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Cette approche serait «généralisée à QS depuis au moins 10 ans».
Les propos tenus par le solidaire Haroun Bouazzi concernant du racisme allégué à l’Assemblée nationale sont ancrés dans un problème «plus large», estime le chef du Parti québécois (PQ) Paul St-Pierre Plamondon, qui croit que Québec solidaire (QS) incarne la mouvance du wokisme, un concept dont la plupart des élus et la population ont «ras-le-bol».
L’affaire Bouazzi dépasse largement le fait de ses déclarations, il porte sur le modus operandi de Québec solidaire depuis des années, et de manière plus importante, sur le ras-le-bol partagé dans l’ensemble de notre société vis-à-vis du wokisme et de ses procédés malhonnêtes.… pic.twitter.com/xA2sbhd7cV
— Paul St-Pierre Plamondon (@PaulPlamondon) November 20, 2024
C’est ce qu’a avancé le péquiste lors d’un point de presse mercredi à l’Assemblée nationale, au lendemain d’un regroupement des autres partis contre QS et M. Bouazzi, dont les excuses n’ont satisfait aucune des formations politiques.
Paul St-Pierre Plamondon est revenu à la charge pour dénoncer une «approche typique» chez QS qui consisterait «à déformer les propos des autres et déformer la réalité pour organiser des procès d’intention» pour ensuite «faire en sorte que des campagnes d’intimidation avec des mots "phobes", racistes, intolérants contraignent les gens qui ont un désaccord au mutisme.»
Toujours selon le député de la circonscription de Camille-Laurin, cette approche «est généralisée à QS depuis au moins 10 ans».
«Arrive un moment où tous les élus en ont ras-le-bol de la malhonnêteté intellectuelle, de ces accusations, cette intimidation et cette victimisation […] Tout ça pour imposer des concepts qui intellectuellement ne tiennent pas la route et qui ont mené à certaines dérives dans notre société», a lancé le chef du PQ lors du point de presse.
M. St-Pierre Plamondon a affirmé que le PQ était engagé à «traiter de tous les sujets [...] avec les mots les plus justes possible, en étant prudent et en ne blâmant jamais les individus.»
M. Bouazzi, qui a pris une journée de congé mercredi, est embourbé dans une controverse en raison d'une déclaration qu'il a faite au gala de la Fondation Club Avenir: «Dieu sait que je vois ça à l’Assemblée nationale tous les jours, la construction de cet Autre, de cet Autre qui est maghrébin, qui est musulman, qui est Noir, qui est Autochtone, et de sa culture qui, par définition, serait dangereuse ou inférieure», avait-il alors souligné.
Rappelons que la CAQ, le PLQ et le PQ ont fait front commun mardi en déposant chacun une motion pour dénoncer les propos d'Haroun Bouazzi. «Hier vous avez senti une colère sourde dans l'enceinte de l'Assemblée nationale. C'est parce que c'est de la désinformation qui porte atteinte à l'institution et à des individus», a dit Paul St-Pierre Plamondon aux journalistes mercredi.
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Sans surprise, la saga entourant M. Bouazzi a aussi retenu l'attention lors du point de presse matinal des députés solidaires Ruba Ghazal et Guillaume Cliche-Rivard.
La nouvelle co-porte-parole de la formation de gauche n'a pas voulu détailler sur les possibles tensions qui auraient pu être créées au sein du caucus de QS depuis que l'affaire a éclaté.
«On a tous des collègues de travail et les relations interpersonnelles ne sont pas d'intérêt public. Je ne parlerai pas de mes relations interpersonnelles avec aucun de mes collègues», a dit Mme Ghazal, qui a toutefois avoué avoir voulu faire son entrée dans son nouveau rôle de «manière plus calme».
L'important, a rappelé Ruba Ghazal, c'est que le caucus de QS soit sorti mardi «unis» et «unanime» sur la position du parti voulant que les membres de l'Assemblée nationale et l'Assemblée nationale comme institution elle-même ne soient pas racistes.
Questionnée à savoir si cette histoire était terminée, la députée solidaire Christine Labrie a répondu sans hésitation: «non».
La même question a donné un «Oui» sans trop de conviction de la part de son collègue Sol Zanetti.
Le député solidaire Vincent Marissal a été plus loquace, admettant que la situation le rendait émotif. «Moi, hier, j'ai eu honnêtement la pire journée de ma vie politique depuis que je suis ici», a-t-il lancé.
«C'est difficile de faire mon travail dans ce temps-là, alors j'en appelle à la maturité. J'en appelle au travail, au professionnalisme. Qu'on arrête de s'éparpiller dans des "sides show" qui n'ont pas rapport (...) C'est un message à tous les députés de la planète: quand vous mettez votre parti dans le trouble, ça n'aide personne. Et Haroun, il nous a entendus», a ajouté le député de Rosemont.
M. Marissal n'a pas voulu dire s'il avait encore confiance en Haroun Bouazzi, affirmant simplement qu'il était encore membre du caucus.
Le libéral André Fortin s'est fait prudent sur l'attaque de St-Pierre Plamondon à l'endroit des solidaires soulignant que c'était aux électeurs de décider s'ils étaient «tannés» de la formation de QS.
Avec de l'information de la Presse canadienne