement, les choses ne se sont pas déroulées comme prévu.

«Donc pour moi, ce fut un atterrissage vraiment difficile. J'en étais tellement conscient, c'était si dur. Et puis, c'est à ce moment-là que l'équilibre a été rompu», a-t-il partagé, ajoutant qu'il était resté calme.

«Et puis tout va si vite là-dedans, et puis ça s’arrête. Mais quand l’avion s’est arrêté, tout est devenu chaotique. Mais c’est une bonne chose qu’il y ait encore de l’humanité, que nous nous disions tous : "Tout va bien ? Tout va bien ? Tout va bien ?". »

M. Bernales, qui, avec son voisin de siège et plusieurs autres passagers, a été laissé suspendu la tête en bas, a dit avoir vu des personnes blessées, avec «du sang sur le visage», a-t-il dit.

La personne assise à côté de M. Bernales au 6e rang a alors détaché sa ceinture de sécurité et est tombée au plafond de l’avion renversé. Ils ont ensuite porté secours à Bernales avant d’être rapidement évacués de l’avion, qui, selon lui, sentait le carburant. Il a dit qu’ils faisaient partie du dernier groupe de personnes évacuées de l’avion et que quelques instants après le débarquement, il y a eu une explosion.

M. Bernales a raconté qu'il avait été rapidement pris en charge par une navette et emmené au terminal 1 avec un certain nombre d'autres passagers. Il affirne qu'ils ont parlé avec des fonctionnaires pendant un certain temps et qu'on leur a offert de la nourriture et des boissons avant de les emmener à l'hôtel Sheraton, situé à proximité. Ce n'est qu'après 19 heures qu'il a pu rentrer chez lui avec ses cousins.

Francis Prima a souligné qu'il roulait sur l'autoroute avec sa femme et son fils pour aller chercher son cousin lorsqu'il a manqué un appel d'un numéro inconnu. Cet appel était celui de Bernales, qui l'a calmement informé que l'avion dans lequel il voyageait s'était écrasé à l'atterrissage à Pearson.

Quand j'ai entendu le message vocal, j'ai entendu : "Oh cousin, c'est Joal. J'ai déjà atterri, mais mon avion s'est écrasé, mais je vais bien", raconte M. Prima, qui n'avait pas encore entendu parler de l'incident.

«J'ai allumé les nouvelles et c'est là que j'ai commencé à m'inquiéter, même s'il m'a dit que tout allait bien. Je suis vraiment reconnaissant qu'il aille bien, physiquement, mentalement et émotionnellement. Je pense qu'il est prêt à reprendre son vol jeudi.»

Francis Prima, à gauche, avec son cousin le père Joal Barnales, qui a survécu à l'accident d'avion survenu le 17 février à l'aéroport Pearson de Toronto.
Francis Prima, à gauche, avec son cousin le père Joal Barnales, qui a survécu à l'accident d'avion survenu le 17 février à l'aéroport Pearson de Toronto.

En repensant à l'épreuve qu'il a endurée, M. Bernales a confié avoir le sentiment que tous ceux qui ont survécu l'ont fait pour une raison.

«Ma réflexion est que, oui, nous avons encore une mission à accomplir dans la vie, parce que nous sommes tous dans la main de Dieu», a partagé M. Bernales, qui a contacté son diocèse pour lui demander de célébrer une messe d'Action de grâce.

«Je pense que nous tous, les 80 passagers et membres d'équipage, avons encore une mission à accomplir dans le temps de Dieu, dans le dessein de Dieu. C'est ce que je pense en ce moment. Parce qu'en regardant objectivement sur YouTube, aux informations, la façon dont l'avion a atterri, c'est fou. Vous savez, tous les passagers n'ont aucune chance de partir, aucune chance de survivre.»

Après trois semaines de vacances, Bernales entamera jeudi son voyage de retour via Phoenix.

Admettant qu'il n'est pas tout à fait sûr de ce qu'il ressent à l'idée de reprendre l'avion, M. Brernales a avancé que son objectif était de rentrer chez lui et de poursuivre son travail au sein de sa paroisse.

«Chaos généralisé» : un passager raconte la scène à l'intérieur de l'avion après le crash

John Nelson, un autre passager du vol Delta 4819, se dit chanceux d'être encore en vie.

M. Nelson était assis dans la dixième rangée de l'avion, devant l'aile, lorsque l'avion a fait un atterrissage brutal, a dérapé sur le côté et s'est retourné sur le toit. Il a également dit avoir vu une «grosse boule de feu sur le côté gauche de l'avion» à ce moment-là.

M. Nelson, quiaffirme qu'il portait sa ceinture de sécurité au moment de l'accident, a expliqué à CNN lundi soir qu'il avait entendu une «énorme détonation» au moment où l'avion a touché le tarmac, quelques instants avant que «tout ne parte littéralement en vrille».

«Tout s'est passé tellement vite que je me souviens juste de m'être ressaisi et d'avoir essayé de ne pas me cogner la tête contre quoi que ce soit», a raconté M. Nelson, qui, comme les autres passagers, a été «ballotté de tous les côtés».

