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Politique
Chronique |

Victoire de Mark Carney: des élections maintenant!

Nous devons retrouver une stabilité le plus rapidement possible.

Ça y est, c’est fait: Mark Carney a gagné sa course, et pas qu’un peu. Il deviendra ainsi le 24e premier ministre du Canada. Un PM non élu par la population ne part pas sur des bases très solides pour faire face à l’administration Trump. Si Carney veut vraiment gouverner ce pays, il doit aller chercher un mandat.

Il s’est peut-être fait dérouler le tapis rouge par l’establishment libéral, mais cette situation étrange ne peut qu’être temporaire. Cette «course» ne lui donne pas une très forte légitimité pour gouverner efficacement dans ce nouveau contexte dans lequel notre voisin et allié s’est brutalement retourné contre nous.

Justin Trudeau doit procéder à une transition rapide, et Mark Carney doit déclencher sans délai des élections en se présentant chez la gouverneure-générale. Le monde dans lequel nous vivons a dramatiquement changé, nous avons besoin d’un gouvernement qui aura reçu l’aval des électeurs. Nous devons retrouver une stabilité le plus rapidement possible.

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Un choc des idées

Le Canada doit élire un gouvernement qui ait les coudées franches pour négocier et gouverner. Et les électeurs doivent voir de vrais débats sur les propositions des partis face aux défis énormes qui se dressent devant nous : guerre commerciale, spectre de récession et de stagflation, menaces d’annexion, déficits monstres, immigration et la crise climatique. Qui a le meilleur plan?

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Les débats entre les candidats libéraux étaient-ils vraiment des débats? Les candidats étaient pratiquement d’accord sur tout, personne ne mettait à l’épreuve les idées de personne. Personne ne demandait des précisions sur les propositions… ce qui était un peu normal avec quatre libéraux côte à côte.

C’est dans le cadre d’une vraie campagne opposant tous les partis que nous saurons avec un peu plus de précision ce que les phrases creuses et les slogans entendus lors des débats du PLC signifient vraiment. Si les libéraux prévoient continuer dans la même veine que Justin Trudeau en matière de dépenses et de centralisation. Et c’est aussi dans le cadre d’une vraie campagne que nous saurons si Pierre Poilievre a ce qu’il faut pour faire face à Donald Trump et comment il s’en différencie.

Et les enjeux du Québec?

J’ai aussi hâte que les médias québécois, les élus, le Bloc et les électeurs demandent des comptes aux chefs fédéraux, et tout particulièrement à Mark Carney. Nous n’avons aucune idée de sa vision du fédéralisme et du Québec.

Le débat libéral en français fut un triste spectacle. Au mieux, ce débat nous aura offert des lieux communs imprécis. Au pire, d’autres ont entonné des âneries, comme lorsque Frank Baylis a dit que la loi renforçant la Charte de la langue française empêchait les Québécois d’apprendre le français sans que personne ne le reprenne. Que ce soit un manque d’intérêt ou de compréhension, il y a lieu de s’inquiéter.

Dans le contexte actuel, les enjeux québécois sont mis en veilleuse… mais ils redeviendront inévitablement à l’avant plan. Pour ceux et celles qui pensaient que les problèmes de la fédération avaient disparu comme par magie à cause de Trump, think again!

Nous avons besoin d’entendre les chefs faire des propositions concrètes et précises, se faire questionner sur comment ils vont concilier les intérêts du Québec avec la crise commerciale, nous devons connaître la position de tous sur la laïcité, la langue et les autres notions sur lesquelles le Québec fait souvent cavalier seul.

Une campagne qui va compter

Cette campagne sera enlevante à suivre, parce que rien n’est joué. Il y a quelques semaines à peine, une victoire conservatrice semblait inévitable. Un gouvernement majoritaire était presque acquis pour Pierre Poilievre. À la suite d’une séquence de rebondissements : retour de Trump, démission fracassante de Chrystia Freeland, menaces d’annexion, montée du nationalisme canadien…

Maintenant, personne ne peut prendre une victoire pour acquise, alors les partis devront proposer, débattre, justifier et convaincre. Ce contexte est une bonne chose pour le débat politique et pour la démocratie. 

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