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Il reste 48 États qui ne se sont toujours pas prononcés. Pour le bien de la démocratie et pour les débats d’idées, souhaitons que la course ne se termine pas dans les jours à venir.
Dorénavant, Nikki Haley est la seule candidate à pouvoir freiner le couronnement républicain de Donald Trump. En fait, il lui faudrait carrément un miracle pour espérer le déloger, maintenant qu’il a gagné le New Hampshire.
Le Granite State est historiquement le premier État à se prononcer lors d’une primaire (la semaine dernière en Iowa il s’agissait de caucus, un processus distinct).
Les électeurs sont ici très informés, politisés et l’aspect le plus intéressant est que l’élection est semi-ouverte. Cela veut dire que les non déclarés, ceux qui ne sont ni inscrits comme républicains ou ni comme démocrates peuvent participer à la primaire s’ils le désirent et en font la demande.
Ces orphelins qui naviguent entre les deux familles politiques comptent pour environ 40 % de l’électorat. C’est pour cette raison que Nikki Haley a tout misé sur le New Hampshire. C’est l’État qu’elle pouvait espérer gagner. Les modérés et les républicains qui ont abandonné Trump, pouvaient se tourner vers la candidate.
Donald Trump a remporté l’État, sans grande surprise, mais c’était loin d’être l’humiliation pour Haley qui s’en sort avec un bon résultat vu les circonstances. On pourrait même aller jusqu’à dire qu’il s’agit d’une victoire morale. Tout simplement parce qu’elle est la dernière candidate à l’affronter et elle est l’obstacle qui se trouve entre Trump et la nomination, après tous les abandons des dernières semaines.
Elle a choisi de rester dans la course et de tenter sa chance dans son État natal, la Caroline du Sud, qui se prononcera le mois prochain. Malheureusement pour elle, la Caroline du Sud n’est pas le New Hampshire. Bien qu’elle soit l’ancienne gouverneure de cet État, il est très peu probable, voire quasi impossible qu’elle y gagne. Reste donc-t-il un scénario crédible où elle remporte la nomination ? Pas vraiment. Donald Trump tient, sans contredit, les rênes du parti républicain.
Sur le terrain, à Manchester, j’ai eu la chance de rencontrer des électeurs et d’échanger avec eux. Plusieurs étaient peu motivés devant les deux uniques noms sur le bulletin de vote. Certains ont aussi voté à reculons pour Donald Trump en affirmant que quatre années d’une présidence Trump valaient mieux qu’un second mandat pour Joe Biden.
Le message du parti républicain de l’État était aussi clair, « votez pour Donald Trump ». Aspect intéressant, le gouverneur de l’État, Chris Sununu, a choisi d’aller à contre-courant et d’appuyer Haley.
L’ex-ambassadrice à l’ONU avait déjà une cible dans le dos, mais la suite devrait être pénible pour elle. Donald Trump est très certainement frustré de constater qu’elle poursuive la campagne. Si elle abandonne, le chemin est complètement libre vers la nomination.
Avec un agenda aussi chargé avec quatre procès à venir au criminel et deux qui sont toujours en cours au civil, il aurait assurément apprécié ne plus avoir à faire campagne de manière traditionnelle. Je fais cette précision parce qu’il va poursuivre sa campagne, peu importe ce que nous réserva l’avenir. Il va simplement échanger les auditoriums pour les palais de justice où il va rappeler qu’il est victime d’une « chasse aux sorcières », stratégie qui fonctionne auprès de son électorat.
Il reste 48 États qui ne se sont toujours pas prononcés. Pour le bien de la démocratie et pour les débats d’idées, souhaitons que la course ne se termine pas dans les jours à venir. Si c’est le cas, nous aurons droit à un très long dix mois où tous les coups bas seront permis entre le camp Biden et le camp Trump.
Une perspective peu reluisante.
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