«Lorsque tout s'est terminé, j'étais à l'envers, tout le monde l'était aussi. Nous avons essayé de sortir de là aussi vite que possible».
- John Nelson, passager du vol Delta 4819

Il raconte qu'ils se sont rapidement détachés de leur ceinture et sont tombés au plafond de l'avion, ce qu'il décrit comme une «sensation surréaliste», avant de ramper jusqu'à l'arrière de l'avion qui sentait le kérosène et de sortir avec l'aide de l'équipage.

«Même maintenant, je sens l'odeur du kérosène», a expliqué M. Nelson, qui a décrit la scène comme un «chaos général», avec des gens qui criaient «sortez, sortez, sortez».

«Les pompiers et les ambulanciers sont arrivés tout de suite.»

M. Nelson dit avoir sorti son téléphone à ce moment-là et avoir filmé une partie de ce qui se passait. Il a arrêté de filmer peu avant d'entendre une deuxième explosion.

«Heureusement, les pompiers sont sortis de là.»

Image de l'accident d'avion à l'aéroport international Pearson de Toronto.
Image de l'accident d'avion à l'aéroport international Pearson de Toronto.

M. Nelson a indiqué que certains passagers avaient été blessés, mais que la plupart semblaient aller bien. Il a ajouté qu'il se sentait «stressé, nerveux et tremblant» à la suite de cette épreuve.

«C'est incroyable que nous soyons encore là. J'espère que cela ne se reproduira plus», a-t-il dit, ajoutant que rien ne semblait anormal dans les quelque deux heures de vol entre Minneapolis-Saint Paul et Toronto.

La seule chose atypique que M. Nelson a remarquée, ce sont des «rafales de vent» lorsque l'avion s'est approché du tarmac enneigé.

«La neige avait en quelque sorte soufflé sur les pistes, et en arrivant, c'était la routine, mais on pouvait remarquer que les pistes étaient dans un état bizarre», a-t-il affirmé.

Laissant aux experts le soin de déterminer la raison exacte de l'atterrissage en catastrophe de l'avion, M. Nelson a tout de même dit qu'il supposait que l'incident avait été causé par la combinaison d'un atterrissage brutal, de la neige et du vent - «tout cela à la fois».

«Pendus comme des chauves-souris»

Pete Koukov est un survivant de l'avion Delta 4819, qui s'est écrasé à l'aéroport Pearson de Toronto le 17 février.
Pete Koukov est un survivant de l'avion Delta 4819, qui s'est écrasé à l'aéroport Pearson de Toronto le 17 février.

Pete Koukov dit avoir vécu «des dernières 24 heures intéressantes».

M. Koukov, qui, peu après le crash, a publié sur les réseaux sociaux une vidéo devenue virale montrant des passagers se démenant pour sortir de l'avion endommagé avec l'aide d'hôtesses de l'air, ainsi que la scène chaotique sur le tarmac alors que les équipes de pompiers éteignaient les flammes émanant de l'avion CRJ-900, a affirmé qu'il ne s'était pas rendu compte que quelque chose n'allait pas jusqu'au moment où l'avion dans lequel il se trouvait s'est écrasé sur le tarmac.

«[...] Pour moi, c’était comme si les roues avaient touché le sol… et puis tout d’un coup, je me souviens d’avoir été complètement sur le côté, j’ai regardé vers le bas et j’ai vu comme des étincelles et des flammes et tout ce qui frottait contre le sol», a-t-il mentionné lors d’une interview sur NBC.

M. Koukov, qui était assis sur le siège côté fenêtre, avait précédemment dit à CNN qu'ils avaient eu l'impression d'être «suspendus à l'envers comme des chauves-souris».

 

Il a ajouté que lui et la femme à côté de lui s'en étaient sortis assez rapidement, ayant réussi à détacher leur ceinture et à se tenir debout au plafond de l'avion.

Selon M. Koukov, l'équipage a d'abord demandé aux passagers de ne pas bouger, mais il n'a pas tardé à leur conseiller de descendre et de sortir de l'avion.

«À ce moment-là, les gens se sentaient assez affolés et tout le monde était manifestement capable de descendre. La plupart des gens ont eu besoin de l'aide de quelqu'un qui était déjà descendu, je pense, et nous avons ensuite lentement quitté l'avion», a-t-il souligné à propos de l'évacuation «assez bien organisée».

«Cela ne semblait pas si fou une fois que l'avion s'est arrêté et que tout le monde a réalisé que, pour la plupart, ils allaient bien, car personne n'était sérieusement blessé.»

Comme d'autres personnes ayant survécu à l'incident, M. Koukov a dit qu'il s'estimait lui aussi chanceux d'être sorti vivant de l'accident.

«J'ai pu serrer dans mes bras la personne que je ne connaissais pas, assise à côté de moi, et lui dire que tout allait bien. J'ai aussi pu serrer dans mes bras mes amis qui sont venus me chercher à l'aéroport», a-t-il confié à CNN.

Avec des information de CNN, NBC et Ryan White de CTV News.

Joanna Lavoie
Joanna Lavoie / CTV News