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La cheffe de cabinet de Justin Trudeau, Katie Telford, ira témoigner devant le comité de la procédure de la Chambre des communes qui se penche sur les allégations d'ingérence étrangère dans les deux dernières élections fédérales.
La cheffe de cabinet de Justin Trudeau, Katie Telford, ira témoigner devant le comité de la procédure de la Chambre des communes qui se penche sur les allégations d'ingérence étrangère dans les deux dernières élections fédérales.
«Bien qu'il y ait de sérieuses contraintes sur ce qui peut être dit en public sur les questions sensibles de renseignement, dans un effort pour faire fonctionner le Parlement, Mme Telford a accepté de se présenter devant (ce) comité», a indiqué le bureau du premier ministre dans une déclaration écrite transmise mardi avant-midi.
Ce coup de théâtre survient quelques heures avant le moment prévu d'un vote, aux Communes, sur une motion conservatrice visant à réclamer un tel témoignage devant un autre comité, celui de l'éthique.
Les conservateurs tentaient depuis des semaines de faire adopter une motion similaire devant le comité de la procédure, mais les libéraux y siégeant ont empêché la tenue d'un vote en discourant durant de longues heures.
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Mardi, la motion a finalement pu être adoptée à ce comité après que le bureau de M. Trudeau eut fait savoir que Mme Telford se rendrait disponible pour comparaître.
Lorsqu'appelé à expliquer la volte-face en mêlée de presse, le premier ministre a répondu que `ce n'est pas une question de changer d'idée'.
«C'est une question qu'une fois que le mandat (du rapporteur spécial) est maintenant sorti et que l'ancien gouverneur général (David Johnston) va commencer son travail, les gens vont savoir qu'il y a une façon sérieuse et responsable de trouver toutes les réponses que les gens ont», a-t-il dit avant de se rendre à la période des questions.
Il a fait valoir que Mme Telford ne pourra pas répondre publiquement à des questions sensibles sur la sécurité nationale et que le travail du rapporteur spécial, lui, permettra de faire un travail complet sur ce dossier.
Selon le libellé du texte entériné en comité, Mme Telford comparaîtra durant au moins deux heures et devra prêter serment. La date de son témoignage sera fixée entre le 3 et le 14 avril.
D'autres témoins seront aussi appelés à comparaître, y compris les directeurs nationaux de campagne pour les libéraux et les conservateurs dans le cadre des élections de 2019 et de 2021.
Par ailleurs, M. Trudeau a écarté toute possibilité que le vote devant survenir aux Communes, plus tard mardi, en soit un de confiance.
Un tel scénario aurait pu faire tomber le gouvernement minoritaire libéral et plonger le pays dans une campagne électorale.
Peu de temps avant que le bureau de M. Trudeau n'indique que Mme Telford ira finalement témoigner en comité, le chef néo-démocrate Jagmeet Singh avait menacé d'appuyer la motion conservatrice.
«Si le gouvernement libéral (....) n'arrête pas l'obstruction dans le comité, s'il ne permet pas à la cheffe de cabinet de Justin Trudeau de témoigner, on va les forcer de le faire en appuyant la (motion) d'opposition aujourd'hui», a-t-il signalé.
Or, les néo-démocrates ont finalement voté contre la motion qui a donc été rejetée en raison de l'opposition, également, des libéraux.
Les bloquistes ont appuyé la proposition conservatrice, mais cela n'a pas été suffisant pour rallier une majorité de voix.
Le député Charlie Angus a soutenu que la motion n'était «pas importante maintenant à cause du rôle du NPD pour forcer Mme Telford d'(aller) au comité».
Son chef, M. Singh, en a rajouté une couche en affirmant ensuite que c'était son ultimatum qui avait incité les libéraux à laisser Mme Telford témoigner.
Cette attribution de mérite par le NPD a aussitôt été balayée du revers de la main par les conservateurs, qui estiment plutôt que ce sont eux qui ont forcé la main au gouvernement Trudeau.
«À chaque fois qu'il y a un enjeu et que M. Singh se lève pour le soulever à la faveur de l'opposition, tout le monde part à rire parce qu'on sait que, de l'autre côté, il donne son appui au gouvernement. Il dit un peu n'importe quoi», a commenté le lieutenant pour le Québec des conservateurs, Pierre Paul-Hus.
Il a relevé que la motion conservatrice incluait la comparution de nombreux autres témoins qui ne sont donc pas convoqués, comme l'ambassadrice du Canada en République populaire de Chine, Jennifer May, et l'un de ses prédécesseurs, John McCallum.
«Il y avait réellement du mordant dans notre motion», a renchéri le député conservateur Andrew Scheer.
Il a noté que les témoins auraient été convoqués devant le comité de l'éthique, qui est présidé par un élu conservateur. Le comité de la procédure est présidé par la libérale Bardish Chagger et M. Scheer juge qu'elle aide le gouvernement dans son «camouflage».
L'opposition officielle et les bloquistes ont en outre critiqué la nomination de M. Johnston comme rapporteur spécial indépendant sur l'ingérence étrangère puisqu'ils estiment notamment qu'il est trop proche de M. Trudeau.Les libéraux maintiennent que l'intégrité de M. Johnston est irréprochable et qu'il est bien placé pour recommander au gouvernement les mesures à préconiser pour «rassurer les Canadiens».
Avec des informations de Michel Saba