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Questionnée à savoir si cette histoire était terminée, Christine Labrie a répondu sans hésitation: «non».
Le malaise est encore palpable au sein des rangs solidaires concernant le député Haroun Bouazzi et ses propos sur le racisme allégué à l’Assemblée nationale, malgré la volonté des porte-parole de mettre le scandale derrière eux. De plus, celui qui est porte-parole de son parti en matière de finances ne donnera pas la réplique à la mise à jour économique de jeudi.
Questionnée à savoir si cette histoire était terminée, la députée solidaire Christine Labrie a répondu sans hésitation: «Non».
La même question a donné un «Oui» sans trop de conviction de la part de son collègue Sol Zanetti.
Le député solidaire Vincent Marissal a été plus loquace, admettant que la situation le rendait émotif. «Moi, hier (mardi), j'ai eu honnêtement la pire journée de ma vie politique depuis que je suis ici», a-t-il lancé.
«C'est difficile de faire mon travail dans ce temps-là, alors j'en appelle à la maturité. J'en appelle au travail, au professionnalisme. Qu'on arrête de s'éparpiller dans des "sides show" qui n'ont pas rapport (...) C’est un message à tous les députés de la planète: quand vous mettez votre parti dans le trouble, ça n'aide personne. Et Haroun, il nous a entendus», a ajouté le député de Rosemont.
M. Marissal n’a pas voulu dire s’il avait encore confiance en Haroun Bouazzi, affirmant simplement qu’il était encore membre du caucus.
M. Bouazzi est au centre d’une controverse après avoir affirmé qu’il voyait «tous les jours» à l’Assemblée nationale «la construction de cet Autre» dont la culture «serait dangereuse ou inférieure».
Il a été rappelé à l’ordre par les deux porte-parole du parti, Gabriel Nadeau-Dubois et Ruba Ghazal. Malgré tout, le député solidaire avait persisté et signé lors d’une entrevue à la radio de Radio-Canada, en ciblant entre autres les ministres Christian Dubé et Lionel Carmant ainsi que le chef péquiste Paul St-Pierre Plamondon.
Mardi, Haroun Bouazzi a fait acte de contrition sur le réseau social X en affirmant qu’il ne «considère pas que l’Assemblée nationale et ses membres sont racistes» et a présenté ses excuses pour sa «maladresse» à MM. Dubé et Carmant.
Ses excuses n’ont pas satisfait les partis d’opposition. Ils ont fait front commun mardi en déposant chacun une motion pour dénoncer les propos de l’élu solidaire.
Le député Andrés Fontecilla a dit mercredi qu’il a «senti beaucoup d'hostilité» et qu’il y avait «peut-être eu un petit peu d'acharnement» envers son collègue. «J'espère qu’on passe à autre chose», a-t-il affirmé, ajoutant que, selon lui, le caucus est uni.
Le principal intéressé était d’ailleurs absent de l’Assemblée nationale mercredi afin de «prendre un pas de recul pour se reposer», a expliqué la porte-parole solidaire, Ruba Ghazal, ajoutant que le caucus est sorti «uni derrière une position forte et importante».
M. Bouazzi ne sera pas celui qui va commenter la mise à jour économique jeudi, a confirmé le parti. C'est Vincent Marissal et Christine Labrie qui réagiront à l'énoncé économique du ministre des Finances, Eric Girard.
«Les derniers jours ont été éprouvants, surtout pour ma famille. Je vais prendre quelques jours pour prendre soin de moi et être aux côtés de mon épouse et de mes enfants», a écrit le député solidaire sur le réseau social X mercredi en fin de journée.
Mme Ghazal n'a pas fermé la porte à la possibilité de délester M. Bouazzi de ses responsabilités au caucus, notamment comme porte-parole sur le dossier des finances. «Je n'ai rien à vous annoncer aujourd'hui. Il va y avoir des discussions par rapport au rebrassage des dossiers», a-t-elle affirmé devant les journalistes de la Tribune de la presse.
Pour sa part, M. St-Pierre Plamondon est revenu à la charge, mercredi, en accusant M. Bouazzi, et QS au grand complet, de verser dans le «wokisme».
«Ce qui se passe ici, c'est le ras-le-bol du wokisme, d'une approche qui est généralisée à QS depuis au moins 10 ans, qui consiste à déformer les propos des autres, déformer la réalité pour organiser des procès d'intention», a-t-il balancé.
Selon lui, le «wokisme», c'est aussi de faire des «campagne d'intimidation avec les mots phobes, racistes, intolérants» et «jouer sur la victimisation» pour «limiter toute discussion sur un sujet donné».
«Cette approche-là, elle est typique de QS depuis des années, a-t-il poursuivi. Ce wokisme-là, la population en entier en a ras-le-bol. Et les élus de tous les partis, sauf QS, en ont soupé de se faire traiter de tous les noms.»
Les accusations du chef péquiste ont fait bondir Vincent Marissal. «Moi, la guerre d'étiquette, c'est l'affaire que j'haïs le plus en politique. Ça ne mène nulle part, a-t-il dit. Je ne sais pas à quoi tient cet acharnement de Paul sur les "wokes".»
De leur côté, le Parti libéral du Québec et la Coalition avenir Québec ont continué, mercredi, de réclamer des excuses complètes et sincères de la part de Haroun Bouazzi.