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La suite de cette affaire reste incertaine.
Le sénateur du Maryland Chris Van Hollen affirme que Kilmar Abrego Garcia a été expulsé à tort et lui a annoncé avoir été transféré d'une prison salvadorienne pour terroristes vers un centre de détention offrant de meilleures conditions.
M. Van Hollen affirme que le Salvadorien lui a confié, lors d'une réunion jeudi, avoir partagé une cellule avec 25 prisonniers et avoir peur de nombre d'entre eux.
Le sénateur, qui s'est rendu au Salvador, a déclaré aux journalistes que cette affaire ne concernait pas uniquement M. Abrego Garcia.
«Il s'agit de protéger les droits constitutionnels de tous ceux qui résident aux États-Unis», a déclaré le sénateur Van Hollen.
L'épouse de Kilmar Abrego Garcia, Jennifer, essuyait ses larmes lorsque M. Van Hollen a évoqué les propos de l'homme, qui disait souhaiter parler à sa femme.
La suite de cette affaire reste incertaine.
D'autres démocrates ont partagé leur intention de se rendre au Salvador pour réclamer sa libération, mais la pression partisane n'a donné aucun résultat. Le président américain Donald Trump et son homologue salvadorien Nayib Bukele ont persisté à vouloir empêcher M. Abrego Garcia de rentrer aux États-Unis, alors même que des responsables de l'administration Trump ont qualifié son expulsion d'erreur et que la Cour suprême des États-Unis a demandé à l'administration de faciliter son retour.
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M. Bukele a publié jeudi des images de la rencontre de M. Van Hollen avec Kilmar Abrego Garcia et a déclaré que le prisonnier du Centre de détention pour terroristes (CECOT) du pays «a l'honneur de rester sous la garde du Salvador». L'attachée de presse de la Maison-Blanche, Karoline Leavitt, a affirmé qu'il «ne vivra plus jamais aux États-Unis».
Les démocrates affirment que le débat concernant M. Abergo Garcia ne porte pas seulement sur le statut d'immigration d'un homme, mais sur le mépris affiché par le président envers les tribunaux qui se sont prononcés à plusieurs reprises sur l'affaire. Une Cour d'appel fédérale a déclaré jeudi que l'affirmation de l'administration Trump selon laquelle elle ne peut rien faire pour libérer M. Abrego Garcia de la prison du Salvador et le renvoyer aux États-Unis «devrait être choquante».
Mais les républicains semblent de plus en plus déterminés à empêcher M. Abrego Garcia d'entrer aux États-Unis. Ils ont vivement critiqué le voyage de M. Van Hollen et ont affirmé que l'homme déporté avait des liens avec le gang MS-13. Ses avocats affirment que le gouvernement n'a fourni aucune preuve d'implication dans le gang et qu'il n'a jamais été inculpé d'un quelconque crime lié à de telles activités.
Les démocrates «ont à maintes reprises privilégié la politique au détriment de la sécurité des Américains», a affirmé vendredi le sénateur républicain John Cornyn du Texas dans un communiqué. «C'est totalement déconnecté de la réalité.»
Le démocrate Van Hollen a publié une photo de sa rencontre avec Kilmar Abrego Garcia jeudi soir, mais n'a pas donné de nouvelles de son état de santé.
On ignore comment la rencontre a été organisée, où ils se sont rencontrés, et ce qu'il adviendra de M. Abrego Garcia. La femme du prisonnier a déclaré dans un communiqué publié par une association de défense des droits de la personne: «Nous avons encore beaucoup de questions, d'espoirs et de craintes.»
Après avoir nié pendant des jours connaître l’homme déporté, Donald Trump a déclaré vendredi qu'il savait que M. Abrego Garcia était «incroyablement mauvais» et l'a qualifié d'«étranger en situation irrégulière» et de «terroriste étranger».
Le président a également réagi vendredi par une publication sur les réseaux sociaux, affirmant que le sénateur Van Hollen «avait l'air d'un idiot hier, debout au Salvador, à la recherche d'attention».
De nombreux membres du Congrès visitent la prison, ou tentent de le faire.
Plusieurs républicains de la Chambre des représentants ont visité cette tristement célèbre prison pour gangs afin de soutenir les efforts de l'administration Trump. Le représentant Riley Moore, républicain de Virginie-Occidentale, a annoncé mardi soir avoir visité la prison où M. Abrego Garcia a été détenu.
«Je repars maintenant encore plus déterminé à soutenir les efforts du président Trump pour sécuriser notre territoire», a écrit M. Moore sur les réseaux sociaux.
Les responsables de l'Immigration and Customs Enforcement (ICE) des États-Unis ont reconnu dans un dossier judiciaire déposé plus tôt ce mois-ci que l'expulsion de Kilmar Abrego Garcia était une «erreur administrative».
La reconnaissance par le gouvernement a immédiatement suscité un tollé parmi les défenseurs du droit à l'immigration, mais les responsables de la Maison-Blanche ont campé sur leurs positions concernant l'allégation selon laquelle il serait membre d'un gang.
Le conflit s'est également manifesté au travers de documents judiciaires litigieux, le gouvernement refusant à plusieurs reprises de communiquer à un juge les mesures qu'il comptait prendre pour le rapatrier, s'il devait le faire.
Jeudi, les trois juges de la Cour d'appel du 4e circuit des États-Unis ont refusé à l'unanimité de suspendre la décision du juge d'ordonner le témoignage sous serment de responsables de l'administration Trump, affirmant que le pouvoir judiciaire souffrirait des «suggestions constantes de son illégitimité», tandis que le pouvoir exécutif «perdrait beaucoup à cause de la perception publique de son anarchie».
Le juge J. Harvie Wilkinson III, nommé par le président républicain Ronald Reagan, a écrit que lui et ses deux collègues «s'accrochent à l'espoir qu'il n'est pas naïf de croire que nos bons frères du pouvoir exécutif considèrent l'État de droit comme essentiel à l'éthique américaine».
Depuis mars, le Salvador a accueilli en provenance des États-Unis plus de 200 immigrants vénézuéliens – accusés par l’administration Trump d’activités de gangs et de crimes violents – et les a placés dans la prison de haute sécurité pour gangs du pays, juste à l’extérieur de San Salvador.